"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, janvier 08, 2010

MEMOIRE
JUIVE

Source : lepetitjournal.com en ligne
le 8 janvier





Le Musée Juif de Berlin



En franchissant les portes du Musée Juif, ne vous attendez pas à lire tranquillement des panneaux : à l'intérieur, c'est une véritable expérience conçue par un architecte novateur qui vous attend. Car dans ce musée, c'est de l'implication et pas seulement de l'intérêt que l'on demande au visiteur.

Si le Musée Juif de Berlin a soulevé autant de polémiques lors de son ouverture en 1999, ce n'est pas seulement à cause du parti pris esthétique audacieux de son concepteur, Daniel Libeskind. Certes le bâtiment, aussitôt surnommé le Blitz par les Berlinois, surprend, par le modernisme de ses lignes brisées, par son allure futuriste et froide. Mais ce qui surprend surtout, c'est que le bâtiment est livré vide. En fait de musée, c'est une expérience qui est proposée aux premiers visiteurs, dans laquelle ce sont l'espace et les volumes qui font sens.
En 2000, une exposition permanente est finalement inauguré. La démarche de l'architecte américain d'origine polonaise, peut-être un peu extrême, n'en est pas oubliée pour autant. En pénétrant dans le bâtiment par une annexe, qui se trouve être l'ancien musée de la ville de Berlin, le visiteur est prévenu : ici, tout fait sens, à commencer par cette entrée qui veut montrer à quel point l'histoire des Juifs et celle de la ville de Berlin sont liées.


Le vide et la métaphore

Dès lors, chaque allée, chaque angle, chaque vide doit retenir l'attention. Plutôt que dans un musée, c'est dans une immense métaphore que l'on pénètre. Elle emprunte trois allées grises qui s'entrecroisent : l'axe de l'Holocauste, l'axe de l'Exil et l'axe de la Continuité. Tandis que les deux premières allées présentent les lettres et les objets du quotidien des victimes du nazisme, l'axe de la Continuité est un immense escalier, qui mène à l'exposition retraçant, sur 14 paliers, 2000 ans d'histoire juive.
Mais Libeskind a nommé son bâtiment : Between the lines, et c'est en effet entre ces axes thématiques, dans les "vides", que le musée devient une expérience presque physique. Ainsi une porte ouvre sur le "Jardin de l'Exil", 49 colonnes en plein air, dans un espace sans aucun angle droit. Le visiteur, désorienté, est soudain dans la peau des exilés qui se retrouvèrent en terre inconnue. "The Memory Void" est plus déstabilisant encore : le sol est recouvert de milliers de pavés en acier qui représentent des visages, le bruit du métal qui s'entrechoque ressemble à des cris. Aucune pancarte n'interdit de parcourir la pièce et les enfants courent gaiement sur les visages sculptés, tandis que les adultes semblent plus gênés. Cette pièce est à l'image du musée, qui happe et interpelle le visiteur, et surtout l'invite à s'impliquer.


Un musée qui déconcerte

En gravissant les marches de l'axe de la continuité, on comprend l'objectif de Libeskind : personne ne peut visiter le musée en restant indifférent. L'exposition, extrêmement fournie, invite sans cesse le visiteur à s'exprimer : de l'arbre aux souhaits, où chacun peut accrocher un vœu pour un monde meilleur, aux bornes "Oui/Non" qui interrogent sur l'antisémitisme et le racisme, il est impossible de ne pas se sentir concerné.
Quant à savoir si le Musée Juif peut véritablement faire changer les mentalités, c'est au visiteur de le dire. Une chose, pourtant, est certaine : le Musée déconcerte, jusqu'à décevoir parfois ceux qui y cherchaient un mémorial à la mémoire des victimes du nazisme. La révolution de Libeskind semble porter ses fruits : l'Histoire n'est plus figée, elle ne cesse d'interroger.


Marie NORRE (http://www.lepetitjournal.de/)
vendredi 8 janvier 2009

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