PARIS
CAPITALE
DESMUSIQUES
DUMONDE
Source : rue89.com en ligne le29 juillet
Etats généraux des musiques du monde *
en septembre à Paris
Par Arnaud Cabanne
Les 11 et 12 septembre prochains se tiendront les états généraux des musiques du monde à Sciences Po Paris, et là, vous allez me dire : et alors ? Pourtant, derrière ce sujet qui ne paraît pas être au centre des préoccupations quotidiennes, se profile une réflexion sur nos sociétés et le rapport qu'elles entretiennent avec les cultures du monde et plus largement avec l'autre.
Le vocable « musiques du monde » est un fourre-tout. Un terme antagoniste réunissant aussi bien les musiques traditionnelles et rituelles, datant de plusieurs siècles, que les nouvelles fusions produites par de jeunes musiciens cosmopolites et modernes. Mais au-delà d'un simple problème de terminologie, ces musiques sont un parfait révélateur des déséquilibres et des faiblesses de notre monde, un témoignage de la diversité culturelle et de la globalisation de nos sociétés. Dans le contexte actuel, redéfinir clairement leurs identités et préparer leur avenir paraît indispensable.
Sur le forum, les débats sont lancés
Nombreux sont ceux qui pensent que la réforme et la transformation de ce secteur culturel passera obligatoirement par une action politique et un changement en profondeur de notre rapport au monde. Sur le forum de discussion ouvert pour l'événement, les premières réflexions apparaissent, mettant en lumière des problèmes historiques, comme le souligne la spécialiste des musiques caraïbes Hélène Lee :
« Je ne vois pas d'intérêt à remuer de l'air chaud autour de la globalisation ou la diversité culturelle (qui ne vous ont pas attendu pour exister), sans mettre en cause la relation Nord-Sud, néo-coloniale, qui préside à l'exploitation des musiques populaires du monde. »
Et la réaction du chanteur occitan Manu Théron, fondateur du groupe marseillais Lo Còr de la Plana :
« Peut-on rappeler que le néo-colonialisme français, avant même de se constituer en réalité économique, est une composante “anthropologique” de l'histoire nationale française, et qu'il déploie ses logiques de domination sur son propre territoire, afin de mieux les exporter, en instituant l'universalité de sa vision comme seule “connaissance” ? »
Ainsi, aucune réflexion ne peut être menée sur une définition claire de ces musiques sans approfondir l'influence que notre société, son histoire et sa politique, a sur elles.
Les problèmes rencontrés par les organisateurs de spectacles pour l'obtention des visas des artistes africains qu'ils programment sur les scènes françaises est un exemple de l'imbrication du politique dans le culturel. Comment une musique « étrangère » peut-elle exister au-delà des clichés, si ses musiciens n'ont pas le droit de venir se produire en concert ?
Des questions politiques
autant que culturelles
On peut penser que voir le problème par ce biais, c'est le prendre par le petit bout de la lorgnette, mais des frontières inexorablement fermées aux hommes ne risquent-elles pas d'empêcher la compréhension de ces musiques dites « du monde » et de les laisser dans le flou qu'elles connaissent déjà ?
Alors que la question de la mondialisation de nos systèmes et de l'uniformisation de nos cultures est sur toutes les lèvres, définir clairement ce que l'on appelle la diversité culturelle ou les nouvelles manières de travailler plus équitablement avec le reste de la planète sont aussi des sujets très importants qui sont débattus sur le forum.
Alors quel avenir pour les musiques du monde, pour cette appellation et pour les acteurs de ce mouvement ? Comment appréhender l'autre et sa culture aujourd'hui ?
Les états généraux des musiques du monde, organisés par le Réseau zone franche, seront ouverts à tous ceux qui en feront la demande par mail à l'adresse : contact@zonefranche.com avant le 6 septembre.
► Les états généraux des musiques du monde, à Sciences Po Paris,
27 rue Saint-Guillaume,
Paris VIIe
les vendredi 11 et samedi 12 septembre
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