"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mercredi, juin 30, 2010

LAMONTEE
DUPOUVOIR
RELIGIEUXENISRAËL
LINTERVIEWCHOC
DUNSITEDELA
COMMUNAUTEJUIVE
CANADIENNE
Source : cjnews.org en ligne le 1er août


INFO
DIASPORABLOG

La haine anti-Sépharade
des Juifs hassidim



By ELIAS LEVY,
Reporter


Thursday, 01 July 2010


Je m’inquiète beaucoup plus de l’affaiblissement de la société israélienne provoqué par la guerre intestine délétère qui oppose aujourd’hui les Juifs ultra-orthodoxes hassidim à l’État d’Israël que de la menace de la bombe atomique d’Ahmadinejad!”, lance à brûle-pourpoint en entrevue l’historien et sociologue israélien Yaacov Loupo.

Dans un livre choc publié en hébreu en 2004, Chass deLita -la traduction française de cet ouvrage est parue en 2006 aux Éditions L’Harmattan sous le titre "Métamorphose ultra-orthodoxe chez les Juifs du Maroc". Comment les Sépharades sont devenus Ashkénazes-, qui a suscité des débats houleux en Israël, Yaacov Loupo fut le premier chercheur israélien à décrire, avec moult détails, le système de discrimination dont les élèves d’origine sépharade sont victimes dans les institutions scolaires ultra-orthodoxes israéliennes.

L’effervescence des hommes en noir d’Israël au lendemain de la promulgation d’un arrêt de la Cour suprême israélienne interdi­sant la discrimination entre enfants Ashké­nazes et Sépharades dans une école religieuse de la colonie juive d’Immanuel, en Cisjordanie, accrédite la thèse étayée par Yaacov Loupo dans son livre.

Spécialiste reconnu du monde juif ultra-­orthodoxe, Docteur en Sociologie de l’Université de Paris-X,Yaacov Loupo, natif de Bucarest, Roumanie, qui a fait son Aliya avec sa famille en 1948, enseigne l’Histoire et les Sciences politiques et mène des re­cherches académiques à l’Institut Floersheimer d’Études politiques de Jérusalem.


Nous l’avons joint à son domicile, à Jérusalem.

Canadian Jewish News:
Comment les Israéliens perçoivent-ils la révolte des Juifs ultra-ortho­doxes contre les institutions laïques de l’État hébreu, dont sa Cour suprême de Justice?

Yaacov Loupo:
Ces manifestations, auxquelles ont participé quelque 120000 Juifs ultra-orthodoxes pour fustiger ce qu’ils qualifient d’“ingérence inadmissible” de la Cour suprême d’Israël dans leurs affaires et affirmer “la primauté de la Torah sur la loi civile”, consti­tuent un sévère camouflet pour la majorité des Israéliens, qui commencent enfin à prendre conscience du danger réel que ces revendications formulées fougueusement par ces haredim représentent pour l’avenir de l’État d’Israël. Sur les banderoles des manifestants, on pouvait lire des slogans rappelant la primauté de la loi religieuse sur les règles laïques: “C’est la Torah qui commande”, “J’affirme respecter davantage la Torah que les décisions de la Cour suprême”… Comment interpréter ces messages très explicites dans un système politique démocratique comme celui d’Israël? Toutes mouvances confondues, les Juifs ultra-orthodoxes récusent l’autorité de la Cour suprême, la plus haute instance juridique israélienne, au nom de la primauté de la Torah et de la loi religieuse.

La guerre véhémente menée par les ultra-orthodoxes contre les institutions laïques de l’État d’Israël est en train de miner la société israélienne. En effet, si Israël est faible, il ne pourra pas assurer son avenir dans un Proche-Orient de plus en plus belliqueux. L’État d’Israël doit être fort et uni pour endiguer les menaces génoci­daires que font peser sur lui ses ennemis arabes, l’Iran d’Ahmadinejad en tête. Aujourd’hui, le plus grand pro­blème auquel Israël est confronté n’est pas Ahmadinejad ou le Hamas, mais l’intégration des ultra-orthodoxes dans la société israélienne.


C.J.N.:
Donc, la majorité des Israéliens sont assez pessimistes en ce qui a trait à la possibilité de parvenir à une entente entre les ultra-orthodoxes et l’État israélien?


