LETE
ISRAELIEN
PLONGEON
DANSUNEMAREE
DEXPERTS
Source : isrelvalley.com en ligne
le 27 août 2011
LA REVOLTE DES TENTES
DANS CHALLENGES
DEUX THINK TANKS :
UNE ARMADA DE 22 EXPERTS
POUR TRATJENBERG NOMME
PAR NETANYAHOU ET
60 UNIVERSITAIRES NOMMES
PAR LES LEADERS
DE LA CONTESTATION.
Par
Nathalie Hamou
(à Tel-Aviv)
Pas d’economistes-robots pour réfléchir sur les mesures à prendre par le Gouvernement Netanyahou. Simplement des équipes de chercheurs et experts qui vont apporter leurs idées à opérationnaliser. Nathalie Hamou a réalisé des interviews très intéressants pour un article paru dans la presse Française.
Dans Challenges : "Faire descendre, le 3 septembre, 1 million de manifestants dans les rues: les initiateurs de la « révolte des tentes », lancée boulevard Rothschild, l’un des plus cossus de Tel-Aviv, réussiront-ils leur pari? Une chose est sûre: Benyamin Netanyahou prend très au sérieux cette vague de contestation sans précédent contre la flambée des prix, les logements chers ou les oligopoles qui agite le pays depuis près de six semaines.
Certes, le Premier ministre israélien n’a pas encore mis les pieds dans un des campements de toile dressés par les protestataires de Haïfa à Beersheba. Mais il s’est empressé de mandater une armada de 22 experts, sous la houlette de Manuel Trajtenberg, un économiste respecté qui passe pour un sympathisant de la cause des « indignés ». Objectif de la manoeuvre: obtenir « des solutions viables » avant la fi n de septembre. Une initiative jugée peu crédible par les leaders de la contestation, qui se sont adjoint les services d’un ancien vice-gouverneur de la Banque d’Israël, Avia Spivak, pour diriger leur propre think tank, composé de 60 universitaires.
Le tournant libéral incriminé
« Bibi ne peut pas se permettre d’ignorer l’une des crises sociales les plus graves de l’histoire du pays, observe le politologue Yossi Shain, de l’université de Tel-Aviv. Israël a déjà connu la colère des laissés-pour-compte, mais c’est la première fois qu’un mouvement de protestation mobilise les classes moyennes, dont le revenu net moyen avoisine 1 800 euros, et qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts. »
En réalité, la « révolte des tentes » met en cause l’artisan de l’essor économique israélien. C’est en effet sous l’égide de Netanyahou, alors aux Finances, que le pays a engagé, entre 2002 et 2005, des réformes libérales en taillant dans le budget de l’aide sociale. Une politique à double tranchant. Au crédit du champion du Likoud: une croissance qui devrait flirter avec les 5 % en 2011, un taux de chômage inférieur à 6 %, et un déficit budgétaire limité à 4 % du PIB. A son passif: une accentuation des disparités sociales (20 % des ménages vivent sous le seuil de la pauvreté) dans un pays minuscule où une vingtaine de familles se partagent 50 % de la capitalisation boursière. Et contrôlent les banques, les télécoms, les supermarchés, les stations d’essence ou la promotion immobilière.
« En fait, cette situation résulte d’un long processus. Israël n’a épousé les valeurs socialistes que pendant les vingt-cinq ans ayant suivi sa création, explique le fondateur de l’Institut Reut, Gidi Grinstein, un des experts de la commission Trajtenberg. Depuis le plan de stabilisation économique instauré en 1985 par Shimon Peres, tous les gouvernements israéliens ont soutenu les privatisations et l’économie de marché. » Ce tournant libéral a notamment permis à Israël de vaincre la stagflation, d’enrayer la mainmise du grand syndicat Histadrout sur 30 % de la production industrielle du pays, et de s’intégrer à l’économie mondiale. Il reste que le miracle israélien, qui s’est surtout produit ces dernières années, a aggravé les inégalités. Le secteur high-tech, qui représente 40 % de l’export israélien, n’assure que 7 % des emplois. Tandis que le désengagement de l’Etat s’est traduit pour les ménages par une hausse de leurs dépenses d’éducation ou de santé.
Limiter l’impact des monopoles
« Il faudra au moins dix ans pour mettre en oeuvre un nouveau train de réformes structurelles », assure Gidi Grinstein. Afin d’alléger le fardeau pesant sur les classes moyennes, les experts prônent l’éducation gratuite dès le plus jeune âge ; ou l’intégration au marché du travail des femmes arabes israéliennes et des hommes ultraorthodoxes (75 % restent à l’écart de la population active). L’équipe Netanyahou promet, de son côté, une réforme foncière ainsi qu’une action concertée pour limiter l’impact des monopoles. « Quoi qu’il en soit, Bibi ne pourra guère s’en sortir en sabrant dans les dépenses militaires [20 % de l’enveloppe de l’Etat. NDLR] ou par une autre pirouette budgétaire », pointe Yossi Shain. A court terme, la possible reconnaissance d’un Etat palestinien, le 20 septembre, aux Nations unies, pourrait reléguer la fronde sociale au second plan. « Mais le Premier ministre, comme l’ensemble de la classe politique, devra affronter cette lame de fond », affirme l’universitaire."
Par Nathalie Hamou (à Tel-Aviv)
Source: http://www.challenges.fr/actualite/monde/20110825.CHA3027/les-israeliens-reclament-un-vrai-contrat-social.html
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