"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, août 03, 2009

POLITIQUEAMERICAINE
OBAMASESSOUFLE
EXPLICATIONS
Source : le site de Ouest France en ligne le 3 juillet



Pourquoi Obama piétine



Les armes politiques, il faut s'en servir avec modération si l'on veut en conserver la force. Il en est ainsi du discours. Le public s'ennuie ; à force d'entendre la même musique, il n'écoute plus, se détourne au lieu de se concentrer.

De son côté, l'opposition y voit un signe de faiblesse ; elle hausse le ton, s'entête, refuse des compromis possibles. Voici où en est l'Amérique, six mois après la prise de fonction par Barack Obama. Les discours du Président sont devenus des séminaires où un professeur calme et sérieux essaie d'apprendre aux élèves les dures réalités qui pèsent sur leur avenir.

Le Président tenait à ce que le Congrès vote la réforme du système de santé avant la pause estivale. Depuis des semaines, il est sur tous les fronts, rappelant la gravité de la situation. Mais les sondages deviennent de plus en plus défavorables, le public décroche, il ne comprend plus les enjeux. Ainsi, un récent sondage montre que 75 % de l'opinion craignent que la réforme fasse augmenter le prix de l'assurance santé alors que 77 % redoutent que l'échec de la réforme augmente ses frais d'assurances.

Le Président admet maintenant que le vote n'aura pas lieu avant la rentrée. Il est vrai, la réforme est complexe. On veut fournir une assurance aux quarante-six millions d'Américains qui sont sans protection en même temps qu'on fait baisser le coût des traitements médicaux. L'espoir est que la baisse des dépenses finance l'assurance de ceux qui en manquent. Ce n'est pas évident, surtout pour cette majorité d'Américains qui s'accroche à sa couverture individuelle.

En attendant, l'opposition républicaine sent la faiblesse de la position du Président. Selon le sénateur DeMint, cette réforme sera le « Waterloo » de Barack Obama. Son parti espère pouvoir « casser » le Président une fois pour toutes. Et il campe sur un « non » obstiné, malgré les propositions de compromis.

La métaphore est bien choisie, bien que le sénateur ne connaisse sans doute pas la Chartreuse de Parme de Stendhal. En effet, le citoyen américain se trouve dans la situation de Fabrice, présent sur le champ de bataille, mais accaparé par son expérience individuelle au prix de n'y pouvoir voir l'enjeu pour l'avenir.

Les grands discours de Barack Obama étaient marqués par sa capacité à faire coïncider sa propre histoire personnelle avec celle de la nation. Malgré quelques rappels des tracasseries avec les assurances qu'a connues sa mère mourant d'un cancer, les interventions récentes du Président s'adressent aux craintes et espoirs des individus. Le mot de solidarité ne figure pas dans son vocabulaire. L'idée qu'une assurance représente une promesse faite par tous les citoyens les uns aux autres n'est pas mise en avant. L'intérêt national semble réduit à la somme des intérêts particuliers.

Barack Obama ne serait pas Président s'il n'était pas un homme politique sachant accepter des compromis nécessaires ; mais il ne serait pas non plus Président s'il n'était qu'un homme politique. Le Congrès va bientôt prendre ses quartiers d'été, mais la bataille est loin d'être terminée. Son résultat dépendra de la capacité de Barack Obama de retrouver cet idéalisme qui permet au citoyen de se relier à un projet qui dépasse son intérêt privé. Sinon, l'image de « Waterloo » risque de devenir une dure réalité, pour des citoyens pris par leurs soucis personnels et incapables de percevoir leur enracinement collectif.



(*) Professeur à Stony Brook University, New York, auteur d'Aux origines de la pensée politique américaine (Hachette).

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