"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mercredi, mars 16, 2011

DESRABBINS
SIONISTES

ENISRAËL
SOPPOSENT
ALAJUSTICE
DELETATDISRAËL
Source : un-echo-israel.net via
le Jérusalem Post en ligne le 16 mars



A quoi pensaient les rabbins ?


Par
YOEL FINKELMAN*



Ce n’est certainement pas la première fois que des rabbins sionistes religieux provoquent des haussements de sourcils. Mais leur dernière lettre, où ils soutiennent ouvertement le coupable de viol et ancien président Moshé Katsav, a pris presque tout le monde par surprise.

L a missive - signée par les rabbins Shlomo Aviner, Tsvi Tau et consorts - remet en cause le verdict, encourage l’inculpé à être fort et proclame que son innocence finira par éclater au grand jour. Dans une déclaration, Aviner a expliqué que la presse avait influencé la Cour et son juge gentil, qui ont condamné Katsav sans preuves suffisantes. Fort heureusement, d’autres éminents rabbins, tels que Aharon Lichtenstein et Yaacov Ariel, ont réagi sans tarder, rejetant le contenu de la lettre, qu’ils considèrent comme le terreau d’une profanation du nom de Dieu (Hilloul Hashem).


Rabbins embarrassés et embarrassants

Je suis aussi consterné que quiconque par la teneur du document, qui ne reflète rien de bon sur la vision morale ou l’entendement politique de ses auteurs. Pourtant, tout comme une grande partie du public, je me suis demandé ce qui a bien pu traverser l’esprit de ces rabbins. Qu’est-ce qui pousse des personnes a priori réfléchies à proférer de tels propos problématiques, sachant pertinemment que ceux-ci seront immédiatement publiés et condamnés ? D’où ont-ils puisé cette conviction qu’ils en savent plus que la cour, alors que le procès s’est déroulé à huis clos ?

Je suis persuadé que ce sont des raisons culturelles et idéologiques qui ont conduit ces rabbins à soutenir Katsav, à condamner le tribunal qui l’a inculpé et à remettre en question l’honnêteté des victimes.

Leur lettre illustre trois fortes positions au sein de l’aile la plus "à droite" de l’élite rabbinique. Tout d’abord, ces rabbins sionistes religieux, tout comme leurs homologues ultra-orthodoxes, n’accordent aucune confiance au système judiciaire ou à la presse laïque. Pas même un peu. L’inculpation sans équivoque de Katsav par la cour et la condamnation sans appel de son comportement signifient donc peu de choses aux yeux de ces dignitaires religieux qui perçoivent le système judiciaire comme le nid de la gauche post-sioniste laïque.

En outre, Katsav avait été fustigé par la presse avant même que le verdict ne soit tombé. Selon de nombreux rabbins sionistes religieux, le système judiciaire et la presse laïque veulent transformer l’Etat juif en "Etat de tous ses citoyens". Ils estiment que pour la presse et les juges, en particulier le juge arabe chrétien qui présidait le procès, l’affaire Katsav était l’occasion rêvée de réaliser ce but. D’autant plus que l’accusé était une personne ouvertement observante.

Il y a quelques années, le Rav Aviner lui-même avait vu sa réputation entachée par certaines révélations embarrassantes : il se serait comporté de façon inappropriée avec des femmes mariées venues chercher conseil. Des accusations qui n’ont jamais donné lieu à des poursuites légales. Ainsi, Aviner pourrait tout à fait s’identifier avec d’autres hommes observants prétendument victimes de fausses accusations pour harcèlement sexuel relayées par la presse.


Un président messianique

Deuxièmement, l’institution de la présidence incarne l’idéal sioniste religieux nationaliste. Le président ne symbolise-t-il pas le miracle de la souveraineté et de l’indépendance juives retrouvées ? Malheureusement, cette fonction ne peut résoudre tous les dilemmes que les Juifs religieux rencontrent dans un Etat laïc, puisque le président ne jouit d’aucun pouvoir politique. C’est pourquoi il ne peut être blâmé pour des politiques gouvernementales qui violent la loi juive.

Plus encore, un président observant comme Katsav, qui a institué le respect des prières quotidiennes en la Résidence présidentielle, évoque le potentiel messianique de ce pays et de ses institutions publiques. Pays qui sera un jour amené à embrasser les règles orthodoxes et à contribuer ainsi à l’accomplissement du destin du peuple juif en tant que future nation sainte.
La chute d’un dirigeant religieux et l’humiliation de l’institution de la présidence qui a suivi frappe donc au cœur de l’image sioniste religieuse de la mamlahtiout (étatisme patriotique).

Troisièmement, les rabbins qui ont signé la lettre pro-Katsav attachent beaucoup d’importance à la tzniout, la décence féminine. Ils encouragent les jeunes femmes à se couvrir, à préférer la sphère familiale cloîtrée et à adopter une attitude d’humilité face aux hommes. Ce sont ces mêmes rabbins qui critiquent avec virulence les femmes orthodoxes féministes qui clament sur la place publique leur désir de modifier la Halakha, les coutumes religieuses ou les règles communautaires.

D’une part, les relations adultérines, ou le viol à proprement parler, dans le bureau du président constituent certes des actes aux antipodes des valeurs de la tzniout, et sont problablement condamnés par ces rabbins. D’autre part, les femmes qui ont osé porter plainte contre Katsav ont heurté les sensibilités liées à la tzniout. Des femmes sûres d’elles-mêmes, qui n’ont pas eu peur de remettre en question le pouvoir masculin. Ainsi, le côté déplacé de l’acte de ces femmes autoritaires qui ne se laissent pas faire devant l’establishment masculin aurait-il heurté les auteurs de la lettre.

En tant que sioniste religieux convaincu, la lettre des rabbins m’a irrité, contrarié et embarrassé. Essayer de comprendre leurs motivations ne constitue en aucun cas une tentative de justifier leurs déclarations.

Mais mieux saisir leurs intentions nous placera peut-être - nous, la grande majorité des Juifs qui ne veulent pas voir la Torah mêlée à de telles déclarations - dans une meilleure position pour énoncer cette évidence : le judaïsme condamne le viol et le harcèlement sexuel, peu importe qui les commet. Nous devrions protéger les victimes plutôt que tranquilliser leur auteur. Et les porte-parole du judaïsme devraient éviter de tenir des propos blessants et dangereux, en particulier lorsqu’ils n’ont aucune preuve à l’appui.



*L’auteur est maître de conférences dans le cadre du programme interdisciplinaire d’études supérieures en judaïsme contemporain de l’université Bar-Ilan. Il enseigne aussi la pensée juive et le Talmud à Jérusalem.

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