"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, juin 29, 2009

DEBATTONS

L'EDITORIAL
DE OUEST-FRANCE


Burqa : faut-il une loi ?


« Je veux le dire solennellement, la burqa n'est pas bienvenue en France. » C'est avec ces mots que Nicolas Sarkozy a salué la création d'une commission parlementaire sur l'attitude à adopter devant les différentes formes de voile intégral, porté par des femmes musulmanes en France. Le débat est presque clos avant d'avoir été ouvert. « Le problème de la burqa n'est pas un problème religieux, a-t-il ajouté. C'est un problème de liberté et de dignité de la femme. C'est un signe d'asservissement. »

Les choses ne sont pas si simples. Tout d'abord, si le voile intégral n'est pas une pratique de tout l'islam, mais d'une infime minorité, il n'existe que dans les communautés musulmanes. Par conséquent, l'interdire dans tout l'espace public, et pas simplement à l'école, c'est, qu'on le veuille ou non, faire une loi discriminant les musulmans. Ensuite, contrairement à une opinion répandue, les talibans n'ont pas imposé la burqa à tout l'Afghanistan. La pratique en était très largement répandue dans plusieurs des ethnies afghanes tout à fait sociables, bien avant qu'ils ne prennent le pouvoir à Kaboul. Elle n'est donc pas liée à l'islamisme ou au terrorisme musulman.

Quant à dire que toutes celles qui portent le niqab ou la burqa (cette dernière est rarissime en France) sont asservies, il suffit de traverser une ville comme Nanterre, aux portes de Paris, avec une forte population musulmane dont les comportements vestimentaires sont très multiples, pour constater qu'une telle généralisation est abusive. La convivialité, voire la complicité, entre des femmes vêtues « comme des Occidentales libres et émancipées », et d'autres portant un simple foulard ou le niqab, invite à beaucoup plus de circonspection. Ne cédons pas aux fantasmes.

Qu'il faille s'opposer à toute tentative d'asservir la femme, personne n'en disconvient. Mais encore faut-il le faire vraiment. Si l'on veut défendre les femmes musulmanes, alors il faut affirmer solennellement qu'aucun mariage ne peut être célébré sans un consentement libre, se donner les moyens de vérifier la liberté de ce consentement ¯ c'est faisable ¯ et casser les mariages contraints ! Il faut aussi combattre toutes les formes d'exploitation et d'asservissement de la femme. Il est également indispensable de lutter contre la polygamie, sur laquelle on ferme complaisamment les yeux.

Il faut encore essayer de comprendre pourquoi des jeunes femmes en arrivent à choisir le voile intégral, en disant qu'elles se sentent agressées dans une société qui joue volontiers de l'érotisation des corps ou de l'image de la femme objet. Lorsque certaines femmes revendiquent le niqab comme un choix personnel, on met en doute leur sincérité. Mais qui peut précisément en juger ?

Faute de répondre à ces questions, l'évidence de la nécessité de l'interdiction du voile intégral peut être mise en doute. Les membres de la future commission devraient y réfléchir à deux fois avant d'interdire le voile intégral et se demander plutôt comment faire pour que celui-ci devienne bientôt désuet pour les musulmanes de France. Comme ce fut le cas du foulard généralement porté par nombre de nos arrière-grand-mères catholiques avant les années 1960 ! Rappelons-nous la règle d'or de la tradition biblique : « Agis envers les autres comme tu voudrais qu'ils agissent pour toi. » Écoutons le président du Conseil français du culte musulman : « La pédagogie et le dialogue sont, dans ce domaine, beaucoup plus efficaces que la contrainte. »

(*) Éditeur et écrivain.

Jean-François Bouthors

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