Yaacov Loupo:
Beaucoup d’Israéliens sont très inquiets parce qu’ils croient que les affronte­ments entre les Communautés juives ultra-orthodoxes et l’État israélien et ses in­sti­tutions seront à l’avenir de plus en plus violents. Les perspectives démographiques des Juifs ultra-orthodoxes israéliens corroborent cette crainte. Aujourd’hui, ces der­niers représentent environ 10% de la population israélienne, soit à peu près 850000 personnes. Dans le système scolaire israélien, ils repré­sentent 25% des effectifs. Les démographes prévoient que d’ici une génération, les ultra-orthodoxes représenteront environ 20% de la population israélienne et 40% des effectifs du réseau scolaire israélien. Entièrement dépendants des subsides de l’État, puisque la majorité d’entre eux ne travaillent pas, les ultra-orthodoxes continueront à réclamer plus de subventions publiques pour financer leur vaste réseau d’écoles.

Les ultra-orthodoxes vivent dans un grand pa­ra­doxe: tout en exécrant le système démo­cra­tique israélien, ils ­exploitent à fond ce système par le truchement des partis politiques religieux, omniprésents à la Knesset, qui ob­­tiennent des subsides gouvernementaux énormes en jouant à la surenchère politique. Nous, Israéliens, sommes les seuls re­spon­sables de cette situation incongrue et très pernicieuse. Tous les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir ont été très conciliants envers les ultra-orthodoxes en acceptant de jouer à leur jeu perfide. Au lieu de leur apprendre à pêcher, nous leur avons fourni tous les jours le poisson! C’est pourquoi les Juifs ultra-orthodoxes sont toujours complètement dépendants financièrement des contribuables israéliens.


C.J.N.:
L’attitude ségrégationniste anti-Sépharade des Juifs ultra-orthodoxes est-elle considérée par les Israéliens comme un cas flagrant de racisme?


Yaacov Loupo: Les parents ultra-orthodoxes Ashkénazes de l’école d’Immanuel refusent catégoriquement que leur progéniture aille en classe avec des fillettes Sépharades malgré l’arrêt rendu par la Cour suprême d’Israël. Ils ont retiré leurs filles de l’école et doivent purger deux semaines de prison, la scolarisation étant obligatoire en Israël. Ces familles appartenant au groupe hassidique Slonim avaient retiré leurs filles de cette école il y a un an pour pro­tester contre une première décision de Justice les obligeant à intégrer dans cette institution scolaire des jeunes filles Sépharades. Ces familles ultra-orthodoxes se défendent d’“être racistes” et expliquent leur refus d’accepter d’autres jeunes filles par des supposées “différences de taille” existant entre les traditions religieuses sépharades et ashkénazes. Le public israélien n’est pas sot! Il ne voit dans ce refus obtus d’intégrer aca­dé­mique­ment des jeunes filles Sépharades qu’un répugnant acte de racisme. Mais, il ne faut pas se leurrer! Les hassidim ont toujours rejeté les Sépharades ainsi que les autres groupes religieux non-hassidim. Même s’ils écopent d’une peine de prison, ils ne changeront jamais leur position exclusionniste. Les hassidim ne s’intégreront jamais à d’autres groupes religieux.


C.J.N.:
C’est surprenant quand on sait que les Loubavitch, qui sont aussi issus du courant hassidique, ont toujours voué une grande admiration aux Sépharades et à leurs leaders spirituels.

Yaacov Loupo:
Pour les Juifs de la Diaspora, le hassidisme est synonyme de Loubavitch. S’il est vrai que le mouvement hassidique Loubavitch a très bien percé dans les Communautés juives de la Diaspora, force est de rappeler qu’en Israël ce mouvement est très marginal. Dans le monde hassidique israélien, les Loubavitch ne comptent pas. En Israël, ce sont les autres groupes hassidiques qui forment la majorité des ultra-orthodoxes et qui ont un pouvoir politique considérable.


C.J.N.:
Vous rappelez dans votre livre que les Lituaniens ont été le premier groupe juif ultra-orthodoxe israélien à avoir discriminé sans ambages les Sépharades.

