un "artiste total"
Par Dominique LOEILLET,
Par Dominique LOEILLET,
Biographie
L'acteur et réalisateur américain Dennis Hopper ("Easy Rider") a succombé à un cancer de la prostate à l'âge de 74 ans à son domicile de Venice en Californie, ont rapporté des médias américains samedi.
Dennis Hopper se définissait comme un "artiste total", au sens de Marcel Duchamp qui déclarait : "L'artiste du futur ne serait pas un peintre mais un individu qui montrerait quelque-chose du doigt et décrèterait que c'était de l'art. C'est le sens que ce doigt avait pour moi".
Véritable touche-à tout, à la fois photographe, peintre, comédien, réalisateur et collectionneur d'art contemporain, Dennis Hopper incarnait pour le monde entier, l'image de la contre-culture américaine. Son film Easy Rider, virée en moto déjantée de deux jeunes "hippies" en révolte, à travers les Etats-Unis, rythmée par la musique de Jimmy Hendrix et de Bob Dylan, premier film indépendant à avoir été distribué par un grand studio, la Columbia, marqua aussi, pour Hollywood, une nouvelle façon de faire du cinéma. "Je suis très fier d'Easy Rider", dit-il : "C'est le seul de mes films qui ait eu du succès." Easy Rider reçoit le prix de la meilleure première œuvre au Festival de Cannes, en 1969.
Dennis Hopper a joué dans plus de 150 films et de nombreuses séries télévisées.
A 18 ans, il quitte son Kansas natal pour Los Angeles, bien décidé à devenir acteur. La Warner le repère dans des shows télévisés et l'embauche. C'est ainsi qu'il apparaît aux côtés de James Dean dans La Fureur de Vivre et Géant. Très éprouvé par la mort de James Dean dans un accident de voiture en 1955, il se montre rebelle sur les tournages et devient "persona non grata" à Hollywood. Il se met alors à la photographie et réalise, notamment, la couverture de l'album River Deep... d'Ike et Tina Turner. Il capte aussi la société américaine des années 60-70, s'engage contre la guerre du Vietnam et pour le combat des droits civiques, photographie Martin Luther King, Andy Warhol, Paul Newman... Il expose avec Marcel Raysse, à Los Angeles.
Icône underground
Dennis Hopper retrouve les plateaux de cinéma en 1967, pour le tournage d'Easy Rider, film à petit budget dont il est à la fois le réalisateur et l'interprète, avec Peter Fonda, comédien et producteur. Le succès séparera les deux protagonistes, longtemps enlisés dans une bataille judiciaire. Son deuxième film, The Last Movie, réalisé en 1971, est un échec total, malgré son Grand Prix à la Mostra de Venise. S'ensuit une véritable descente aux enfers, "38 bières par jour, deux litres de rhum, la drogue...". Il tourne pourtant avec Francis Ford Coppola, dans Apocalypse Now où il apparaît ravagé et dans Rusty James où il joue un père alcoolique. En 1977, Wim Wenders lui confie le rôle de Tom Ripley, dans L'Ami américain, adaptation du roman de Patricia Highsmith, et contribue à relancer sa carrière en Europe. En 1986, après de nombreuses cures de désintoxication, Dennis Hopper revient en majesté dans le film de David Lynch, Blue Velvet, aux côtés d'Isabella Rossellini.
Politiquement, il s'affichait à droite et avait soutenu les campagnes électorales des Bush, père et fils. Cependant, en 2008, écœuré par les mensonges des Républicains, il appelle à voter pour Barack Obama. En France, Dennis Hopper a été fait commandeur des Arts et des Lettres en 2008, lors de l'inauguration de l'exposition qui lui était dédiée à la Cinémathèque de Paris."Pour un garçon de ferme du Kansas, c'est inespéré", s'est-il exclamé en guise de remerciement.
L'acteur et réalisateur américain Dennis Hopper ("Easy Rider") a succombé à un cancer de la prostate à l'âge de 74 ans à son domicile de Venice en Californie, ont rapporté des médias américains samedi.
Dennis Hopper se définissait comme un "artiste total", au sens de Marcel Duchamp qui déclarait : "L'artiste du futur ne serait pas un peintre mais un individu qui montrerait quelque-chose du doigt et décrèterait que c'était de l'art. C'est le sens que ce doigt avait pour moi".
Véritable touche-à tout, à la fois photographe, peintre, comédien, réalisateur et collectionneur d'art contemporain, Dennis Hopper incarnait pour le monde entier, l'image de la contre-culture américaine. Son film Easy Rider, virée en moto déjantée de deux jeunes "hippies" en révolte, à travers les Etats-Unis, rythmée par la musique de Jimmy Hendrix et de Bob Dylan, premier film indépendant à avoir été distribué par un grand studio, la Columbia, marqua aussi, pour Hollywood, une nouvelle façon de faire du cinéma. "Je suis très fier d'Easy Rider", dit-il : "C'est le seul de mes films qui ait eu du succès." Easy Rider reçoit le prix de la meilleure première œuvre au Festival de Cannes, en 1969.
Dennis Hopper a joué dans plus de 150 films et de nombreuses séries télévisées.
A 18 ans, il quitte son Kansas natal pour Los Angeles, bien décidé à devenir acteur. La Warner le repère dans des shows télévisés et l'embauche. C'est ainsi qu'il apparaît aux côtés de James Dean dans La Fureur de Vivre et Géant. Très éprouvé par la mort de James Dean dans un accident de voiture en 1955, il se montre rebelle sur les tournages et devient "persona non grata" à Hollywood. Il se met alors à la photographie et réalise, notamment, la couverture de l'album River Deep... d'Ike et Tina Turner. Il capte aussi la société américaine des années 60-70, s'engage contre la guerre du Vietnam et pour le combat des droits civiques, photographie Martin Luther King, Andy Warhol, Paul Newman... Il expose avec Marcel Raysse, à Los Angeles.
Icône underground
Dennis Hopper retrouve les plateaux de cinéma en 1967, pour le tournage d'Easy Rider, film à petit budget dont il est à la fois le réalisateur et l'interprète, avec Peter Fonda, comédien et producteur. Le succès séparera les deux protagonistes, longtemps enlisés dans une bataille judiciaire. Son deuxième film, The Last Movie, réalisé en 1971, est un échec total, malgré son Grand Prix à la Mostra de Venise. S'ensuit une véritable descente aux enfers, "38 bières par jour, deux litres de rhum, la drogue...". Il tourne pourtant avec Francis Ford Coppola, dans Apocalypse Now où il apparaît ravagé et dans Rusty James où il joue un père alcoolique. En 1977, Wim Wenders lui confie le rôle de Tom Ripley, dans L'Ami américain, adaptation du roman de Patricia Highsmith, et contribue à relancer sa carrière en Europe. En 1986, après de nombreuses cures de désintoxication, Dennis Hopper revient en majesté dans le film de David Lynch, Blue Velvet, aux côtés d'Isabella Rossellini.
Politiquement, il s'affichait à droite et avait soutenu les campagnes électorales des Bush, père et fils. Cependant, en 2008, écœuré par les mensonges des Républicains, il appelle à voter pour Barack Obama. En France, Dennis Hopper a été fait commandeur des Arts et des Lettres en 2008, lors de l'inauguration de l'exposition qui lui était dédiée à la Cinémathèque de Paris."Pour un garçon de ferme du Kansas, c'est inespéré", s'est-il exclamé en guise de remerciement.
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