CELEBRATION
NATIONALE
DUNECRIVAINCOLLABO
LEDIRECTEURDEMARIANNE
DONNERAISON
AUMINISTREDELACULTURE
Source : marianne2.fr en ligne le 25 janvier
Célébration Céline :
pourquoi Mitterrand a eu raison
Maurice Szafran
Marianne
Frédéric Mitterrand, a eu raison, estime Maurice Szafran, de retirer, de la liste des célébrations nationales, Louis-Ferdinand Céline. Le ministre de la Culture a eu « le mérite » de revenir sur sa décision initiale qui avait suscité la polémique.
Alévèque, Céline, Zemmour... Tous victimes de la bien pensance!
Devons-nous oublier Céline ? Les radoteurs de l’anti-pensée unique (oui, il en existe, de nombreux, présents en permanence sur les télés et les radios) peuvent à nouveau s’en donner à cœur joie : les censeurs auraient à nouveau frappé. Comment ? En exigeant que la République ne « célèbre » pas Louis-Ferdinand Céline. Voilà le débat quasi-idéologique qui anime Paris et ses salons depuis quelques jours déjà. Alors, disons-le clairement, et cela n’engage strictement que l’auteur de ces lignes : cette nouvelle affaire Céline est à la fois insupportable et indigne.
Insupportable, oui, car la décision de Frédéric Mitterrand - retirer Céline de la liste des « célébrés » par la République - ne devrait pas provoquer la moindre polémique. C’est en effet la décision initiale qui, à juste titre, a provoqué scandale. Oui, il est inconcevable que la République, ses ores et ses pompes rendent hommage à Céline. C’est en effet se tromper et vouloir nous égarer, que de confondre l’interdiction de cette célébration et la censure. La censure de Céline, ce serait interdire la diffusion de ses livres ; la censure de Céline, ce serait s’opposer aux dizaines de colloques qui, chaque année, s’interrogent sur sa littérature ; la censure de Céline, ce serait interdire sa présence dans les dictionnaires et, en particulier, dans les dictionnaires littéraires. Ce n’est absolument pas le cas, ça ne viendrait d’ailleurs à l’idée de personne.
Oui, l’affaire est d’importance. La morale doit-elle être absente des réflexions qui conduisent à des célébrations « républicaines » ? La République doit-elle occulter l’antisémitisme frénétique de Céline en raison de son génie littéraire ? La République doit-elle effacer définitivement la période de l’Occupation de ses réflexions ? Evidemment pas. Nous avons suffisamment combattu dans ce journal l’obsession de la repentance pour ne pas succomber aux travers de l’oubli permanent.
Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a eu le mérite et le courage de reconnaître son erreur. Je n’éprouve aucune difficulté à l’en féliciter.
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