"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, janvier 17, 2010

LENOUVEAUFILM
DESFRERESCOEN
Source : sudouest.com en ligne le 17 janvier




Rock around the Talmud


« A Serious Man ». Un homme peut-il prendre tout ce qui lui arrive avec simplicité ? Réponse dans le dernier film des frères Coen, une petite merveille hilarante et profonde

Peut-être n'y a-t-il que les frères Coen qui puissent se permettre un prologue polonais en yiddish sous la forme d'un conte et une séquence où un rabbin évoque Jefferson Airplane sans rien coudre de fil blanc. Car « A Serious Man » donne au spectateur l'impression qu'il est en train d'inventer lui-même l'histoire, tant l'art de la liaison, de l'enchaînement et de la mise en scène invisible y est poussé haut et fort. Les interrogations, en revanche, ne manquent pas. La forme du film étant fidèle à son fond, on se retrouve avec les quatre sens selon lesquels on peut interpréter les grands textes et, c'est le cas, les grands films. Le sens littéral (un homme si sérieux que sa vie devient un vrai bordel), le sens allusif (la nostalgie de 1967), le sens allégorique (qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cela ?) et le sens mystique, qui vous fera regretter, si ce n'est pas déjà le cas, de ne pas être un peu rabbin. Ou de ne rien connaître de cette contre-culture, dite rock, au sein de laquelle ont été nourris Joel et Ethan Coen.

Nous sommes dans le Midwest, quelques semaines avant le Summer of Love. Un professeur de physique se débat avec la théorie quantique, théorie tellement vraie qu'elle est incompréhensible. Dans l'amphithéâtre, il expose le principe d'incertitude avec l'exemple du chat de Schrödinger, censé expliquer aux profanes pourquoi ladite théorie est complètement absurde et par conséquent probable. Comme une histoire juive en quelque sorte. Et les histoires juives ne manquent pas dans ce scénario époustouflant. Larry Gopnick (Michael Stuhlbarg, inconnu à l'écran) fait face à une scoumoune rare, même pour un juif intello marié à une emmerdeuse qui porte des chaussures plates, des jupes à mi-mollet et des chemisiers à motifs écossais, Judith (Sari Lennick). Elle le trompe avec un philistin emphatique, Sy Ableman (« l'homme capable », Fred Melamed, sosie prosaïque d'Allen Ginsberg), une véritable usine à complexes pour le bon Larry, qui ne mérite pas ça...


« Sauve-moi, aide-moi »

Il déguste : un élève tente de le soudoyer et l'accuse ensuite de diffamation ; attendant une titularisation, il est victime de lettres anonymes et du harcèlement hypocrite d'un collègue ; son fils prépare sa bar-mitsva en fumant de la marijuana et en écoutant du rock ; son frère squatte son pavillon et invente une théorie du chaos qui lui sert à gagner de l'argent aux cartes ; sa femme et son amant lui imposent un divorce rituel et un déménagement provisoire dans un motel ; sa fille veut se faire refaire le nez... Manifestement, Hashem (« le Nom ») se déchaîne. C'est le moment d'aller voir des rabbins ou, du moins, leurs assistants...

L'histoire n'est pas autobiographique mais le contexte l'est. Les frères Coen sont originaires du Midwest et avaient à peu près l'âge de Danny, le fils, en 1967. Nous sommes dans un paysage pavillonnaire qui rappelle celui d'« American Beauty », reconstitué avec une classe folle. Le film semble livrer les clés de la vision de la condition humaine selon les auteurs, et c'est une interrogation : un homme peut-il prendre tout ce qui lui arrive avec simplicité ?

Auteur : Joël Raffier



« A Serious Man », de Joel et Ethan Coen. (E.-U.). Avec Michael Stuhlbarg, Sari Lennick, Fred Melamed. Durée : 1 h 45.


En salle mercredi.

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