"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, novembre 03, 2005

PASSERELLE






L'article que nous publions, grâce à l'oeil constamment en veille de notre ami, Simon Pilczer, toujours prompt à harponner les moindres failles du système de la pensée unique, soit par ses articles vifs, soit par le choix des textes qu'il traduit, a été publié sur le site de notre confrère LE QUOTIDIEN DU MEDECIN daté du 3 novembre 2005.




La police, les pompiers, les agents de la RATP, les bureaux de La Poste, sont souvent les cibles prévilégiées des fauteurs de troubles et provocateurs d'émeute comme le montrent les images et les témoignages qui nous parviennent des banlieues parisiennes en surchauffe depuis huit jours.

D'autres acteurs de la vie civile sont visés et souvent menacés dans l'exercices de leur fonction? Parmi eux : les médecins.





REPORTAGE DU QUOTIDIEN DU MEDECIN EN LIGNE






Emeutes de Clichy-sous-Bois








Les médecins font face avec indignationAprès le décès de deux jeunes par électrocution, Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-de-Denis) n'est toujours pas sorti de ses nuits d'émeute. Les médecins de la ville, qui, depuis longtemps déjà, évitent de se rendre en visite dans les quartiers sensibles, font face aux troubles, non sans indignation.DEUX MORTS et un blessé grave par électrocution, sept policiers légèrement contusionnés, des pompiers et des postiers malmenés, une école maternelle et une maison des associations vandalisées, soixante-dix voitures incendiées, des barricades, un abribus et des vitres caillassés, des poubelles brûlées, une grenade lacrymogène sur une mosquée, un camion de CRS touché par un coup de feu, des jets de cocktails Molotov, de pierres et de barres de fer, cent cinquante flashballs et cinquante grenades lacrymogènes tirés, vingt-neuf interpellations, onze mises en examen et trois condamnations à de la prison ferme* : Clichy-sous-Bois et ses 28 300 habitants n'en reviennent pas. La cité est un volcan endormi le jour qui, chaque nuit, gronde.Il en était ainsi depuis le jeudi 27 octobre, à 18 h 12, quand deux jeunes, Bouna, 15 ans, et Zyed, 17 ans, ont perdu la vie, et un troisième, Metin, 21 ans, a été gravement blessé par une décharge électrique de 20 000 volts. Quatre cents fauteurs de troubles en font voir de toutes les couleurs à trois cent cinquante hommes en tenue, dans les quartiers sensibles du Chêne pointu, 1 500 logements, et de La Forestière, 2 500 habitants.Dans la communauté médicale, les événements sont vécus et interprétés selon l'engagement citoyen de chacun. « Aucun problème. Je suis dans un quartier tout à fait calme, relativement éloigné (à un kilomètre) » des scènes d'émeutes nocturnes, dit le Dr Xavier Marland, généraliste. Il s'est « rendu sur place, un matin, par curiosité. C'était Beyrouth ». Cela risque de durer encore quelques jours, dit Mme Huraut, qui va chercher tous les soirs depuis lundi, entre 21 et 23 heures, son mari qui exerce dans le haut de Clichy, à La Forestière, où la nuit du 30 au 31 octobre « a été chaude ». Le praticien craint de laisser son véhicule en stationnement à la portée d'éventuels jets de cocktails Molotov, la nuit tombée. Le Dr Alain Huraut, domicilié dans la commune voisine de Coutry, est presque le dernier des médecins de famille à faire des visites depuis vingt-huit ans qu'il exerce, si ce n'est qu'il les prévoit avant 11 heures du matin dans certains quartiers. En effet, après 11 heures, les jeunes deviennent hostiles. « Le jour, la vie est tranquille, la nuit on peut parler de carnage et au petit matin de désolation », confirme le Dr Véronique Enguehard, clichoise par profession depuis vingt-cinq ans habitant au Raincy (3 km). « J'ai dû déplacer du vendredi soir au samedi midi la seule visite (mensuelle) que je fais, au profit d'une personne handicapée, dans le quartier du Chêne pointu », dit-elle, en affirmant qu'elle n'a pas un sentiment d'insécurité. « Il y a de plus en plus de misère sociale. Je le vois par rapport à la CMU, qui a progressé de 10 % en un an », témoigne le Dr Ali Mustapha Kara. « Ça se retrouve également dans les pathologies, avec, par exemple, des affections respiratoires assez importantes chez les jeunes, faute de chauffage ad hoc. Mais, ajoute-t-il, cela nous a coûté, à mon associé et moi-même, deux cambriolages et une tentative, nous obligeant à nous munir d'une porte blindée et d'une alarme reliée à un central téléphonique. »Misère sociale.Pour le Dr Marie-Elisabeth Mariot-Circaud, installée depuis vingt ans au cœur du Chêne pointu, qui a connu la brève coupure d'électricité, le jeudi 27 octobre, au moment où les deux jeunes mouraient électrocutés, « rien n'est fait pour les plus déshérités et les sans-papiers, si ce n'est ces énormes bacs à fleurs installés allée Maurice-Audin qui empêchent les camions de tourner ». Certes, vendredi 28 octobre, ma remplaçante a dû fermer le cabinet à 18 heures, sur les recommandations de son mari, pharmacien dans le centre-ville, compte tenu de l'agitation qui gagnait le centre commercial situé à proximité, poursuit-elle. Mais demandons-nous pourquoi deux jeunes ont franchi des murs de deux mètres de haut surmontés de barbelés afin de se réfugier dans un local de la centrale électrique de la ville ? Ils avaient peur, car ils étaient poursuivis par la police, et je les comprends. Or cette vérité-là, on la cache, au prix d'émeutes. Sans prétexte, hormis leur faciès coloré, les jeunes des quartiers sensibles sont soumis à des contrôles d'identité récurrents. J'ai vu un jour l'un d'eux, âgé de 13 ans, être contrôlé alors qu'il m'accompagnait, à ma demande, pour aller à mon cabinet où je devais lui faire un certificat. Aujourd'hui, je ne laisserai pas faire ça. C'est vrai que nous avons trois ou quatre voitures brûlées par semaine. Tout le monde le réprouve et a peur, moi la première, à qui la Sécu demande des comptes parce que ma remplaçante s'est fait voler des ordonnances. Mais dix-huit CRS par jour, comme l'annonce Nicolas Sarkozy, ça va aggraver le problème. Il faudrait aider ceux qui ne savent rien faire de leur temps, au point de prendre plaisir à tout brûler. Pour l'heure, si les pouvoirs publics veulent calmer le jeu, ils feraient bien de reconnaître leur erreur, qui a consisté à vouloir cacher une poursuite de police qui s'est soldée par l'électrocution de deux jeunes. Les trafiquants et les bandes organisées, qui comptent en leur sein des indicateurs, je constate qu'on n'y touche pas. Les policiers préfèrent passer dans les rues à 80 km/h pour exciter les désœuvrés prêts à tout. Bien sûr qu'il n'est pas permis de laisser passer des gestes délictuels, mais, dans le même temps, il convient d'agir en amont. »« Tolérance zéro », réplique le ministre de l'Intérieur. « On est là pour éradiquer la gangrène », annonce-t-il, avec la promesse de « débarrasser (les quartiers sensibles) de la racaille » et de doter toutes les voitures de police « de caméras et les policiers d'armes non létales ».



PHILIPPE ROY




www.quotimed.fr

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