MARINE
LEPEN
UNECANDIDATE
IDEALE POUR...
LAPRESSE
Source : dépêche AFP diffusée
le 10 mars
Marine Le Pen,
une personnalité
de plus en plus fréquentable
dans les médias
De
Isabelle DENIEUIL
Forte de sondages favorables pour la présidentielle, Marine Le Pen, présidente du FN, devient de plus en plus fréquentable dans les médias à la différence de son père, qui y fut longtemps "persona non grata", mais la vigilance reste de mise dans les rédactions.
Pour la première fois dans l'histoire de Radio J, Marine Le Pen, contrairement à son père, était ainsi invitée sur la plus importante radio juive. Une révolution qui n'aura duré que quelques jours, puisque sous la pression des organisations communautaires juives, la radio a du faire marche arrière.
Reste qu'un tabou est tombé. Et que les médias sont de plus en plus décomplexés, vis à vis de Marine Le Pen, qui cultive son image de femme moderne décontractée, mère de trois enfants, à l'opposé du style martial de son père.
C'est dans l'hebdomdaire féminin Elle de cette semaine que s'affiche la blondeur féminine de la présidente du Front national : un portrait très distancié, sur deux pages avec une grande photo de cette "passionnaria" de la politique.
Pour Caroline Laurent-Simon, qui a brossé le portrait de Marine Le Pen, il s'agissait de "voir justement sa tentative de séduction des médias et d'utilisation systématique de son genre féminin".
"Au Front national, on nous la vend comme un pur slogan publicitaire, a confié à l'AFP la journaliste. On nous dit : +Regardez comme elle est douce, c'est une femme, elle est formidable et n'a pas d'idées extrémistes+. Mais c'est faux. C'est du copié-collé du père".
Cet article a valu à l'hebdomadaire une violente attaque de Jean-François Copé, accusant Elle de faire de la publicité à Marine Le Pen. Une remarque jugée jeudi "désobligeante" par la Société des Journalistes du magazine.
Couronnée par de récents sondages, Marine Le Pen a de fait su habilement déjouer les craintes qu'avait pu inspirer dans les médias son père, avec ses propos antisémites.
Jean Daniel, dans son éditorial du Nouvel Observateur, s'étonne d'ailleurs cette semaine que "les médias accordent une importance complaisante à tous les propos de cette charmante héroïne".
En écho, Maurice Szafran, directeur de la publication de Marianne, interrogé par l'AFP, s'interroge sur cette banalisation du phénomène Marine Le Pen.
"Puisqu'elle a dit que la +shoah+ est la plus grande tragédie de l'histoire contemporaine, elle redevient tout d'un coup fréquentable, alors qu'elle tient sur les immigrés et sur les musulmans des propos absolument épouvantables".
Au Monde, "on reste vigilant et très attentif à ce qu'il n'y ait pas de banalisation du phénomène Marine Le Pen, souligne Françoise Fressoz, chef du service politique. Mais on est interpellé sur la personnalité de Marine Le Pen qui peut créer de l'empathie, beaucoup plus que son père et qui est dans une sorte de phénomène populiste".
Sur les plateaux de télévision, Marine Le Pen a aussi trouvé sa place. Mais, pas question d'ostracisme ou "a contrario" de favoritisme. Car le Conseil supérieur de l'Audiovisuel veille.
"On est soumis à des règles assez simples d'équilibre des temps de parole", souligne le directeur des rédactions de France Télévisions, Thierry Thuillier.
Pour lui, la question de la place du FN dans les médias est réglée en grande partie depuis avril 2002, avec Le Pen au deuxième tour de la présidentielle. "Honnêtement, cette banalisation des Le Pen a commencé bien avant l'arrivée de Marine Le Pen", estime-t-il.
Si à Canal+, l'émission "Le Grand Journal" a ouvert son studio à Marine Le Pen comme à son père, deux animateurs de France 2 Michel Drucker et Laurent Ruquier ont fait entendre leur différence, refusant d'accueillir la leader du FN.
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