ISRAËL
SEDESENGAGE
Source : lefigaro.fr en ligne
le 18 novembre à 10h 15
sur Diasporablog à 11h 06
Israël se retire
d'un village syro-libanais
Par Marc Henry
Plusieurs centaines de musulmans alaouites ont manifesté pour que le village demeure sous le contrôle d'Israël. Le gouvernement israélien veut remettre le contrôle de la localité de Ghajar aux troupes des Nations unies.
La frontière entre Israël et le Liban a été mercredi le théâtre d'un étrange imbroglio: plusieurs centaines de musulmans alaouites, une branche du chiisme, ont manifesté dans leur village de Ghajar pour rester sous le contrôle d'Israël et ne pas devenir libanais. Au même moment, en effet, le cabinet de sécurité de Benyamin Nétanyahou donnait son feu vert au retrait de l'armée israélienne du nord de ce village, où vivent la majorité des 2200 habitants. Selon un tracé établi par l'ONU, la frontière coupe le village en deux.
Aux termes de ce document sans état d'âme, la partie nord, occupée depuis dix ans par Israël, va revenir au Liban. Mais pour éviter que le Hezbollah, considéré comme une des plus dangereuses organisations terroristes par Israël, déploie ses miliciens armés à quelques mètres du territoire israélien, la partie nord du Ghajar sera confiée à des Casques bleus de l'ONU. «Ce retrait va mettre fin aux pressions internationales, puisque nous n'occuperons plus la moindre parcelle du Liban», explique un haut responsable pour expliquer la décision du cabinet, qui n'a pas encore fixé de date pour le retrait.
Pour les villageois, en revanche, cette solution a des allures de drame. «Notre vie va devenir un enfer. Nos enfants vont devoir franchir une clôture avec des soldats de l'ONU pour aller à l'école», s'insurge Najib Khatib, porte-parole des habitants. «Nous n'avons rien à faire avec le Liban», lance-t-il. La bourgade a effectivement été conquise par Israël sur le Syrie dans la foulée de l'occupation du plateau du Golan durant la guerre israélo-arabe de juin 1967. En l'an 2000, lorsqu'Israël a retiré ses troupes du sud du Liban, l'ONU a fixé la frontière qui doit fracturer le village. Mais pendant six ans rien n'a changé pour les habitants qui pouvaient circuler librement.
«Une menace réelle de coup
d'État du Hezbollah»
«Le Hezbollah a alors profité de ce vide pour se livrer à des trafics d'armes et de drogues qui financent ses activités», souligne un officier israélien. Puis les choses ont dégénéré en 2006, lorsque l'État hébreu a lancé une opération dévastatrice pour tenter de «casser» l'appareil militaire du Hezbollah au sud du Liban. À cette occasion, la partie nord du village a été occupée par l'armée israélienne. Une situation dénoncée sans cesse par Beyrouth au nom de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un retrait total d'Israël de tout le Liban…
Toute la question est désormais de savoir si le contingent des 13.000 Casques bleus, dont 1500 Français déjà déployés dans le sud du Liban, vont pouvoir empêcher le Hezbollah de revenir à Ghajar. Seule certitude, en tout cas: Israël n'a aucune intention de laisser le champ libre à la milice chiite. Le général Gaby Ashkénazi, le chef d'état-major, vient ainsi de dénoncer «une menace réelle de coup d'État du Hezbollah pour prendre le pouvoir au Liban». Selon les experts militaires israéliens, le Hezbollah joue dans la région le rôle de «bras armé de l'Iran» qui lui fournit du matériel de guerre, des conseillers militaires et des fonds. Une aide massive qui a permis à Hassan Nasrallah, le chef de l'organisation, de disposer d'une force de quelque 30.000 hommes aguerris et de dizaines de milliers de roquettes pointées vers le territoire israélien.
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