ISRAËL/EGYPTE
DENOUVEAUXPAS
ENAVANT
Source : lefigaro.fr en ligne
le 26 août 2011 à 20h 38
Israël autorise l'Égypte
à remilitariser le Sinaï
Pour lutter contre les tribus bédouines et les infiltrations d'islamistes palestiniens, le traité de paix de 1979 pourrait être amendé.
Pour préserver le traité de paix conclu en 1979 avec l'Égypte, Israël est prêt à bien des sacrifices. Ehoud Barak, le ministre de la Défense, a ainsi affirmé à l'hebdomadaire britannique The Economist qu'il était prêt à accepter le déploiement de soldats égyptiens, équipés d'hélicoptères et de véhicules blindés, dans la péninsule du Sinaï, bien que cette région tampon soit censée être démilitarisée aux termes du traité. Les Israéliens espèrent ainsi amadouer les militaires égyptiens, au pouvoir depuis la chute d'Hosni Moubarak au début de l'année.
Ces renforts doivent permettre à l'Égypte de ramener l'ordre face à des tribus de Bédouins hostiles au pouvoir, mais aussi face à une inquiétante concentration d'islamistes, notamment palestiniens. «Personne ne veut que le Sinaï devienne une base pour les terroristes qui menaceraient l'Égypte, Israël, mais aussi la Jordanie et l'Arabie saoudite», souligne Ron Ben-Yishaï, commentateur militaire. Profitant du chaos ambiant, des membres d'un groupe armé palestinien se sont infiltrés la semaine dernière dans le sud d'Israël à partir du Sinaï. Au cours des échanges de tirs, huit Israéliens ont été tués, mais aussi trois policiers égyptiens, ce qui a déclenché un début de crise diplomatique.
Enquête policière conjointe
Des rumeurs sur le rappel de l'ambassadeur d'Égypte à Tel-Aviv ont été aussitôt propagées par la télévision publique égyptienne. Les responsables israéliens ont tenté ensuite de calmer le jeu. Un exemple : le patron du Conseil de sécurité national israélien, Yaakov Amidror, après avoir exclu une enquête commune avec les militaires égyptiens sur les circonstances de la mort des policiers égyptiens, a fait marche arrière sous la pression du Caire et accepté vendredi une coopération entre les deux armées pour tenter de tirer les choses au clair.
«Nous traversons une période hypersensible, il ne faut surtout pas fournir de prétexte à la rue égyptienne et à ceux qui tentent de la manipuler, notamment les Frères musulmans, pour canaliser toute hostilité des Égyptiens vers Israël», explique un diplomate. Une allusion notamment à la «manifestation du Million» organisée vendredi pour demander l'annulation du traité de paix au Caire. Dimanche dernier, un jeune Égyptien est devenu un héros national pour avoir arraché le drapeau israélien du toit de l'ambassade de l'État hébreu. Bref, comme le souligne Ehoud Barak, «il faut parfois subordonner des considérations stratégiques à des besoins tactiques».
Autrement dit, éviter une rupture avec l'Égypte et mener la guerre «antiterroriste» dans le Sinaï est pour le moment plus important qu'un éventuel danger que pourrait représenter une armée égyptienne déployée en force à la frontière israélienne. Malgré tout, toucher au traité de paix avec l'Égypte a un caractère hautement symbolique, au point que Reuven Rivlin, le président de la Knesset, a exigé vendredi que toute modification de ce texte, ratifié en son temps par le Parlement, soit soumise au préalable à l'approbation des députés.
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