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ENALGERIE
Source : humanite.fr en ligne
le 3 février



Extrême tension en Algérie


Après qu’une marche pour la démocratie à l’appel du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque) a été empêchée à Alger le 22 janvier par un déploiement sécuritaire démesuré, l’opposition n’entend pas en rester là. Dans un contexte d’extrême tension sociale et politique, une Coordination nationale pour le changement et la démocratie a lancé un nouvel appel à manifester le 12 février. Tentative unitaire, cette coordination rassemble la Ligue algérienne des droits de l’homme, des syndicats de fonctionnaires et d’enseignants, des collectifs lycéens et étudiants, des comités de quartiers, des organisations de chômeurs ou encore les féministes de l’association Tharwa-Fatma N’Soumer.

Le RCD et le Mouvement démocratique et social (MDS, gauche laïque) s’associent également à cette mobilisation, qui pourrait prendre la forme de marche décentralisée. Les signataires exigent « la levée de l’état d’urgence » qui sévit depuis le soulèvement populaire de 2001 en Kabylie et défendent « une perspective de changement démocratique ». Inquiet de la tournure prise par les événements en Tunisie et surtout en Égypte, le pouvoir, de son côté, joue la carte de l’intransigeance. « Les marches sont interdites à Alger », a prévenu le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, en invoquant « la problématique terroriste ».

L’opposition, elle, met en garde contre le « chaos » dans lequel le pays menace de sombrer. Symptôme de l’insondable désespoir qui étreint le pays, de jeunes harragas tentent par milliers de fuir le pays sur des embarcations de fortune. Plus d’une quinzaine d’Algériens ont tenté de s’immoler par le feu ces dernières semaines. Trois d’entre eux ont, à ce jour, succombé à leurs brûlures.

Une coordination nationale pour le changement et la démocratie lance un nouvel appel à manifester à Alger et en région le 12 février.

Rosa Moussaoui