ONNOUBLIE
PAS!
100 à 150 personnes se sont réunies pour se souvenir d'Ilan Halimi, jeudi dernier à Bagneux, devant la mairie de cette commune du sud de la Région Parisienne, l'un des décors de l'abominable assassinat dont Ilan Halimi fut la victime. Un nombre bien nettement inférieur au 50 000 manifestants, de toutes origines, qui défilèrent, trois ans plus tôt, de la Place de la République à la Bastille, contre cet acte antisémite odieux.
A quelques semaines du procès de Fofana, chef de bande de ce massacre, on peut s'étonner que la mémoire de ce jeune homme assassiné sauvagement parce que juif, soit, trois ans après ce drame, complètement occultée.
Pas un mot dans les médias de la communauté juive. Silence des institutions. Attend-on le début du procès pour que les esprits s'échauffent et crier au feu? Ou vaut-il mieux préparer des actions de prévention et lancer sans plus tarder un appel au calme?
Eviter ainsi les erreurs commises par certains responsables communautaires durant l'offensive israélienne à Gaza.
Le choix est entre des rencontres en permanence, sur le terrain, entre jeunes juifs et jeunes noirs et laisser pourrir la situation pour mieux s'en plaindre.
Le temps est aux responsabilités.
Bernard Koch
Ilan Halimi : FJN se souvient ...
Par Guershon Nduwa
samedi 14 février 2009 par Admin 2
Les faits ...
Le soir du 20 janvier 2006, Ilan Halimi se rend à son travail dans un magasin de téléphone du XIe arrondissement, à Paris, où il rencontre une jeune femme venue pour le séduire et l’attirer dans un guet-apens. Le jeune homme est ensuite kidnappé et séquestré dans une cité de Bagneux (Hauts-de-Seine). Les organisateurs du rapt réclament une rançon à sa famille et profèrent des menaces de mort. 24 jours après, Ilan Halimi est découvert près de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de brûlures. Il meurt pendant son transfert à l’hôpital.
Ilan a-t-il été tué parce qu’il était juif ?
C’est bien la haine des juifs et des idées malsaines sur les juifs (tous les juifs sont riches), conception parfois partagée par quelques notables juifs et quelques uns de leurs amis proches du pouvoir, qui ont mené directement Ilan à sa mort. Ilan a été sequestré et torturé pendant plus de trois semaines, alors que ses ravisseurs négociaient une rançon.
Au regard du drame que représente la mort d’Ilan Halimi, il semble qu’il faille chercher à trouver les responsables de ce déferlement de haine : ces noirs qui se convertissent à l’Islam sur fond de pensé antisémite. La conception qu’ils se font des juifs se construit au travers d’un champs de l’ascension sociale. Un univers imaginaire archetypal. Par contre leur fascination pour l’Islam tient à une phase d’antisémitisme banal et ordinaire. Ils souffrent d’une crise mimétique par un processus accusatoire. Ils ne se sont donc pas précipité à y déclarer leur adhésion, dissimulant leur intérêt par principe. Il leur fallait s’en convaincre avant toute décision, poursuivant dans cette optique la participation aux réunions du groupe pendant un certain laps de temps. Ils sont avides de moyens.
La victimisation des musulmans, (comme si les noirs avaient quelque chose à voir avec le monde arabe), aidée en cela par la diffusion de fausses informations dans les médias, a déclenché une haine qui se répand et qui n’en est probablement qu’à ses prémices.
La mort d’Ilan est un cauchemar pour les juifs de France, une impression atroce de « déjà vu », « déjà subi ». Si la haine du juif ne commence pas par ce cliché de supposée richesse, alors qu’est-ce qui est antisémite ?
Si enlever un homme parce qu’il est juif et que sa communauté doit payer pour lui ne relève pas de l’antisémitisme, alors que faut-il de plus ? La preuve écrite, en trois exemplaires, qu’une cigarette a été écrasée sur son front parce qu’il était juif ? Sa photo, les yeux bandés, dans un simulacre d’éxecution à la Daniel Pearl ? C’est sans doute l’antisémitisme « seul » qui a déchainé cette bande de sadiques.
Mais c’est aussi l’amalgame mille fois entretenu au point que cela finit par intégrer les consciences vulgaires : ces images de guerre à la télé, en boucle, les menaces islamistes, l’antisionisme nouvel antisémitisme, les appels à la haine sur Internet, les sketches douteux, les papiers complaisants, les livres qu’on publie parce qu’au nom de la fiction, on peut tout écrire, les mots qui ne tuent plus, la banalisation de la violence, l’école qui ne transmet plus les valeurs de la République, le climat délétère dans lequel nous baignons depuis trop longtemps. Ce n’est pas sa communauté qui a « payé » pour Ilan, mais Ilan qui a payé pour sa communauté.
Il y a dans le sort d’Ilan Halimi des points communs avec des symptômes d’une décomposition sociale plus large. Néanmoins, il y a aussi, là, des spécificités dans lesquelles on peut voir l’existence d’une pathologie bien plus effroyable. Ilan a été enlevé parce qu’il était juif et que, comme l’ont déclaré ses ravisseurs, « les juifs ont de l’argent », ou, si ce n’est eux, leur « communauté ». Premier signe d’un antisémitisme d’autant plus immonde qu’il est banal, très banal, disséminé dans l’air du temps.
Emergence d’un antisémitisme noir en France
Le phénomène nouveau à cet égard est probablement l’apparition d’hommes publics noirs (Dieudonné) ou de groupuscules (Semi Keba) qui ne s’en cachent même plus, et qui agissent en conséquence. Cette forme d’antisémitisme pose un défi à la Fraternité Judéo Noire. Le relever demandera, au delà du rituel des condamnations dans lequel semblent se complaire certaines institutions juives, une approche audacieuse et à la fois crédible dont on ne voit pas pour le moment les contours. S’il existe bien une question au sujet de laquelle une contribution salutaire peut venir des Juifs noirs de France, c’est bien à propos de cet antisémitisme. Encore faudrait-il qu’ils aient les moyens à la hauteur des enjeux du défi à relever. . .
Source : le site de la Fraternité judéo-Noire
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