"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, janvier 24, 2011

QUESTIONS
DIDENTITEJUIVE
AUQUEBEC
Source : cjnews.com en ligne le 23 janvier



Peut-on être Juif et
pleinement Québécois?


By ELIAS LEVY,
Reporter



“Québécois et Juif: que signifie être Juif québécois?” Cinq Juifs mont­réa­lais ont essayé de répondre à cette question dans le cadre d’un panel qui a eu lieu lors d’une matinée d’échanges et de dialogue à laquelle ont participé des leaders de la Communauté juive et une centaine d’étudiants de l’Université du Québec à Montréal (U.Q.A.M.). Cette rencontre interculturelle, qui s’est tenue au Centre Gelber de la FÉDÉRATION CJA, a été organisée par le Congrès Juif Québécois et le Département des Sciences religieuses de l’U.Q.A.M.
L’ancien Premier ministre du Québec, Bernard Landry, a été le conférencier d’honneur de cet événement.

Spécialiste en relations interculturelles et en stratégies d’intégration des immigrants, Maurice Chalom se demande si poser la question “peut-on être Juif et Québécois, Acadien et Québécois, Musulman et Québécois…?” n’est pas d’entrée de jeu une manière de signifier qu’il y aurait une espèce de “mise en opposition”, d’“antagonisme” ou de “différence fondamentale” entre ces deux appartenances identitaires?

Établi au Québec depuis la fin des années 70, Maurice Chalom ne se considère pas comme Québécois.

“C’est clair que je ne suis pas Québécois, pour une raison très simple: je ne suis pas né au Québec, dit-il. C’est très difficile pour des migrants de première génération d’endosser un passé, une Histoire et une identité qui objectivement ne sont pas les leurs. Au fil des années, j’ai réalisé que ma première identité est: Juif. Est-ce que mon identité juive est en porte-à-faux avec l’identité québécoise? Je me suis rendu compte que par bouts oui et par bouts non. Je ne peux pas m’identifier comme Québécois à part entière parce que je ne porte pas en moi l’Histoire du Québec, même si je peux la connaître ou la comprendre d’un point de vue intellectuel. Je peux avoir une relation de compréhension avec le peuple québécois, m’approcher du destin du Québec le plus près possible, mais l’identité nationale québécoise c’est quelque chose que je ne peux pas fondamentalement ressentir dans mes tréfonds. Peut-être qu’un jour, mes enfants, qui sont nés au Québec, ressentiront cette identité plus profondément que moi.”

Pour ce Conseiller en matière interculturelle auprès de la Ville de Montréal, la “précarité identitaire” que les Juifs peuvent ressentir les rapproche des Québécois de souche, qui “sont aussi confrontés à la même problématique identitaire”.

“En tant que Juif, je me reconnais dans un peuple, en l’occurrence les Québécois, qui partage avec mon peuple une communauté de destin dans sa dimension de précarité, dans le sens que rien n’est jamais acquis de façon définitive. Il y a de nombreux points de similarité entre le peuple juif et le peuple québécois: préserver et perpétuer avec opiniâtreté sa langue, se remettre constamment en question, l’impérieuse nécessité de se dépasser, exceller dans les domaines de l’innovation, de l’inven­ti­vité…”

Depuis 32 ans, Maurice Chalom s’es­crime à “bricoler” avec ses outils de chercheur universitaire et de militant social de nouvelles approches susceptibles de favoriser un rapprochement entre la Communauté juive et les Québécois francophones de souche.

“J’essaye de bâtir des ponts entre une Communauté juive qui malgré deux siècles et demi de présence au Québec semble être encore largement méconnue, sauf quand les Juifs orthodoxes d’Outremont sont caricaturés dans les médias, et une société québécoise qui essaye d’être le plus inclusive possible.”

Né en Ontario, Adam Atlas vit à Montréal depuis l’âge de 2 ans. Cet avocat de profession, actuel président du Congrès Juif Québécois, ne se “sent pas Ontarien, ni New-Yorkais, ni Israélien… mais très Québécois, même si les Québécois de souche ne le savent pas!”

Le concept de “nation québécoise” ne l’importune pas outre mesure.

“On peut avoir différentes opinions sur cette question capitale. La nation québécoise n’est pas une entité ho­mo­gène. Celle-ci est composée de plusieurs groupes sociaux, culturels et identitaires. Le temps où les nations étaient uniformes est révolu. Nous vivons désormais à une époque et dans un contexte social où les nations sont inclusives et non exclusives. La beauté de la nation québécoise d’aujourd’hui vient du fait que celle-ci puise sont essence dans un riche cadre sociétal multiculturel.”

La question de la laïcité au Québec préoccupe au plus haut point Adam Atlas.

