EDITO
DE DIASPORABLOG






LE PEUPLE ARABE
A L'EPREUVE
DE LA DEMOCRATIE




Bien sûr! Notre première réaction naturelle est d'applaudire des deux mains à ces belles victoires obtenues avec obstination par des peuples épris de liberté, ayant soif de démocratie. Comment ne pas apporter notre soutien à ces peuples Arabes emprisoonés, enfermés, durant des décennies, dans des étaux étroits par des régimes corrompus, redoutables, défiants les droits humains les plus élémentaires, sans jamais être comdamnés par la communauté internationale. En toute impunité.

On ne peut que saluer ces révoltes bien ordonnées, parfaitement circonscrites à des revendications justes, sans démagogie. Et surtout, on aura remarqué que ces manifestations pour une expression plus libre, une société plus ouverte, se sont faites, en prennant des distances avec les contextes extérieurs : sans griefs à l'encontre du protecteur américain. Le conflit du Proche-Orient loin des préoccupations immédiates.

Ce mouvement qui fait emporter sur son passage, comme un ouragan, la plupart des pays arabes du contour méditerranéen, reste avant tout un mouvement purement et profondément populaire. C'est là qu'il puise toute sa puissance, toute son énergie. L'Arabe ne veut plus être cette marionnette, ce jouet qu'on manipule. A travers sa capacité à se relever, à protester, à crier au monde son besoin de plus de dignité, la maturité du peuple arabe, son sens des responsabilités ne sont plus, désormais, à démontrer.

Point majeur de cette contestation de masse, l'absence, comme une espèce de mise à l'écart, de tout impact ou influence religieuse. Aucune des manifestations, de Tunis au Caire en passant par Alger, n'a réclamé plus d'Islam. Les mouvements des Musulmans radicaux n'ont pas réussi à rejoindre la population dans sa révolte d'un avenir meilleur, plus sûr pour chacun des citoyens. Ont-ils pour autant perdu la partie dans cette page mémorable qu'a écrite le peuple arabe dans sa page d'Histoire? Rien n'est moins certain. L'avenir nous le dira. Nul n'est besoin de tirer des plans sur la comète.

Tournons-nous, maintenant, vers l'avenir de ces pays qui ont vu, brusquement, des têtes tombées. Quel sera cet avenir sur lequel le monde s'interroge?. Il sera, à n'en point douter, flou, incertain, plein d'inconnus dans un premier temps..Mais l'atmosphère ne sera plus la même. Une nouvelle ère vient de voir le jour. Donnons corps à l'espoir qui est entrain de naître dans cette région.
Le décor a changé. La mise en place d'une démocratie à l'orientale sera lente, pesante même et sans doute mise à l'épreuve. C'est ainsi que naissent les nouvelles démocraties. Dans la souffrance. Dans la douleur. Quoiqu'il en soit, la vie ne sera jamais plus comme avant. La marche-arrière à ce stade est difficilement imaginable. Le peuple qui vient de prendre son ascendant sur le politique n'a plus l'intention de se laisser bercer d'illusions. Le peuple, maintenant adulte, reste aux âguets. Pas prêt à toutes les compromissions.

Il est recommandé à tous d'être prudent, vigilant de crainte d'être pris au dépourvu. Ne brûlons pas les étapes. Laissons le temps au temps Le temps que ces démocraties se mettent en place, prennent leurs marques. Soutenir ces mouvements, sans jamais baisser la garde. Nous n'avons pas su prévoir ce mouvement dynamique de l'Histoire du monde, nous ne pouvons pas, non plus, prévoir l'étape suivante.

Le chemin de la liberté vient de s'ouvrir. Suivons-le. Avec beaucoup d'attention.



Bernard Koch