"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, août 11, 2011

FACE
ALACAMPAGNE
DEDELEGITIMISATION
DISRAËL
LESILENCEDELEUROPE


DIASPORABLOG
accueille...

BERNARD DARMON


Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. Albert Einstein


L’Etat Juif est-il légitime
pour les occidentaux ?


Lors de la dernière réunion du Quartette composé de l’ONU, des Européens, des Russes et des Etats Unis, aucune déclaration commune n’a pu intervenir. Les membres n’ont pas réussi à tomber d’accord sur un plus petit dénominateur commun qui aurait servi de base à une reprise des négociations. La raison majeure de cet échec est qu’à part les USA, aucun représentant présent n’a voulu exprimer qu’Israël est l’Etat Nation du Peuple Juif.

Quelques jours plus tard, le CRIF, qui ne manque jamais de s’exprimer, s’est étonné des propos d’Alain Juppé qui avait émis des réserves sur la formule de « l’Etat Juif » compte tenu du fait que selon lui, en Israël « il y a des Juifs mais aussi des arabes ».

Finalement, pourquoi serait-il fondamental que l’Etat d’Israël soit reconnu comme l’Etat du peuple juif. Ne serait-ce pas là une acceptation d’un Etat Théocratique intolérant avec les autres confessions.

Flash back :

Au XIXème siècle, des juifs laïcs ont théorisé la renaissance nationale juive comme solution à l’antisémitisme. Preuve que le nationalisme juif n’est pas théocratique, c’est dans l’esprit de ces laïcs qu’est née la volonté de créer l’Etat Juif. Sur cette base, en Russie, en Pologne ou ailleurs, un certain nombre de juifs opprimés par des régimes principalement chrétiens ont considéré que cet Etat pour les juifs était une solution. Incroyable revendication, ils voulaient vivre dans un Etat qui les considèrerait comme de vrais citoyens. Ils rêvaient de policiers qui les protègent, de soldats qui ne violent pas leurs femmes, de juges qui disent le Droit, enfin ils voulaient d’un Etat qui les acceptent en tant que Juifs. Leur Etat, celui où ils n’auraient plus le statut irréversible d’Etranger et de Bouc Emissaire.

Revenons aux propos du « meilleur d’entre nous » :

Monsieur Juppé sait tout ça, il est cultivé et raisonnable. Dénierait-il aux Juifs le droit d’avoir un Etat Juif sous prétexte qu’y vivent plus d’un million de musulmans.

Monsieur Juppé sait très bien qu’Israël, Etat des juifs ou Etat Juif, est une démocratie vivante au sein de laquelle l’égalité des Droits de tous les citoyens, quelque soit leur confession, est la Loi.

Monsieur Juppé sait aussi que le système judiciaire, parfaitement indépendant, protège tous les citoyens devant la Loi.

Alors pourquoi cette sortie inattendue, étrange, presque inconsciente.

Une erreur habituelle est de considérer que musulmans et juifs seraient les seuls acteurs du conflit qu’on appelle israélo-arabe. Contrairement aux idées reçues, le monde occidental chrétien n’est pas le spectateur de ce conflit. Chacun sait la responsabilité de l’Europe Chrétienne dans le sort des juifs pendant deux mille ans, et on oublie leur énorme responsabilité dans les évènements qui se déroulent sous nos yeux depuis une centaine d’années.

Le fait que depuis les croisades, les chrétiens n’aient pas tenté de reconquérir la Terre Sainte n’implique absolument pas qu’ils en auraient fait « le deuil ». Dans l’inconscient chrétien, admettre la réalité nationale d’Israël en tant qu’Etat Juif sur cette Terre met en jeu le fondement d’une théologie en reconstruction ou déconstruction. Sur le plan du patrimoine culturel occidental théocratique ou pas, les juifs sont ceux qui, en ne reconnaissant pas Jésus comme Messie, ont provoqué l’Exil défini comme la punition divine.

Kant recommandait aux juifs la possibilité de se convertir au christianisme pour faciliter leur intégration dans la société européenne. Hegel n’était pas d’accord et prétendait que les juifs se sont fossilisés du fait de leur refus du christianisme. Il n’imaginait pas qu’ils puissent ni participer à l’Histoire, ni constituer une Histoire. Ces deux philosophes résument bien la place, ou l’absence de place faite au Juif dans les consciences de l’Europe du début du XIXème siècle, c’est ainsi que nous comprenons mieux les raisons de la création du sionisme politique.

La dialectique chrétienne ne peut subir sans conséquence désastreuse l’existence juive « normale », c'est-à-dire nationale. Les avancées des « Lumières » se heurteront aux résultats de l’éducation chrétienne. Les juifs resteront tout au plus destinés à demeurer les témoins blafards d’un christianisme source de pensée et de développement. C’est dans ces conditions que, depuis le début du Sionisme, les occidentaux ont opté pour une politique de faux semblants.

Faire semblant d’aider les juifs contre les musulmans en promulguant la déclaration Balfour qui en 1917 promet la Palestine aux juifs. Faire semblant d’aider les arabes en monnayant leurs puits de pétroles contre les deux tiers de cette même Palestine et en l’offrant aux Hachémites pour qu’ils créent la Jordanie.

Après le cataclysme de la seconde guerre mondiale, les occidentaux se sentirent obligés d’épancher leur mauvaise conscience envers les rescapés de la Shoah en votant pour le partage du tiers restant de cette Palestine entre juifs et arabes, s’opposant frontalement aux nations arabes. Pour les Etats occidentaux, ce ne fut pas un vote d’adhésion, mais bel et bien un vote de compassion vis-à-vis des rescapés. Rappelons que les pays communistes votèrent oui massivement lorsque dans le même temps les USA hésitèrent jusqu’au dernier moment, et la Grande Bretagne s’est abstenue.

Dans ce relationnel compliqué entre juifs et chrétiens, n’oublions pas que le petit Etat juif créé en 1948 ne tissa des relations « normales » avec le Vatican qu’en 1993.

Jérusalem, symbole éternel du Judaïsme, reste toujours aujourd’hui une source de tensions entre Israël et l’Occident comme le montre chaque jour une multitude de déclarations internationales qui voudraient interdire aux Juifs le Droit de construire dans leur capitale.

Si le brillant Juppé, comme de nombreux autres, soixante quatre ans plus tard, se refusent à considérer qu’Israël est l’Etat Juif et l’Etat des Juifs, c’est simplement que cette mauvaise conscience s’est estompée et que réapparaissent les fondamentaux de la pensée chrétienne européenne.

Les écolos-gauchistes européens, et leur compassion incompréhensible, équivoque et partisane pour les Arabes Palestiniens les plus radicaux, relèvent eux aussi de la même pathologie. Leur dernier combat légitime fut l’anticolonialisme. Légitimement fiers de ces luttes pour la libération des peuples, ils n’ont pour la plupart rien dit ni rien fait pour l’émancipation de ces peuples qui sont passés d’un asservissement à un autre. Les révoltes en cours manquent cruellement de soutiens dans ces milieux de gauche. Pour ces écolos-gauchistes, l’opposition au sionisme est le subterfuge facile à leurs carences idéologiques. Il est mieux admis sous les cieux européens d’expier son impuissance, par une hostilité à l’égard d’Israël. Sauf que l’alignement des athées européens d’origine chrétienne avec l’Islam radical n’est que la mutation du même virus bimillénaire.


Bernard Darmon


http://bernarddarmon.unblog.fr

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