LEPROCES
DESASSASSINS
DILANHALIMI
Source : 20minutes.fr en ligne le 29 avril
Fofana fanfaronne avant le silence du huis clos
Retour sur la première matinée d'audience...
Il est entré le premier dans le box des accusés de la cour d’assises de Paris, une cage en verre blindé héritée du procès Ferrara. A 10h40 ce mercredi matin, Youssouf Fofana, 28 ans, crâne rasé, collier de barbe et ample sweat d’un blanc immaculé, sourit. Il agite plusieurs fois le doigt vers le ciel et crie «Allah Akbar», Dieu est grand, nouvelle provocation pour montrer tout le bien qu’il pense de la justice des hommes.
Le public, où se mêlent témoins, jurés pas encore triés, proches et familles de la victime comme des accusés, ne bronche guère. Le cerveau du «gang des barbares», 26 ans, apprécie les bravades. Il a déjà usé une trentaine d’avocats et été condamné pour délit d’outrage à magistrat.La salle d’audience tressaillit un peu plus tard quand Fofana se lève en sursaut pour la présentation d’usage. «Mon nom est ‘'Africaine barbare armée révolte salafiste''. Je suis né le 13 février 2006 à Sainte-Geneviève-des-Bois.» Le jour, le lieu précis où Ilan Halimi, torturé et mourant, a été retrouvé après ses trois semaines de séquestration.
Un silence glacé enveloppe le tribunal, avant que la présidente Nadia Ajjan ne calme Fofana d’une répartie toute aussi froide: «Ces informations sont erronées, mais vous êtes libre de vous exprimez de la sorte». Assise au premier rang sur un banc sans dossier ajouté à la hâte, juste devant la mère de Fofana, Ruth Halimi ne détourne pas son regard, aimanté par les accusés.
Mais la mère d’Ilan, petite dame constamment entourée de ses filles et de son gendre, stoppe un instant le basculement régulier, d'avant en arrière, qui animait son corps depuis son entrée dans le tribunal.
«Le huis clos n’est que la suite d’une affaire qui a toujours été gérée dans le secret»
La suite du face-à-face se déroulera à huis clos. Deux des 27 accusés, dont Emma, l’appât, étaient mineurs au moment des faits et l’ordonnance de 1945 prévoit un public restreint dans un tel cas. Me Francis Spizner, l’avocat de la famille Halimi, tente bien de plaider pour l’ouverture des débats. L’avocate d’un des mineurs concernés, sans aller jusqu’à désavouer son jeune client, constate que le «huis clos n’est que la suite d’une affaire qui a toujours été gérée dans le secret. Je comprends la démarche».
Par le biais d’un de ses défenseurs, Fofana fanfaronne. Après avoir souhaité la publicité du procès tôt le matin, il se rétracte deux heures plus tard. L’avocat général Philippe Bilger conclut avec rudesse: «Si respecter la loi, c’est mettre en péril la justice, je me demande dans quelle époque on vit».
Peu après midi, une fois les jurés choisis (5 femmes et 4 hommes, qui ont tous plus de trente ans), la présidente Nadia Ajjan fait évacuer la salle. Dans le hall d’entrée du Palais de justice, une quinzaine de jeunes juifs, certains portant des kippas colorées, s’en prennent à des proches de Fofana. Avant de scander, à s’en rompre la voix et la sérénité des lieux, «Justice pour Ilan» devant les caméras. Celle-ci sera rendue derrière les lourdes et sourdes portes de la cour d’assises des mineurs. Le procès doit durer jusqu’en juillet.
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