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Source : lexpress.fr via l'Agence Reuters en ligne
le 3 mars à 18h 29
sur Diasporablog à 19h 30



Hillary Clinton juge "inéluctable"
un Etat palestinien


JERUSALEM - Hillary Clinton a déclaré mardi que l'avènement d'un Etat palestinien était "inéluctable" peu avant de rencontrer Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien désigné, qui s'est gardé jusqu'à présent de reprendre une telle perspective à son compte.

Hillary Clinton est arrivée lundi soir à Jérusalem, étape inaugurale de sa première tournée au Proche-Orient, dans un contexte largement défavorable à la relance du processus de paix israélo-palestinien. (Reuters/Asmaa Waguih)

Une solution "à deux Etats", l'un juif l'autre arabe, sur le territoire de l'ex-Palestine du mandat britannique "est dans l'intérêt bien compris d'Israël", a-t-elle assuré, à l'occasion de sa première visite à Jérusalem depuis sa nomination à la tête de la diplomatie américaine.
"Les Etats-Unis s'engageront vigoureusement à toutes les étapes de la recherche d'une solution à deux Etats. Le chemin qui nous attend, nous le reconnaissons, est difficile, mais il n'y a pas de temps à perdre", a-t-elle dit après avoir rencontré son homologue israélienne, Tzipi Livni.
Les réserves de Benyamin Netanyahu sur un Etat palestinien - il se limite à parler d'autonomie - sont à l'origine du refus de Tzipi Livni de participer à un gouvernement dirigé par le chef du Likoud, qui semble acculé à trouver une majorité parlementaire sur sa propre droite.
Après son entrevue avec la secrétaire d'Etat américaine, Benyamin Netanyahu n'a pas fait mention de son appel à une solution à deux Etats, se contentant de dire qu'ils s'accordaient à juger nécessaire d'introduire une "pensée novatrice" dans le processus de paix israélo-palestinien.

Il a ajouté que Clinton et lui avaient exprimé un fort désir de coopération, mais les propos de la secrétaire d'Etat semblent augurer de sérieux désaccords pour l'avenir entre Israël et son principal allié international sur le règlement de la question palestinienne.


CLINTON DEMAIN EN CISJORDANIE

Lors de son premier passage à la tête du gouvernement israélien, entre 1996 et 1999, Benyamin Netanyahu s'était déjà heurté à diverses reprises à l'administration américaine, alors dirigé par Bill Clinton, époux de l'actuelle secrétaire d'Etat.
Netanyahu est notamment un partisan de l'extension des colonies juives implantées en Cisjordanie occupée, une politique en laquelle les Palestiniens voient un moyen de leur dénier un Etat viable et à laquelle les Etats-Unis sont traditionnellement hostiles, à l'instar du reste de la communauté internationale.

Hillary Clinton a confirmé qu'elle-même et le président Barack Obama avaient l'intention de s'atteler rapidement à la réactivation du laborieux processus de paix israélo-palestinien, suspendu depuis la crise de Gaza, en décembre et janvier.
Le maintien d'un cessez-le-feu durable à Gaza au-delà de la trêve précaire intervenue après 22 jours d'offensive israélienne contre le Hamas dépend, a-t-elle souligné, de l'arrêt des tirs de roquettes des activistes sur le sol israélien.

A Gaza, Faouzi Barhoum, porte-parole du mouvement islamiste, a estimé que Clinton donnait ainsi son feu vert à Israël "pour continuer à attaquer des civils", puisque l'aviation israélienne a encore lancé mardi des raids contre des tunnels à la frontière égypto-gazaouie.
Les Etats-Unis, dont Hillary Clinton a dit qu'"ils feraient tout ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité d'Israël", notamment face à ce que les deux pays perçoivent comme la menace commune iranienne, prévoient de fournir cette année à l'Etat juif une aide de 2,55 milliards de dollars.

Mercredi, Hillary Clinton se rendra en Cisjordanie pour y rencontrer Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, qui a perdu le contrôle de Gaza en juin 2007 et que les Etats-Unis soutiennent face au Hamas, et son Premier ministre Salem Fayyad.


Version française :
Marc Delteil