"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, septembre 23, 2011

UNETATPALESTINIEN
ALONU?
ETSICELARENFORCAIT
ISRAËLDANSLAREGION
Source : nouvelobs.com en ligne
le 23 septembre 2011



Oui à l’Etat palestinien !


Le Point de Vue de Jean Daniel



C’est Israël qui devrait accepter et même parrainer la reconnaissance d’un Etat palestinien ! A défaut, l’Europe et en tout cas la France n’a aucune raison d’y être hostile.



Si, le 23 septembre prochain, les Etats-Unis et l’Europe s’opposent à la demande des Palestiniens d’obtenir pour leur nation de devenir le 194ème Etat des Nations Unies, alors, c’est toute la politique de révision des rapports avec l’islam et les révolutions arabes qui sera remise en question. C’est toute la fameuse « arrogance occidentale » qui réapparaitra dans un monde où les pays émergents ne lui contestent plus seulement la légitimité mais la puissance. Les Etats-Unis ont déjà fait connaitre qu’ils s’opposeront à la demande palestinienne. Si les débats sont encore plus tumultueux après cette annonce, c’est que 124 pays ont déjà annoncé qu’ils voteraient pour l’admission de l’Etat palestinien, et qu’il n’en manquera donc plus qu’une vingtaine pour que l’Assemblée générale, en dépit du veto américain, ait le droit d’accorder à l’entité palestinienne un statut spécial d’Etat « non membre ».

Comme d’habitude, les Européens sont divisés. La France est embarrassée puisque Nicolas Sarkozy s’était prononcé solennellement, à Jérusalem, en faveur d’un Etat palestinien. L’une des raisons qui pourraient conduire le gouvernement de la France à s’opposer à la demande des Palestiniens serait le souci de manifester une solidarité inconditionnelle avec l’Etat d’Israël, en négligeant le fait qu’il est gouverné aujourd’hui par une coalition de droite et d’extrême-droite dont la philosophie identitaire implique le refus de n’importe quel Etat palestinien.

Une fois encore, nous sommes en présence d’une véritable imposture. En effet, sur l’opportunité de reconnaître officiellement un Etat palestinien, même avant une nouvelle négociation, les Israéliens chez eux comme leurs alliés dans les diasporas sont divisés. Il est urgent, essentiel de faire connaître – et nous ferons tout pour cela ! – que de très nombreuses personnalités juives et non juives, que d’importantes associations dont certaines furent les alliées d’Israël, que des groupements de jeunes militants pacifistes ont lancé des appels pour que les Européens reconnaissent l’Etat palestinien et isolent, le mot n’est pas trop fort, le veto américain.

Pourquoi ce changement ? D’abord, parce que de nombreux amis d’Israël se demandent désormais quelle confiance ils peuvent faire à un homme comme Benyamin Netanyahou, qui n’a pas su empêcher son irremplaçable allié musulman, la puissante Turquie, de rompre avec Israël, tandis qu’il laissait dangereusement les Egyptiens et même les Jordaniens s’éloigner. Après un échec aussi retentissant, et dans toute autre démocratie, un chef du gouvernement aurait dû démissionner. Mais l’homme qui a eu la caution, l’ovation et la bénédiction du Congrès américain peut se permettre de ne pas le faire.

Cependant, soutenu par les ultra-orthodoxes et par les colons, le Premier ministre d’Israël a mobilisé ses troupes et ses amitiés dans les diasporas américaine et française. D’où les rumeurs selon lesquelles, en cas de vote favorable des Nations unies, les Palestiniens ne pourraient plus contrôler leur population qui pourrait penser, après cette victoire, que tout lui serait permis. Le risque serait alors grand d’une nouvelle intifada et, du côté israélien, on ne peut exclure la tentation de réoccuper tous les territoires palestiniens de Cisjordanie.
Ces arguments ne sont pas à prendre à la légère mais il vient un moment où l’on doit s’imposer de ne plus les considérer comme déterminants. De même, en effet, que la lutte contre le terrorisme a servi d’alibi aux gouvernements arabes pour justifier l’oppression de leur peuple, de même, selon les jeunes Israéliens qui ont manifesté les semaines dernières, c’est au nom de l’obsession sécuritaire que les gouvernements israéliens ont refusé, même à Barack Obama, le gel des colonisations qui est à l’origine de l’échec des négociations.

Une autre raison de l’embarras de la diplomatie française, c’est la crainte de faire, une fois encore, cavalier seul parmi les Européens, et notamment de s’éloigner de l’Allemagne, surtout après cette intervention franco-britannique en Libye que le gouvernement de Berlin a boudée. Or les Allemands s’imposent une discipline bien compréhensible de prudence et de réserve dès qu’il s’agit de l’Etat juif. Cela ne devrait pas être pour les Français une raison d’abandonner la méritoire autonomie de décision dont ils ont fait preuve lors de l’intervention en Libye en obtenant, en dépit des réticences des Etats-Unis, l’accord de l’ONU et de la Ligue arabe, sans compter la neutralité de la Russie et de la Chine.

Mais revenons au vote possible en faveur de l’Etat palestinien. Les Israéliens auraient un moyen immédiat de persuader les Palestiniens que leur demande de reconnaissance n’est pas encore opportune : il leur suffirait d’affirmer qu’ils sont prêts à négocier en procédant au gel immédiat des colonies et en acceptant ce qui leur avait été demandé par toutes les instances ,à savoir la référence aux frontières de 1967, le partage de Jérusalem, et un droit limité au retour des réfugiés. Or ils ne semblent pas prêts à le faire .Ce que ne comprennent pas les actuels dirigeants d’Israël, hélas, c’est que l’acceptation d’un Etat palestinien serait la première étape d’une solution à leur principal problème : celui de l’enracinement d’Israël dans un continent où il pourrait avoir une influence régionale et contribuer à ce rassemblement anti-iranien, que le Premier ministre turc a eu l’habileté d’entreprendre.

J.D

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