LEGRANDMAÎTRE
LEONARDCOHEN
AUZENITH
Source : ouest-france.fr en ligne le 6 juillet
Leonard Cohen, l'homme qui aimait la liberté
Quelques disques du chanteur canadien : Live in London (la tournée en cours). The Essentiel Leonard Cohen (compilation). Songs of Leonard Cohen (1967). Songs from a room (1969). I'm Your Man (1988).
À 73 ans, le maître canadien du spleen, le chanteur de folk novateur, l'érudit séducteur, est revenu sur scène. Ce soir, il est à Nantes.
S'il est remonté sur scène quinze ans après, c'est « grâce à » son ex-manageuse Kelley Lynch qui l'aurait ruiné. Leonard Cohen ne cherche pas le confort matériel - il a vécu pendant cinq ans dans le dénuement d'un monastère zen californien - mais il lui fallait retrouver les moyens de son indispensable liberté.
Au vu du Live in London enregistré à l'O2 Arena au début de la tournée, le 17 juin 2008, l'artiste n'arnaque pas un public qui a chèrement acquis le droit d'assister à sa (probable) dernière excursion. En borsalino et veste deux boutons, smart comme un parrain des années 1930, la voix d'une profondeur abyssale, le Canadien balaie 26 titres, d'une carrière immensément influente et plus modestement populaire, de So Long, Marianne (1967) à Boogie Street (2001).
Derrière lui, dix musiciens dont trois choristes, un guitariste qui insiste discrètement sur les tonalités méditerranéennes et yiddish, comme pour rappeler les origines juives du Montréalais, et l'île grecque, Hydra, où il créa ses premiers classiques.
Vénération ou indifférence
Cohen, guitare acoustique en main, se lançait à 34 ans, à une époque où les hippies rejetaient tout ce qui dépassait les trente ans. Mais Leonard était déjà un poète reconnu au Canada et cela signifiait quelque chose. Sa muse s'appelait alors Marianne Ihlen. Il y en aura d'autres, toutes belles, intelligentes, inspirantes. Un de ses disques s'appelle Death of a Ladies'Man (mort d'un homme à femmes)...
Leonard Cohen a toujours suscité un respect teinté de vénération ou une indifférence agacée. Chez nous, Jean-Louis Murat est fan, mais il ennuie Miossec. Pour qui l'écoute mal, la voix sombre de Cohen peut sembler monocorde, sa musique dépressive. Pourtant, son chant et ses mots ont influencé la majeure partie de la scène folk moderne, Nick Cave et Nirvana, Noir Désir et Bashung. Et bien entendu Jeff Buckley, qui a transformé son titre méconnu Hallelujah en hymne charnel et universel.
Forcément, il la chante aussi, cette chanson biblique au texte un rien mystérieux. Mais aucun de ses textes ne lui ressemble plus que Bird on the Wire : « Comme l'oiseau sur le fil, j'ai essayé, à ma manière, d'être libre »...
Philippe RICHARD.
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