"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, janvier 27, 2011

CELEBRATION
NATIONALE
DUNECRIVAINCOLLABO
UNEFILLEDEDEPORTE
SOPPOSEASERGE

KLARSFELD
Source : lanewsletter de jforum.fr diffusée
le 27 janvier



Quand une fille de déportés
conteste Serge Klarsfeld



Martine Djaou fait le gendarme dans cette tribune. Elle n’est pas d’accord avec Serge Klarsfeld mais ne fait aucune allusion à la dimension violemment antisémite et haineuse d’une partie de l’oeuvre de Louis-Ferdinand Céline. Non.. Elle se contente d’invoquer la « liberté d’expression » et estime que dans la mesure où il a remporté sa bataille, M. Klarsfeld prend soudain beaucoup trop de place...

Dans le Monde du 21 janvier dernier, Serge Karlsfeld, président de l’association des fils et des filles de déportés, juifs de France, s’indigne à l’idée que Céline puisse être célébrée par la république.

En effet, selon lui, il est impensable que Céline — auteur connu pour son antisémitisme — fasse partie, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort, du recueil 2011 des célébrations nationales publiées par le ministère de la Culture.

Dans la foulée, Frédéric Mitterand, ministre de la Culture a cautionné cette dénonciation avant de rayer Céline des célébrations et de déclarer « Après mûre réflexion, j’ai décidé de ne pas faire figurer Céline dans les célébrations nationales ».

À la suite de cette annonce, Serge Karlsfeld s’est déclaré satisfait que notre ministre de la culture ait eu le courage de désavouer ceux qui — dans son ministère — ont laissé passer cette bourde et d’ajouter « Tant qu’il y aura des victimes, je désapprouverai ces célébrations ».

Et de s’indigner au nom des enfants juifs déportés.

On aura tout vu !

Serge Karlsfeld aurait-il le monopole de l’indignation et de la culture ?

Par ce type d’intervention, ne va-t-il pas à l’encontre de toute logique consistant à protéger les valeurs de la république à commencer par la liberté d’expression ?

Peut-être aussi devrions retirer des librairies les livres de Céline écrivain génial au service d’une cause abjecte ? Non. Ce serait faire fi du devoir de mémoire qu’il est important de garder à l’esprit.

Plutôt que de s’indigner sur les valeurs qui relèvent non pas de la morale, mais de la censure, il est étonnant qu’il ne s’indigne pas sur les déclarations de Nicolas Sarkozy qui félicitait il n’y a pas si longtemps son homologue tunisien, le président Ben Ali « pour ses efforts engagés dans le domaine de la démocratie, jugeant certains observateurs sévères à l’encontre de ce pays qui développait l’ouverture et la tolérance et ce, après s’être présenté, lors de son élection comme le digne représentant des droits de l’homme.

Quant à Frédéric Mitterand, il a perdu une belle occasion de se taire. En effet, il n’y a pas si longtemps, sur Canal Plus, notre bon ministre de la culture indiquait que la condition des femmes en Tunisie était remarquable et d’ajouter qu’il était exagéré de dire que la Tunisie était une dictature univoque.

Était-ce pour remercier le Président Ben Ali de lui avoir offert la double nationalité, ou de l’avoir décoré officier du Mérite culturel tunisien et Grand Officier de l’ordre du 7 novembre.

Inutile de se poser la question. Elle est sans appel.

Fut-il propriétaire d’une superbe villa à Hammamet, cela ne l’autorisait pas pour autant à cautionner le régime dictatorial de Ben Ali et du clan Trabelsi qui s’est illustré ces vingt dernières années par les innombrables exactions que l’on sait.

Quant à Serge Klarsfeld qui s’indigne au nom des juifs de France, il ferait bien de faire preuve d’un peu plus de modestie à l’égard de la diaspora et de cesser de s’exprimer en son nom.

Nous avons, comme les Tunisiens, tous les peuples opprimés du monde et depuis des décennies, suffisamment souffert pour qu’un homme, fut-il de notre religion, ne vienne remuer le couteau dans la plaie.

Il est des blessures qui ne se referment jamais et qui pour la plupart d’entre nous sont inscrites dans nos gênes.

Il n’est pas utile d’agiter à tout bout de champ le spectre de l’antisémitisme pour être entendu. Bien au contraire.

C’est en gardant intactes les traces des déchirures dont notre humanité a souffert que nous pourrons continuer d’exister en tirant les leçons du passé.


Martine Djaou

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