"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mercredi, septembre 29, 2010

LECINEMAAMERICAIN
PERDLUNDE
SESMAÎTRES
Source : nouvelobs.com en ligne
le 29 septembre



Arthur Penn ou la dernière fugue



Il y a des réalisateurs que l’histoire du cinéma classe trop vite, comme des pièces de musée, admirables mais inertes. Arthur Penn, 86 ans et douze films, a sans doute fait partie de ceux-là. Le Gaucher, La poursuite impitoyable, Bonnie & Clyde, Alice’s Restaurant ou encore Little Big Man sont aujourd’hui des classiques, et autant de radiographies minutieuses de l’Amérique des années soixante et soixante-dix. Penn a certes épousé de façon souvent exemplaire les grands courants de son époque, de la veine paranoïaque typique du début des années 60 (Mickey One) au western progressiste dont Little Big Man donna même le coup d’envoi en passant par le film enquête post-Watergate (La Fugue). Mais il a surtout eu la prescience des mutations esthétiques et politiques de son pays, une sorte de léger coup d’avance qui lui permit de comprendre avant les autres le type d’images que le cinéma américain devait réinventer s’il voulait maintenir active sa double spécificité : à la fois pur objet de distraction et témoin actif de son temps. Mais depuis 1989, Arthur Penn avait cessé de tourner, par manque de proposition bien sûr, mais aussi de désir, préférant se consacrer au Free Living Theater de New York qu’il dirigeait. Cette mise en sourdine, moins forcée que volontaire, témoigne de l’honnêteté artistique d’un homme pour qui l’empathie avec le monde qui l’entoure et les idées de cinéma que celui-ci peut susciter, est la stricte condition à son travail de cinéaste. Contrairement à bon nombre de rescapés des seventies qui tournent en pilote automatiques des films auxquels il ne croient guère, le réalisateur de Georgia, lui, avait choisi le silence, comme s’il ne trouvait plus les solutions aux problèmes que lui pose son pays.

Arthur Penn appartenait à cette génération de réalisateurs qui, à l’aune des années 60, effectuèrent la transition entre une logique de studio encore arc’boutée sur des principes classiques, et ce que l’on baptisera le Nouvel Hollywood, période faste du cinéma américain au cours duquel une bande de jeunes cinéastes cinéphiles prirent les rennes du système et en révolutionnèrent les codes. Bonnie & Clyde, qu’il réalise en 1967, fut le film déclencheur de cette métamorphose en même temps qu’un précipité génial de son cinéma. Comme Peckinpah, Lumet ou Siegel, Arthur Penn fit ses premières armes à la télévision. C’est d’ailleurs à ce titre que le clan Kennedy lui demande d’assurer la direction technique et artistique de la campagne de John. Il fut ainsi le réalisateur attitré de JFK lors des deux derniers débats télévisés qui l’opposèrent à Richard Nixon. C’est lui qui eut l’idée de cadrer leur visage de près, ce qui ruina d’emblée l’image du candidat conservateur. L’assassinat de Kennedy, le 22 novembre 1963, et le film de Zapruder montrant l’éclatement du crâne du Président, éclabousse l’ensemble du cinéma américain de l’époque qui doit subitement se hisser à la hauteur de cette image traumatique, et particulièrement celui de Penn qui en portera désormais les stigmates.(voir http://www.youtube.com/watch?v=NrmUpso_xT8). Pour le héros de Georgia (1981), fils d’immigrés yougoslaves obnubilé par le rêve américain, la tragédie de Dallas marque le début de la désillusion.

Au début de Little Big Man (1970), le jeune Jack Crabe (Dustin Hoffman) assiste au massacre de ses parents par les Sioux, avant d’être recueilli et élevé par eux. Dans La Fugue, Gene Hackman part à la recherche d’une adolescente qui s’est enfui de chez elle avant de comprendre que sa famille est la source du mal. Pour Billy the Kid (Le Gaucher), la mort du père adoptif, constitue la scène qui déterminera sa vie future. L’absence d’une figure parentale et le déséquilibre qu’elle produit compte parmi les thèmes centraux des films de Penn. C’est sans doute ce qui explique que son œuvre ait pu s’inscrire si naturellement à l’intérieur d’une période de transition, politique et cinématographique, où il fallut bien faire le deuil des pères (le cinéma classique) et bâtir en même temps, de nouvelles fondations. Ancien élève du Royal Moutain College, Arthur Penn portait en lui les idéaux de la contre-culture.


JBT

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