C'est une première! En effet, c'est la première fois qu' un journaliste algérien, correspondant à Paris du quotidien algérien "LE CITOYEN NOUVEAU", a pu rencontrer un haut responsable de l'Ambassade d'Israël à Paris. Nous publions intégralement l'interview de Barnéa Hassid, Porte-Parole de l'Ambassade d'Israël à Paris, réalisée, quelques semaines avant le désengagement de Gaza par Samir Mehalla, en raison du symbole que représente cette rencontre dans le contexte actuel . Nous la publions telle qu'elle a été publiée dans le quotidien de notre confrère algérien.
Cette interview n'a fait l'objet d'aucune reprise dans d'autres médias, mais a été reçu favorablement par le Ministère Israélien des Affaires Etrangères.
Entretien avec Barnéa Hassid,
porte- parole de l’Ambassade d’Israël à Paris
intervewé par Samir Mehalla
pour le quotidien algérien "LE CITOYEN NOUVEAU"
«Il suffirait d’un geste de l’Algérie
pour que nous y répondions»
Au cœur d’une actualité confuse, minée par les divers bouleversements du Proche Orient, les nouvelles donnes politiques au Liban, le Hizballah, le retrait des colons israéliens de la bande de Gaza… nous nous sommes rapprochés, sans complexe, du porte parole de l’Ambassade d’Israël à Paris, Monsieur Barnéa HASSID, qui nous a reçu au sein de l’Ambassade pour nous accorder cette entretien de courtoisie.
Le citoyen nouveau :
Avant d’entamer l’entretien, j’avoue que j’étais traumatisé par les mesures de sécurité que votre Ambassade prend avant la réception de vos invités !
Barnéa HASSID :
Ce sont les consignes. C’est pour tout le monde et pour la sécurité de tous. Notre Ambassade est une nouvelle bâtisse refaite après l’incendie de la première. Des vraies mosaïques anciennes, la pierre de Jérusalem…
Le Citoyen Nouveau :
Comment définissez-vous la politique actuelle d’Israël
vis-à-vis du monde arabe ?
Barnéa Hassid :
Nous sommes tous mobilisés pour que nos relations avec les pays du monde arabe soient au mieux. Nous avons renforcé les liens avec le proche orient. Nous avons des Ambassades en Egypte, en Jordanie, en Mauritanie… et nous oeuvrons pour que nos relations avec le Maghreb se rétablissent. Nous avions, déjà, une ambassade en Tunisie qui a fermé après l’Intifada.
Qui dit le Maghreb, dit forcément l’Algérie : Au jour d’aujourd’hui quel sorte de démarche peut s’initier entre les deux pays ?
Barnéa Hassid :
Israël n’a absolument rien contre l’Algérie. Aucun reproche, ni aucun grief. Si le gouvernement algérien tend la main, nous sommes partants pour n’importe quel projet.
A ce moment précis de l’entretien, Monsieur HASSID contacte Monsieur Igal PALMOR, ancien Conseiller à l'Information de l'Ambassade d'Israël à Paris et actuellement Directeur du Département Maghreb au Ministère des Affaires étrangères Israélien. Celui-ci répondra à ma question :
Igal Palmor :
Je vous confirme tout ce que dit notre porte parole à Paris. Seulement, nous étions choqués par le démenti du bureau du Président Bouteflika suite à la poignet de main avec Barak. Le gouvernement algérien nous a toujours réservé une attitude froide pour ne pas dire «négative». Je pense qu’on aboutira un jour… Dans un avenir où les circonstances seront mûres. Nous voulons des relations avec l’Algérie, nous voulons des échanges en agriculture, en tourisme…Il suffirait d’un geste pour que nous y répondions et l’occasion ne sera pas ratée.
Le Citoyen Nouveau
Cette situation de rupture n’est-elle pas une conséquence directe
du conflit Israélo-palestinien ?
Barnéa HASSID :
Je ne vois rien d’autre. Mais conflit ou pas, nous avons beaucoup de relations avec le monde arabe comme je vous l’ai déjà signalé. Parfois des relations très étoffées.
Le Citoyen Nouveau :
L’autre sujet d’actualité, est l’entrée du Hizbollah dans le gouvernement libanais. Quelle est la position d’Israël sur ce sujet ?
Barnéa Hassid :
Nous n’avons pas changé de position. Nous disons toujours que cette organisation est classée comme une organisation terroriste et dangereuse. Son seul but est d’anéantir Israël et l’islamisation de toute la région... du monde. Le Hizbollah agit au compte de la Syrie et l’Iran et si ça continu c’est les libanais qui seront malheureux. L’entrée dans le gouvernement ne change rien dans la situation et serait un camouflage politique de la vérité. Pour notre part, ils doivent désarmer. Nous savons qu’ils disposent de 12 000 missiles pointés vers Israël.
Le Citoyen Nouveau :
On dit aussi que le Mossad est très actif en Irak, est ce que cela est vrai ?
Barnéa Hassid :
On dit ce qu’on veut et je vous dis que non. Nous espérons que l’Irak vivra dans l’avenir une stabilité dans le cadre de l’ONU.
Le Citoyen Nouveau :
Le 15 août c’est la date ultime du retrait de Gaza. Est-ce que réellement le retrait est officiel ?
Barnéa Hassid :
Absolument ! C’est une décision prise par Sharon pour ne plus contrôler les Palestiniens. A eux de prouver qu’ils sont capables de vivre dans la paix. Mais ! Si les Palestiniens prouveront, par leurs actes terroristes, qu’ils ne peuvent pas le faire, les représailles seront très dures. L’Etat de droit et la loi et non le djihad islamique. Cette année est très importante pour nous. Nous avons besoin du soutien de tout le monde et nous ne voulons pas vivre dans le chao. Je vous assure que ce n’est pas acquis.
Propos recueillis par Samir Mehalla
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