"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, août 03, 2009

LHOMOPHOBIE
TUEENIRSAËL
Source : liberation.fr en ligne le 3 août



Tel-Aviv pleure ses morts
après un attentat homophobe


Israël. Samedi, une fusillade a fait deux morts et une douzaine de blessés dans un centre gay.



TEL-AVIV,
envoyé spécial STÉPHANE AMAR
(avec LÉO COHEN)



C’est un immeuble banal des beaux quartiers de Tel-Aviv. Toute la journée de dimanche, des dizaines d’Israéliens sont venus s’y recueillir et déposer des bougies dans les locaux de l’Association pour la défense du droit des personnes. L’organisation homosexuelle, l’une des plus anciennes du pays, a été la cible d’une attaque sanglante samedi soir. «Le ciel est en train de me tomber sur la tête. Mais ils n’arriveront pas à nous détruire», murmure Avi Soffer, l’un des volontaires du centre.


Religieux.

Le tueur a surgi peu avant 23 heures samedi soir dans la salle de réunion située au sous-sol de l’immeuble. Vêtu de noir et cagoulé, il a ouvert le feu sur les jeunes qui se trouvaient là pour la traditionnelle soirée de fin de shabbat. «J’ai entendu une décharge d’une dizaine de balles, une courte pause, puis encore une décharge. Je pense qu’il a dû changer de chargeur», raconte Ronen, portier du pub d’en face. L’homme a ensuite pris la fuite, vraisemblablement à moto. Hier, il était toujours introuvable. Les enquêteurs attendent de pouvoir l’interroger avant de confirmer le caractère homophobe de l’attaque. Un jeune homme, Nir, 26 ans, et une adolescente, Liz, 17 ans, ont été tués sur le coup. La fusillade a également fait une douzaine de blessés, dont cinq dans un état grave. «Parmi ceux qui ont été plus légèrement blessés, certains ont refusé de se laisser conduire à l’hôpital, de peur d’être identifiés par leurs parents», explique Avi Soffer. Un bon nombre des victimes de l’attaque dissimulaient leurs penchants sexuels à leurs proches.

En général les familles juives traditionalistes, même si elles ne sont pas particulièrement religieuses, acceptent mal l’homosexualité. «Notre association a précisément pour but d’aider ces jeunes à parler de leur sexualité et éventuellement à la vivre en toute sécurité. J’ai 45 ans, et je suis sorti du placard à l’âge de 34 ans seulement. Aujourd’hui le coming out se fait beaucoup plus tôt, mais cela ne va sans drame parfois», confie Avi Soffer. Dans les milieux ultraorthodoxes, notamment, il n’est pas rare qu’un jeune dont l’homosexualité a été révélée au grand jour soit exclu de la famille et du cercle communautaire. D’ailleurs, parmi les jeunes fréquentant l’association visée par le tueur se trouvaient des religieux. Récemment, un rabbin orthodoxe, Ron Yossef, a lancé une association pour venir en aide à cette population.


Défilé.

Tel-Aviv avait, jusqu’à présent, la réputation d’un havre de tolérance sexuelle. La profusion de bars et de clubs gays en fait même une destination de choix pour les homos du monde entier. Dans le centre, des dizaines de drapeaux arc-en-ciel s’affichent fièrement aux fenêtres. En juillet, cinq couples homosexuels ont échangé symboliquement leurs consentements au cours d’une grande fête à laquelle assistait Ron Huldaï, le maire de la ville. A Jérusalem en revanche, l’organisation de la gay pride provoque régulièrement des remous et au cours de l’édition 2005 un juif orthodoxe avait poignardé trois homosexuels. «Nous pensions que toute la haine contre nous était concentrée à Jérusalem et que Tel-Aviv était un espace protégé», soupire Rona Kenan, une célèbre militante homosexuelle.

Juste après le drame, un défilé silencieux a rassemblé des centaines de personnes brandissant des pancartes dénonçant l’homophobie. La classe politique israélienne a unanimement condamné l’attaque. Dès dimanche matin, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a tenu à marquer sa solidarité avec les familles des victimes. «Je veux dire aux citoyens d’Israël que nous sommes un pays démocratique et tolérant et que nous devons respecter chaque personne telle qu’elle est», a-t-il déclaré. Même le parti ultraorthodoxe Shass, d’habitude très critique envers les homos, s’est affirmé sans ambiguïté «choqué et révolté par cette attaque criminelle qui a visé la communauté gay de Tel-Aviv».

Mais ces déclarations n’ont pas suffi à apaiser la colère de la communauté qui dénonce régulièrement le climat d’hostilité dont elle serait l’objet.

«Insultes». «Les partis religieux distillent leur haine contre nous. Nous nous efforçons de prôner l’amour et la tolérance mais entre nous et eux, le fossé est infranchissable», s’emporte Avi Soffer. «La société israélienne présente une troublante dualité, constate de son côté le cinéaste Gal Orowski. D’un côté, il existe une réelle tolérance qui permet à chacun de s’épanouir librement. De l’autre, c’est une société très violente. Les insultes et même les agressions physiques à l’égard des minorités comme la nôtre sont monnaie courante. Samedi soir, cette violence a explosé de la façon la plus brutale qui soit. Mais heureusement, je suis convaincu que cela restera un acte isolé.»

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