"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, décembre 21, 2010

LESASSISESCONTRE
LISLAMISATIONENEUROPE
EBRANLENT
LESCONSCIENCESET
NOUSRAMENENT
AUXHEURESLES
PLUSNOIRESDELHISTOIRE
Source : le site de la Tribune de Genève
en ligne le 21 décembre




Assises sur l’islamisation.
Debout les antiracistes!


Aux pieds du racisme d’Etat, un racisme décomplexé apprend à travailler l’opinion publique. Un petit groupe d’adeptes de diverses obédiences s’est réuni à Paris le 18 décembre. Ils n’étaient pas parvenus à se mettre d’accord sur l’objet de leurs assises: débattrait-on sur ou contre l’islamisation? La «menace musulmane» vise-t-elle l’Europe ou «nos pays»? Peu importait tant d’imprécision. Issues de l’ultra-droite, du souverainisme laïcard ou d’un soi-disant féminisme ces minorités se sont jetées à l’eau toutes ensemble. Parce qu’il y a beaucoup d’eau.



D’où vient-elle toute cette eau?

«La gauche» s’est desséchée à défendre les acquis d’une période dont le capitalisme ne voulait plus, sans prendre la mesure de l’importance des dégâts: l’effritement de la société.
Avec la mise en cause du service public, des lois sur la formation, sur le travail, sur le chômage, sur la santé, l’aide sociale ou les retraites. « L’Etat social » qui disparaît, c’est le lien social lui-même. Sa disparition engendre un vivre ensemble nouveau, fondé sur la race.
Le capital, aujourd’hui, déploie ses ailes au-delà des frontières qu’il avait tracées et s’engage contre l’intérêt des Etats qu’il a établis. Que reste-t-il à l’Etat-nation, et notamment en Europe, sinon la gestion d’une contradiction?
La droite lui alloue de façon croissante une fonction répressive qu’elle décore de chauvinisme. «La gauche» n’imagine pas survivre hors de l’Etat-nation. L’Europe sociale est mort-née. Gauche et droite communient dans l’ânerie raciste qui dit l’Europe judéo-chrétienne, ou romain-germanique.


Le racisme ?

Nos mémoires sont hantées par la vision des cheminées d’Auschwitz, de Noirs lynchés, des ratonnades. Elles nous leurrent. Le racisme ne se réduit pas aux horribles violences du passé, dont il faudrait, en le «condamnant», refuser la résurgence. Le racisme, c’est le monde qui a permis ces événements. Et ce monde s’impose à nouveau.
Hier, il croyait en l’existence d’une hiérarchie des races humaines. Il broyait les Juifs, l’anti-nation, et les peuples colonisés, réduits en esclavage. L’Organisation des Nations Unies et la décolonisation des années 1949-1962 a rendu difficile et peu fonctionnelle la définition d’un racisme hiérarchique.


Le racisme différentialiste…

Le nouveau racisme est différentialiste. Il protège du métissage des cultures supposées enracinées, et dans racines il y a race. Il nourrit l’illusion que notre identité ne nous appartiendrait pas, mais qu’au contraire «nous» appartiendrions à «notre» culture. Mêlés à nos «semblables» notre croissance est heureuse. Le mélange serait cause de désordre.


… est fonctionnel…

Cette idéologie moderne explique les dangers de l’immigration qui, ayant perdu ses repères, abuse, commet des délits; et du métissage qui dissout l’identité indigène et suscite de semblables effets. Elle dessine un cadre de référence au-delà des faiblesses de l’Etat-nation et permet aux politiciens de disserter sur l’intégration ou sur l’identité nationale. Elle fonde le sentiment victimaire, l’arme principale du nouveau racisme de masse, qui fait croire à «leur invasion», à la prétendue insécurité qu’«ils» provoqueraient pour affirmer que les racistes ce seraient «eux»!


… et l’islamophobie
est son principal atout!

Elle s’est abreuvée à de multiples sources qu’ont percées ou manipulées les pouvoirs occidentaux et l’Etat d’Israël. Les puissances coloniales du 19e siècle habillaient leurs pillages d’oripeaux civilisateurs, les guerres pour le pétrole feignent de défendre les droits des femmes et des Juifs contre «les talibans», le hamas, le hezbollah ou l’Iran.

Les actions terroristes de mouvements ou de pouvoirs islamistes, les infractions commises ou préconisées contre les droits humains fondamentaux doivent évidemment être condamnées et combattues!
Mais pourquoi ce combat sinon pour l’application de ces droits et le refus du prétendu clash des civilisations et de la prétendue protection du sentiment d’insécurité de populations apeurées.
Il faut savoir que les autorités suisses ont institué le racisme différentialiste en 1917.

En 1917, avec «l’Überfremdingsdiskurs»[1][1] elles conçurent le racisme différentialiste qu'un courant identitaire impose dans l’Europe entière en ce début du 21e siècle. La Suisse était dépourvue d’empire colonial et ses autorités n’avaient pas à justifier le déni d’humanité de peuples opprimés. La Suisse était neutre et elles ne pouvaient établir leur nationalisme contre un ennemi héréditaire. Le rejet de l’étranger fut le socle d’un nationalisme qui, dans l’esprit du temps, stigmatisait alors particulièrement les Gitans et les Juifs accusés «d’enjuiver» le pays, du début des années 1920 jusqu’en 1948.

La réapparition contemporaine du racisme manipule de pseudo évidences qui ne sont guère moins populaires que celles dans lesquelles baignait le racisme au tournant du 20e siècle, conforté par mille et un récits absurdes de Juifs mangeant des petits enfants, d’Arabes paresseux, de Chinois fourbes et de Noirs abrutis!


Oskar Freysinger

La présence du député «démocrate du centre» (sic) Oskar Freysinger aux Assises parisiennes est rien moins qu’anecdotique.
Ce porte-parole du plus puissant parti suisse a fait passer en 2009 et en 2010 deux modifications racistes de la constitution suisse. La première manipulait l’islamophobie pour interdire la construction de minarets, la seconde menace les droits humains au nom de la lutte contre le crime étranger.
Le référendum d'initiative populaire que préconise Oskar Freysinger en Europe pour la plus grande joie du Bloc identitaire fut adopté en Suisse en 1892. En 1893, la première initiative populaire était votée. Elle était antisémite et ouvrait en Europe le cycle de l’antisémitisme d’Etat.
Puisse la lutte contre le nouveau racisme identitaire, islamophobe contrer vigoureusement son développement. La droite ne la mènera pas. La gauche doit rompre avec le chauvinisme.

Karl Grünberg
ACOR SOS Racisme

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