"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, janvier 30, 2009

BEDE
Source : bibliobs.com en ligne le 30 janvier


L'HUMORISTE FRANCAIS GAD EL MALEH
A L'AFFICHE DU "SECRET DE LA LICORNE" SOUS LA DIRECTION DE STEVEN SPIELBERG, ADAPTATION D'UN ALBUM DE TINTIN DU DESSINATEUR BELGE HERGE.




D'Angoulême au chevalier de Guaino.

Billet du jour


Tintin superstar

Par Grégoire Leménager



Avec ou sans Milou, il est partout, cet increvable aventurier octogénaire. Résumons. Le 10 janvier dernier, un journaliste anglais non dénué d'humour nous assurait que Tintin était (évidemment) gay.

De son côté, Steven Spielberg vient de démarrer le tournage du «Secret de la Licorne» avec Daniel Craig, Gad Elmaleh, et Jamie Bell dans le rôle du héros. Et à Angoulême, pas plus tard que ce jeudi 29 janvier, les responsables du futur musée Hergé ont annoncé qu'ils y exposeraient «le plus grand nombre d'originaux possible»: ce qui est naturellement fort inattendu et néanmoins louable dans un musée Hergé de 3600 m2, dont la construction a coûté 15 millions d'euros à Fanny Rodwell (la seconde épouse d'Hergé) , qui espère accueillir environ 200.000 visiteurs par an, et qui sera inauguré le 22 mai prochain (date anniversaire d'Hergé lui-même), avant de s'ouvrir au public le 2 juin à Louvain-la-Neuve (c'est près de Bruxelles).

Mais ce n'est pas tout.Le triomphe de Tintin, c'est d'abord chez les écrivains qu'on le mesure. Et l'on ne parle pas ici de ces journalistes qui s'amusent à intituler leurs articulets Tintin au pays du CRAN, Tintin au pays du MRAP, ou On a marché sur la tête. On ne fait pas même allusion ici aux «Aventures de Saint-Tin et son ami Lou», de plaisantes parodies potaches signées Hervé ou encore Gordon Zola, et que publie ces jours-ci le Léopard Démasqué avec cet avertissement au lecteur:

«Toute ressemblance avec des faits ou des personnes n'ayant jamais existé pourrait éventuellement se concevoir à l'explicite condition de ne pas en abuser à des fins qui ne justifieraient pas forcément les moyens mis en œuvre pour assurer une défense digne de ce nom... et réciproquement.»

Non, il s'agit bien ici d'écrivains, et parfois des plus recommandables, qui puisent dans le formidable réservoir de lieux communs forgés par Hergé pour les récupérer, les détourner, les contester. Cela va du «Tibet sans peine» (2008), où Pierre Jourde ne manquait pas d'observer «l'influence» exercée sur son imaginaire par telle aventure au pays du Migou, au dernier roman d'Olivier Rolin, qui à l'automne dernier multipliait les références aux aventures de Tintin pour raconter celles de son «Chasseur de lion».

Mais allez savoir pourquoi, le phénomène semble particulièrement sensible dans les livres de ce début d'année 2009. Les amateurs de pelforth du «Black Bazar» d'Alain Mabanckou débattent des mérites de ce jeune reporter venu jusqu'au Congo. Jérôme Garcin note que Clément Rosset, dans ses essais, «persiste à convoquer, entre deux citations de Heidegger, Tintin et Milou, Courteline et Marcel Aymé, Séraphin Lampion et Buster Keaton» («les Livres ont un visage», p. 137).

Catherine Clément, elle, se souvient dans «Mémoire» (Seuil) d'avoir choisi jadis, pour illustrer un article sur Bernard-Henri Lévy, un dessin tiré de «l'Etoile mystérieuse» où «traîne un prophète fou du nom de Philippulus qui parcourt les rues en chemise en frappant sur un gong. ‘‘La fin des temps est venue!''» [=> Beau comme BHL]. Et cela va jusqu'au brillant chevalier de Guaino mis en scène par Patrick Rambaud: chez lui, pour expliquer à «notre Glorieux Leader» les coutumes du calife de Tripoli en visite à Paris, aucune grille de lecture ne vaut la page 6 de «Coke en stock».

Lorsqu'on en aura fini avec le procès de «la Princesse de Clèves», celui d'Hergé et de son impactsur nos imaginaires pourra donc toujours être repris: le pathétique narrateur du passionnant «Journal intime d'un marchand de canons», que publie Philippe Vasset aux éditions Fayard, avoue qu'il y a, à l'origine de sa vocation, «cet homme en gabardine qui, dans une aventure de Tintin, vend indifféremment chars et avions au San Théodoros du général Alcazar et au Nuevo Rico du général Mogador, qu'une guerre mortelle oppose» (p. 46).


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