DIASPORABLOG
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"OU VAS-TU MOSHE?"
Un film de Hassan Benjelloun
avec Simon Elbaz
De l'histoire à l'Histoire
pour comprendre aujourd'hui
Bejaad est une charmante petite bourgade , dans la Région des plateaux, au Nord-Ouest du Maroc. Dans ce village populaire, traditionnel, haut-lieu de culte et de culture, vécurent sans l'ombre d'un nuage entre eux, Juifs et Musulmans. Jusqu'à la libération du joug colonialiste.
C'est sur les traces de cette rupture brutale que nous emmène le réalisateur marocain, Hassan Benjelloun. L'un des principaux points de son film «Où vas-tu Moshé?» est de vouloir nous fait découvrir un pan méconnu de l'Histoire. Connu des seuls acteurs du drame que leur exode va entraîner , ces milliers de juifs du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) forcés pour cause d'indépendance de quitter leur terre d'origine. Bien sûr, Bejaad, comme Casablanca,comme tout le pays, ne sera plus comme avant. Il sera vidé d'une partie de ses habitants, de son ouvrier, de son artisan, de son commerçant, qui participaient à la tonicité du bourg, augmentée d'une fraternité respectueuse, tenace, jamais démentie. Le départ des Juifs, quoiqu'on en pense, va déstabilisé le village. Les querelles intestines laissés en sourdine, vont reprendre le dessus. Fini, le café où Moshé venait animer le quartier de ses notes de musique orientale, judéo-andalouse.Un village où les lampions de la fête s'éteignent à petit feu.
«Où vas-tu Moshé» s'arrête quelques instants sur un épisode bouleversant, presque un non-dit, l'Alyah des Juifs du Maroc. Plusieurs centaines d'entre eux vont tenter cette expérience. Mais quelle désillusion? Dans les années 60, Israël était majoritairement dominé, depuis sa création en 48, par la communauté ashkénaze (Juifs venant de l'Europe Central). Les emplois existants sont pour la plupart occupés et leur sont uniquement réservés. Pas de place, donc, pour ces nouveaux arrivants en provenance des pays arabes, les Sépharades.
Un itinéraire conté avec beaucoup de sensibilité, teinté d'humanisme, où pointe une forte dose de nostalgie, de remords. Le réalisateur sait nous peindre, avec attention, des personnages attachants, indissociables les uns des autres, jusqu'à les rendre émouvants. On retiendra, dès lors, la remarquable interprétation de Simon Elbaz, musicien, maître incontesté du Matrouz. Dans cette partie douloureuse que les cironstances lui font subir, on aimerait le cajoler, le prendre dans nos bras, pour le rassurer, pour se sentir tout près de lui, alléger sa souffrance.
En tout, un film qui ne peut nous échapper. Un film qui mèle une histoire simple à la grande Histoire, qui remonte le passé pour nous aider à comprendre aujoud'hui. Pédagogique comme le cinéma sait parfois le faire. Pédagogie nécessaire.
Bernard Koch
PARIS en exclusivité
aux 3 Luxembourg
67 rue Monsieur Le Prince
75 006 Paris
01 46 33 97 77
www.lestroisluxembourg.com
à TOULOUSE / cinéma ABC jusqu'au 28 juin
à MONTPELLIER / cinéma Diagonal jusqu'au 22 juin
à BIARRITZ / à partir du 30 juin
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