CONFLIT
ISRAELO-PALESTINIEN
LAPAIXAPASMILITAIRE
Source : lefigaro.fr en ligne
le 14 novembre


Nétanyahou planche
sur l'offre américaine

Par
Marc Henry


Benyamin Nétanyahou a présenté à son cabinet le plan proposé par les États-Unis, dimanche à Jérusalem.
Washington propose une alliance sécuritaire renforcée contre un nouveau gel de la colonisation en Cisjordanie.

À Jérusalem



Benyamin Nétanyahou a dévoilé dimanche l'impressionnant «paquet cadeaux» proposé par les États-Unis en échange d'un gel de trois mois de la construction de logements dans les colonies de Cisjordanie. À savoir: la fourniture de 20 avions de type F-35, d'une valeur de trois milliards de dollars, capables d'échapper aux radars et d'attaquer des objectifs à longue distance tels que les installations nucléaires iraniennes. Les Américains se sont engagés aussi à mettre leur veto à toute résolution anti-israélienne à l'ONU pour faire échec notamment à une tentative des Palestiniens d'obtenir la reconnaissance d'un État qu'ils proclameraient de façon unilatérale. Ils ont promis de conclure un accord de coopération militaire renforcé avec Israël et pour couronner le tout, la secrétaire d'État Hillary Clinton, qui a rencontré la semaine dernière Nétanyahou à New York, a promis que les Américains ne demanderaient aucune autre prolongation du gel des trois mois. De plus, cet arrêt des constructions ne concernera pas la douzaine de quartiers israéliens construits dans la partie arabe de Jérusalem annexée par Israël, où les chantiers pourront continuer.

Nétanyahou a fait savoir qu'il était prêt à accepter l'offre américaine bien qu'il se soit jusqu'à présent prononcé contre tout nouveau gel après l'expiration du précédent moratoire des constructions de 10 mois arrivé à expiration à la fin septembre. La question est de savoir si sa majorité suivra. Sur le papier, la bataille n'est pas gagnée d'avance. Le cabinet est scindé en deux avec sept ministres contre et sept ministres pour. Mais selon les experts, si Benyamin Nétanyahou le veut vraiment, il est en mesure de faire adopter les propositions américaines.


Pilule amère

Les durs du Likoud, le parti du premier ministre, et les autres formations ultranationalistes ou religieuses membres du gouvernement, aiguillonnées par les organisations représentant les 300.000 Israéliens installés en Cisjordanie, ont commencé à dénoncer haut et fort l'offre américaine. Mais cette campagne ne devrait pas déstabiliser le gouvernement faute de la moindre alternative. En revanche, du côté des Palestiniens, la pilule aura du mal à passer, d'autant qu'ils n'ont pas été consultés. Le plan américain, qui prévoit la conclusion d'un accord sur le tracé des frontières du futur État palestinien durant la période des trois mois de gel, les laisse très sceptiques. Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président Mahmoud Abbas, a en outre critiqué le fait que le gel proposé ne s'appliquerait pas à Jérusalem-Est, censée devenir la capitale des Palestiniens.