Yaacov Loupo:
Absolument. La discrimination à l’endroit des Sépharades existe surtout dans le monde ultra-orthodoxe lituanien, qui fut le premier à ouvrir les portes de ses Yéchivot à des élèves orthodoxes sépharades, mais en leur imposant des quotas d’accueil très restrictifs. Quand ces quotas ont été remplis, les Sépharades décidèrent alors de bâtir leur propre système de Yéchi­vot. C’est ainsi que les Sépharades ont institutionnalisé la discrimination dont ils ont été victimes dans le système d’édu­ca­tion religieux lituanien.


C.J.N.:
D’après vous, le réseau de Yéchivot sépharades est toujours très influencé par les Rabbins ultra-orthodoxes Ashkénazes.

Yaacov Loupo:
Il y a en Israël un monde toranique sépharade. Mais le système de Yéchivot sépharades, bâti pour répondre à la discrimination dont les Sépharades ont été l’objet dans le réseau éducatif ultra-orthodoxe lituanien, n’a rien de sépharade. Le système d’étude en vigueur dans le réseau de Yéchivot sépharades est purement lituanien ashkénaze. Seul le Rav Ovadia Yossef, fondateur du parti politique ultra-orthodoxe Shass, a bâti une Yéchiva, aujourd’hui en plein déclin, dont la méthode d’enseignement est basée sur la tradition toranique sépharade. Dans le réseau des Yéchivot sépharades on n’enseigne que la culture toranique lituanienne. Ces Yéchivot portent le nom de “Sépharades” uniquement pour des raisons ethniques, que le Shass a su habile­ment exploiter politiquement.


C.J.N.:
Cette crise récurrente entre les ultra-orthodoxes et les institutions étatiques israéliennes risque-t-elle de s’aggraver?

Yaacov Loupo:
Oui. Cette révolte des ultra-orthodoxes contre l’État israélien et ses institutions judiciaires choque beaucoup d’Israéliens. Ces derniers n’admettent pas que le racisme anti-Sépharade soit institutionnalisé dans des écoles hassidim subventionnées à 50% par l’État israélien. Aujourd’hui, quand ils intègrent le système scolaire public, les jeunes Israéliens de la troisième génération ne sont pas considérés comme des Ashkénazes, des Sépharades, des Russes, des Éthiopiens… Ils sont tout simplement considérés comme des Israéliens à part entière. Les ultra-orthodoxes continuent à cataloguer les élèves fréquentant leurs écoles en fonction de leur origine ethnique. Cette vision éculée du monde juif israélien pérennise les discriminations. C’est la grande tragédie de la société israélienne de ce début du XXIe siècle. Un tel état d’esprit, em­preint du racisme le plus primaire, sévissait avec force dans l’Israël des années 50 et 60. Aujourd’hui, cette tare est révolue. Il n’y a que dans les écoles ultra-orthodoxes qu’on continue à étiquetter ethniquement les élèves quand ils s’asseoient sur leur banc de classe. C’est un comportement moyenâgeux et piteux!


C.J.N.:
La révolte des ultra-orthodoxes contre les décisions arrêtées par la Cour suprême d’Israël ne risque-t-elle pas de provoquer à son tour une grogne populaire anti-haredim, qui pourrait aussi avoir des répercussions dans l’arène politique israélienne?

Yaacov Loupo:
Tout à fait. Des analystes politiques chevronnés israéliens pré­disent déjà qu’un futur parti politique anti­religieux, qui sera créé incessamment par un militant très anti-religieux, Yaïr Lapid, fils de Tomy Lapid et journaliste vedette de la télévision israélienne, fera un tabac lors des prochaines élections législatives. Ce parti foncièrement anti-haredim pourrait obtenir à la Knesset plus de sièges que le Likoud et le Parti Travailliste. Quant au parti Shass, à qui de nombreux Sépharades lui reprochent son mutisme dans la sinistre affaire de l’école d’Immanuel, pourrait payer chèrement électoralement sa pusillanimité. Le Shass ne peut pas condamner les incartades anti-Sépharades des hassidim tout simplement parce que son réseau de Yéchivot est entièrement sous la houlette des leaders religieux ultra-orthodoxes Ashkénazes.




In an interview, Israeli historian and sociologist Yaacov Loupo talks about attitudes of intolerance among some religious groups in Israel.

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