LESIMPLANTIONS
ISRAELIENNES
ENTERRITOIRES
PALESTINIENS
Source : israelvalley.com en ligne le 8 septembre
LE GEL DE LA CONSTRUCTION
EN CISJORDANIE DEBUTERA
LE 1er OCTOBRE,
TURBULENCES POLITIQUES EN VUE
POUR BINYAMIN NETANYAHOU.
Les dirigeants du mouvement “La paix maintenant” l’avouent : le gel des appels d’offres est manifeste depuis l’arrivée de Binyamin Netanyahou au pouvoir.
Henri Kissinger avait l’habitude de dire : ” Israël n’a pas de politique étrangère, tout est conditionné par la politique intérieure.” Un mot qui se vérifie ces jours-ci.
Alors que les deux négociateurs israéliens, l’un, Maître Molkho, familier du chef du gouvernement, l’autre, Mike Herzog, conseiller politique du ministre de la Défense, finalisent l’accord avec l’administration américaine quant au gel de la construction dans les territoires palestiniens administrés; Binyamin Netanyahou a annoncé la mise en chantier de 500 unités d’habitation dans différentes localités au-delà de la ligne verte.
Une mesure qui irrite vivement les Américains, du moins en apparence. Allons, qui est dupe ? Même les dirigeants du mouvement “La paix Maintenant” l’avouent : le gel des appels d’offres est manifeste depuis l’arrivée de Binyamin Netanyahou au pouvoir.
C’est donc bel et bien le genre de mesure à effet déclamatoire, dont l’objectif principal est de retarder l’orage politique qui risque de déstabiliser non seulement la coalition gouvernementale, mais principalement le Likoud. Nous voici ramenés à un scénario de rupture qui n’est pas sans rappeler 1999 et la chute du 1er gouvernement Netanyahou d’une part, et, d’autre part, 2005 et l’éclatement du Likoud suite au retrait de la bande de Gaza, éclatement mené par…Binyamin Netanyahou.
Le 23 octobre 1998, à la Maison blanche, Binyamin Netanyahou et Yasser Arafat signaient les accords dits de Wye Plantation, en présence du président Bill Clinton et du roi Hussein de Jordanie. Les larges sourires de l’Israélien et du Palestinien, ponctués de chaudes poignées de mains sont restés comme une arête dans la gorge des ultras au Likoud et des partis partisans du grand Israël. Binyamin Netanyahou ne s’en est pas remis qui tombait six mois plus tard, lâché par les siens.
En 2005, alors ministre des Finances du gouvernement Sharon, Binyamin Netanyahou s’était livré à une valse hésitation en ce qui concernait le désengagement de la bande de Gaza. Une fois pour, une fois contre pour finalement voter à deux reprises en faveur du retrait, au gouvernement et à la Knesset. Après le retrait, il a durci son attitude, condamnant le désengagement, prenant la tête d’un mouvement hostile à Ariel Sharon, au sein du Likoud. La réplique de celui-ci : la création du parti Kadima, entraînant à sa suite de nombreux transfuges du Likoud, et non des moindres. Aux élections législatives du 28 mars 2006, Le Likoud de Binyamin Netanyahou a enregistré le résultat le plus médiocre de son histoire parlementaire : 12 mandats!
Aujourd’hui, le Premier ministre est confronté, dans le même temps, aux deux cas de figure cités. Côté Likoud, il doit faire face à une fronde menée par ses deux Vices-Premiers ministres, l’ancien chef d’état-major Moshe Ayalon et Sylvain Shalom, soutenus par 6-7 autres députés. Ce groupe peut fort bien provoquer une scission, à la seule fin d’affaiblir le Premier ministre.
Au sein de la coalition, les partis nationalistes religieux sont eux tentés de claquer la porte. Ils ne se sont pas encore remis de leur échec aux dernières élections et sont à la recherche d’un second souffle. Pas facile dans la mesure où ils sont travaillés par deux tendances : les anciens, ceux de Gush Emounim, le bloc de la foi, qui ont créé la dynamique d’implantation à compter de 1974, tendent au pragmatisme. En clair, se consacrer à défendre l’annexion des grands blocs d’implantation plutôt que lutter pour le moindre lopin de terre arraché aux Palestiniens. Les jeunes, par contre, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils sont décidés à aller au bout de leur idéologie. Ils échappent à tout contrôle. Et aussi, à la différence de leurs aînés, ils refusent de se plier aux lois de l’Etat. La crainte est que les dirigeants des partis se raidissent, emboitent le pas aux extrémistes. Quand une situation vous échappe, il faut faire comme si vous la dirigiez, n’est-ce-pas?
Cependant, par rapport aux cas de figure de 1999 et 2005, il existe aujourd’hui une troisième possibilité, à savoir que les opposants à toute concession, même temporaire, ne visent pas à faire tomber le gouvernement, mais tout simplement au remplacement de Binyamin Netanyahou.
Le principal souci du Premier ministre est donc, pour l’heure, d’éviter tout heurt, de se donner du temps afin de ramener à la raison les récalcitrants au sein de son propre parti, de leur faire comprendre l’impossibilité à subordonner la réalité à l’idéologie. Pour l’instant, Binyamin Netanyahou bénéficie du soutien de son ministre de la Défense, Ehud Barak et de l’attentisme manifesté par les autres partenaires. Mais nul doute que tout va dépendre de la capacité des Américains à amener les pays arabes modérés à verser leur écot à la cause commune. Par exemple, accorder le droit de survol à la compagnie aérienne El Al, ou encore l’établissement – ou le rétablissement – de liens économiques. Nul ne peut tout exiger du seul Israël. Il appartient aussi aux dirigeants arabes de prouver qu’ils se sont engagés dans une logique de paix.—
Mati Ben-Avraham
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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