"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, avril 02, 2009

AQUELQUESJOURS
DUPROCESFOFANA
APARIS
Source : lefigaro.fr en ligne le 2 avril



La mère d'Ilan Halimi raconte
le martyre de son fils

Cécilia Gabizon



Ilan était issu d'une famille modeste et travaillait dans un magasinde téléphonie. « Appâté » par une jeune fille complicede ses tortionnaires, il a été enlevé puis torturé.


Dans un livre à paraître jeudi, Ruth Halimi regrette les manquements de la police et le silence des 29 personnes qui, en dénonçant les criminels, auraient pu sauver son enfant, massacré par le «gang des barbares».

La France a découvert son sourire après sa mort. Un sourire que rien ne semble atteindre, ni la haine, ni les tortures. Pourtant, Ilan Halimi, 23 ans, a été séquestré trois semaines puis massacré par un gang dont les préjugés tenaient lieu de pensées. «Des jeunes pour qui les Juifs sont forcément riches», dit Ruth Halimi, sa mère qui publie jeudi le récit terrible des 24 jours * de détention. Qui, sinon ces dévoyés, aurait songé à enlever un gamin vendeur de téléphone portable aussi joyeux que désargenté ? Qui aurait pu en vouloir à Ilan, dont la petite amie était asiatique et les deux meilleurs copains prénommés Karim et Jérémy ? Loin du repli communautaire, des guerres de religion, loin de l'image fatale du Juif nanti, membre implicite d'une communauté prospère et forcément solidaire, qui alignerait 450 000 euros de rançon un matin pour récupérer l'un de ses enfants.

Parce que le procès du «gang des barbares», qui démarre fin avril, se tiendra probablement à huis clos, Ruth Halimi a décidé de dévoiler ce calvaire. « Pour que la mort d'Ilan ne soit pas vaine… »« Parce que vingt-neuf personnes savaient et qu'aucune n'a sauvé Ilan. Parce que des parents, pour protéger leur fils des démêlés judiciaires, ont sacrifié le mien. Parce que j'ai rêvé pendant des nuits que l'appât aurait pitié d'Ilan, que cela ne s'est pas produit. Vingt-neuf personnes, c'est beaucoup. » Elle les voit comme des enfants perdus, sans «totem, sans racines réelles. Rien ni personne ne compte pour eux sauf l'argent».


« Je maintiens un dialogue avec lui »

Ruth Halimi veut pourtant croire que les mots peuvent changer les destins. Que le livre restera, qu'il entrera dans les classes. «Si ce témoignage touche ne serait-ce qu'une personne, ce sera suffisant.» Des mots comme des commandements. « Je suis croyante, heureusement. Parfois, je pense qu'Ilan a bravé les interdits (en sortant un vendredi soir). Je maintiens un dialogue avec lui, c'est ma façon de survivre.» Car les regrets ne laissent guère de répit. L'enlèvement découvert, la famille s'est confiée à la police. Pas de paiement, c'est la règle, d'autant que la rançon ne garantit pas le dénouement. Et pourtant.

Le livre dessine subtilement les manquements de la police, qui «en niant le caractère antisémite n'a pas cerné le profil du gang», assure Émilie Frèche, l'écrivain qui a rédigé le témoignage. «Si j'avais eu l'argent, j'aurais payé, dit maintenant Ruth, mais c'était plutôt les agios sur mon compte. On ne pouvait pas chercher d'aide. Les policiers nous avaient confinés dans le silence. La peur nous a immobilisés.»

Le père, jugé plus solide psychologiquement, devient l'interlocuteur des ravisseurs. Mais en coulisses, les policiers dictent toutes les réponses. Il recevra plus de 600 appels souvent insoutenables. Des revendications mouvantes, 450 000 euros, puis 50 000, puis 300 000, un jour 5 000. Le père doit temporiser, pour localiser les ravisseurs. «Vous êtes le plus fort, c'est vous qui êtes le plus fort», lui répète la psychologue qui accompagne les négociateurs. Jusqu'à ce matin où Ilan est retrouvé, nu, tondu, brûlé à l'essence, blessé au couteau, le corps abîmé par les tortures, agonisant au bord d'une voie ferrée. «Tous les jours, je demande à mon fils de me pardonner.»



* 24 jours,
Ruth Halimi, Émilie Frèche,
Seuil, 184 pages.



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