ISRAËL
EGYPTE
LANORMALISATION
ENQUESTION
Source : lakoominfo.com en ligne
le 22 octobre
Normalisation avec Israël:
une journaliste égyptienne
relance le débat
Par Jailan ZAYAN
LE CAIRE, Une rencontre entre une journaliste égyptienne et l'ambassadeur d'Israël au Caire a relancé le débat en Egypte sur une normalisation culturelle avec l'Etat hébreu, toujours en panne malgré trente ans de paix entre les deux pays.
Hala Mustapha, rédactrice en chef du trimestriel Al-Demoqratiya, est sous le coup d'une procédure disciplinaire de la part du syndicat des journalistes pour avoir accueilli le diplomate, Shalom Cohen, au siège du groupe public de presse Al-Ahram.
Les règles du syndicat interdisent à ses membres tout geste de normalisation à l'égard d'Israël, sous peine de blâme ou d'exclusion. Cette disposition est héritée du climat de guerre qui a longtemps prévalu entre les deux pays, dont le souvenir alimente toujours les sentiments anti-israéliens d'une large partie de l'intelligentsia égyptienne.
Face à la polémique --qui n'a cessé de s'amplifier depuis cette rencontre en septembre-- le syndicat des journalistes a prévu d'organiser un référendum non officiel sur la position des cercles culturels égyptiens vis-à-vis d'Israël. De son résultat dépendra la décision à l'encontre de Mme Mustapha.
La journaliste entend elle démontrer que cette situation est aujourd'hui en complet décalage avec la réalité d'un pays qui reconnaît Israël depuis 30 ans. "Cette politique devrait être révisée", affirme Mme Mustapha à l'AFP. "Elle n'a mené à rien et n'a pas aidé la cause palestinienne". "Je pense que le gros de la tendance prônant le boycottage (d'Israël) est alimenté par un milieu médiatique qui n'a pas changé depuis les années 1960", ajoute-t-elle.
"Alors que le gouvernement égyptien est le plus grand normalisateur avec Israël, les gens qui agissent de la même manière que lui sont punis", poursuit-elle, en allusion aux visites régulières de responsables politiques israéliens en Egypte.
Ali Salem, un dramaturge expulsé du syndicat des écrivains pour avoir visité Israël, pense aussi que cet ostracisme "va à l'encontre des réalisations de l'Etat dans le domaine de la paix".
Ahmed Mustapha, rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire libéral Al-Youm Al-Sabee, n'est pas hostile à un boycottage d'Israël, mais pense qu'il ne revient pas à un syndicat d'en décider pour ses membres. "La question devrait relever d'un choix personnel ou politique, et ne devrait pas nécessairement être imposée par notre profession", estime-t-il.
Les adversaires de la normalisation en revanche estiment qu'ils ne font qu'exprimer une forme de résistance passive à un traité de paix voulu par le pouvoir mais pas par le peuple égyptien. "C'est le seul moyen de pression qui reste contre Israël", estime Mustapha el-Sayyed, enseignant en sciences politiques à l'Université du Caire.
"Boycotter Israël, c'est une forme de résistance à la colonisation israélienne en Palestine, à la manière dont Israël traite les Palestiniens", renchérit Rabab al-Mahdi, professeur à l'Université américaine du Caire.
Certains pensent aussi que militer contre la normalisation avec Israël est une façon de s'opposer au régime égyptien, tout en évitant la confrontation directe. "C'est une manière d'exprimer son opposition sans aller jusqu'au bout", sur un sujet qui "enthousiasme les gens", souligne Issandr el-Amrani, un analyste politique indépendant au Caire.
L'Egypte coopère de manière régulière et même souvent intense sur le plan diplomatique avec Israël. La coopération économique est elle discrète mais souvent florissante. Le domaine culturel reste en revanche à la traîne.
Rares sont les Egyptiens à se rendre en visite en Israël, tandis que festivals et rencontres sportives organisés en Egypte interdisent toute participation israélienne.
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