“Au Québec, le débat sur la laïcité exa­cerbe les passions. Les défenseurs de la laïcité prônent une laïcisation sociale et institutionnelle tous azimuts. Cette tendance m’inquiète. J’espère que les instances politiques québécoises ne légiféreront pas pour ériger la laïcité en une nouvelle religion. En effet, on dénote chez les militants du mouvement laïc québécois une ferveur analogue à celle qui anime les fidèles les plus rigo­ristes d’une religion. À mon avis, le Québec ne devrait légiférer en faveur d’aucune religion, peu importe que celle-ci relève de la foi ou de la laïcité.”

Née à Montréal dans une famille juive laïque, Rivka Augelfeld croit que pour bâtir au Québec une société “plus harmonieuse, plus juste et plus inclusive”, il est impératif d’enrayer les nombreux stéréotypes véhiculés, surtout dans les médias, sur les Juifs et les autres minorités ethniques.

“À force de rabâcher la même rhétorique, les défenseurs de la laïcité sont en train de semer une terrible confusion dans l’esprit des Québécois. Les médias accentuent ces confusions. Quand on veut que tout le monde comprenne ce qu’est un Juif, certains pointent du doigt un Juif ultra-orthodoxe portant un grand chapeau de fourrure, une redingote noire et des longues boucles devant ses oreilles. La femme Musulmane est réduite à une Musulmane portant un hijab… On caricature ainsi à l’extrême des Communautés minoritaires”, expliqua cette militante sociale très engagée dans des Associations de défense des immigrants et des réfugiés.

Le comédien et metteur en scène Ariel Ifergan est né à Montréal, dans le quartier Côte-des-Neiges, dans une famille mixte -son père, décédé il y a deux ans, était un Sépharade originaire du Maroc traditionaliste et sa mère est une Française convertie au Judaïsme.

Bien qu’à l’école et plus tard à l’uni­ver­sité ses cama­rades lui demandaient souvent de quel pays il était originaire -il n’a jamais eu un accent québécois pointu-, dans sa vie personnelle, Ariel Ifergan a eu la chance de ne pas être victime de discriminations.

“Je suis bien conscient que l’an­ti­sémi­tisme, qui, malheureusement, est un fléau universel, existe aussi dans la société québécoise. Mais, moi, je n’ai jamais été victime de judéophobie.”

Ariel Ifergan déplore que jusqu’ici, au Théâtre et à la Télévision -il a joué dans la très populaire télésérie Virginie-, on ne ne lui ait confié que des rôles de personnages ethniques: Français, Juif orthodoxe, Maghrébin…

“J’aimerais bien jouer aussi des rôles de Québécois “100% pure laine!””, lança-t-il en s’esclaffant.

D’après lui, il y a encore “un léger décalage” entre le monde télévisuel québécois et la réalité qui prévaut dans la rue montréalaise, qui est en avance sur le restant de la réalité québécoise.

“Ça prendra un peu de temps pour que cette réalité interculturelle fasse son chemin jusqu’aux producteurs et décideurs établis de télévision et de films québécois. Les jeunes créateurs et producteurs artistiques québécois, surtout Montréalais, sont plus au fait de cette réalité sociale de plus en plus ostensible. Je pense que peu à peu ces derniers renouvelleront le paysage télévisuel québécois.”

Natif de France et établi au Québec depuis 2004, Jérémie Tapiero se sent “Québécois à part entière”.

“Pour moi, il n’y a aucune contradiction entre les faits d’être Juif et aussi Québécois. C’est une question de choix et de volonté. Pour preuve: la décision perspicace des leaders du Congrès Juif Canadien, Région du Québec de changer l’appellation de cette institution, désormais dénommée Congrès Juif Québécois”, commenta celui qui assume actuellement la fonction de directeur des Affaires publiques au Congrès Juif Québécois.

Pour Jérémie Tapiero, des “liens coriaces” unissent la Communauté juive québécoise et les Québécois de souche.

“La Communauté juive et les Québécois de souche ont un point commun fondamental: la grande importance que tous les deux accordent à la Mémoire. Le “Je me souviens” du Québec pourrait parfaitement s’appliquer à la Communauté juive. Récemment, un article publié dans le magazine anglophone canadien Macleans dénigrant le Québec a provoqué l’ire des Québécois francophones. Tout comme une série d’ articles admonestant les écoles juives hassidiques montréalaises ont aussi offusqué les membres de la Communauté juive. Il y a chez les Juifs et les Québécois francophones de souche une hypersensibilité dès qu’on aborde des questions délicates. Il y a dans les deux Communautés une volonté de résister pour survivre. La Communauté juive se perçoit comme une minorité et les Québécois francophones se sentent aussi de plus en plus minoritaires au Canada et en Amérique du Nord.”




At the Gelber Centre, a panel of high-profile Quebec Jews from different walks of life recently discussed the topic of what it means to be Jewish and a Quebecer.


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