"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, janvier 09, 2009

LOFFENSIVEMASSIVE
DISRAËL
CONTRELEHAMAS
Source : lemonde.fr en ligne le 9 janvier



"L'idéal pour Israël serait de faire le vide
autour des islamistes à Gaza.
Est-ce probable ? Non"



Anthony Cordesman vous êtes analyste au Center for Strategic & International Studies à Washington, ex-conseiller à la sécurité nationale du sénateur John McCain. Quels sont, selon vous, les objectifs de l'opération israélienne à Gaza ?

Le problème est qu'Israël n'a pas défini son objectif stratégique. S'agit-il de réduire la capacité de nuisance du Hamas ou de transformer Gaza en une zone qui cesserait de lui être hostile, avec une autre direction politique ? L'idéal, pour Israël, serait de faire le vide autour des islamistes pour susciter à Gaza un climat favorable au retour du Fatah au pouvoir. Ce serait là une victoire stratégique considérable. Mais est-ce probable ? Non.


Pourquoi le retour du Fatah serait-il
la "solution idéale" pour Israël ?

Il y a trois possibilités. Soit Gaza reste un immense camp de prisonniers à ciel ouvert sous l'égide du Hamas; soit Israël réoccupe; soit le Fatah y reprend les commandes, quelles que soient ses réticences actuelles. La première option équivaut à une forme de statu quo. La deuxième, Israël dit ne pas en vouloir. La troisième est donc la meilleure.
Si elle s'avère inopérante, Israël peut espérer un cessez-le-feu sous contrôle international qui limite la capacité d'action du Hamas. Mais cela ne résoudra rien sur le fond. Une force internationale pourra toujours contrôler la sécurité, Gaza restera un abcès permanent tant que le taux de chômage y sera de 80 %.


Israël a toujours récusé une force internationale
d'interposition. Pourquoi y serait-il
favorable aujourd'hui ?

Je ne parle pas d'une force d'interposition mais de contrôleurs internationaux. Gaza est différente de la Cisjordanie : Israël ne considère plus la bande comme faisant partie de son territoire. S'il s'agissait de mettre une telle force le long de la Ligne verte [la frontière d'Israël avant l'occupation des territoires palestiniens en 1967], ce serait plus compliqué.
Mais autour de Gaza, c'est possible. Car quoi qu'Israël fasse militairement, sans solution politique et économique, il ne pourra rien faire d'autre que gagner du temps jusqu'au prochain affrontement. Pour le reste, la situation présente renforce politiquement tout ce que le monde arabo-musulman compte de radicaux. La seule manière de contrecarrer ce fait est de parvenir à une solution politique. Or, aujourd'hui, les chances ne sont pas élevées.


Quel peut être l'impact de l'opération israélienne
sur la politique américaine au Proche-Orient ?

L'essentiel consiste à circonscrire l'impact négatif du conflit israélo-palestinien. Washington doit montrer aux pays arabes et musulmans que nous avons avec eux bien d'autres points de convergence. La clé est d'y restaurer notre crédibilité, en leur signifiant que les Etats-Unis ne cherchent pas à les dominer. Cela étant, crise à Gaza ou pas, l'administration démocrate n'aurait pas été opérationnelle au Proche-Orient le 21 janvier. Bâtir une stratégie et désigner ses responsables prendra plusieurs mois.
Lorsque Barack Obama entrera en fonction de nouveaux faits accomplis auront été instaurés. Il devrait faire de la paix israélo-palestinienne une priorité américaine majeure. Vu les difficultés politiques, le premier pas serait de travailler avec les Européens et nos alliés pour améliorer la situation économique des Palestiniens, même si cette option n'a pas fonctionné jusqu'ici.
Quant au fond, la recommandation de Dennis Ross et Martin Indyk [deux anciens conseillers du président Clinton sur le Proche-Orient], visant à pousser vers une solution globale, est la bonne. Le processus de négociation par paliers s'est avéré inopérant : à chaque étape, les extrémistes des deux camps peuvent agir pour empêcher sa progression. Mais l'opinion est divisée des deux côtés. Si le Likoud de Benyamin Nétanyahou remporte les élections du 10 février, cela deviendra plus compliqué.


Comment les Etats-Unis pourraient-ils considérer un gouvernement palestinien d'union nationale, une manière d'insérer le Hamas dans une négociation ?

Le problème de cette proposition saoudienne est de savoir s'il existe suffisamment d'éléments modérés au Hamas pour rejoindre un gouvernement du Fatah capable de négocier avec Israël et de juguler les luttes fractionnelles entre Palestiniens. Des éléments au Hamas souhaitent un compromis, mais sa direction est amplement composée d'idéologues durs, de sorte que toute négociation réactive immédiatement une lutte intrapalestinienne.
La vraie question est : dans quelle mesure le Hamas peut-il être suffisamment affaibli pour que Mahmoud Abbas puisse remettre en selle l'Autorité palestinienne ? Le pronostic n'est pas favorable. Cela étant, même sans cette opération, la perspective d'une paix réelle en 2010 ou 2011 était très limitée. Les deux camps ne sont politiquement ni assez forts ni assez unis. Un compromis final demandera du temps.


Que pensez-vous de l'idée selon laquelle Israël a voulu agir avant l'accession de M. Obama au pouvoir ?

Je ne spéculerai pas sur les interprétations des motifs de cette opération. Si certains en Israël ont eu cette idée, elle pourrait se retourner contre eux. Le fait acquis est qu'Israël veut mettre fin aux tirs de roquettes. Au-delà, il n'y a pas d'unité dans le cabinet israélien. Mais l'opération à Gaza ne modifiera rien à ce que Barack Obama entend faire, en particulier si elle crée plus de problèmes qu'elle n'en résout. L'attitude américaine ne se construira pas qu'en fonction d'Israël. Washington observera aussi comment réagissent les gouvernements arabes, l'Iran, le Hezbollah, Al-Qaida, etc.


Des commentateurs américains jugent que l'Iran est un vainqueur politique de l'offensive israélienne, qui lui permet d'accroître son influence sur le monde arabo-musulman…

Pas d'accord ! Le lien des Etats-Unis avec Israël ne changera pas, le monde arabe le sait et l'Iran ne le modifiera pas. Les analystes exagèrent les succès politiques iraniens. Oui, ce qui se passe à Gaza renforce l'image de Téhéran dans l'opinion musulmane. Mais cela ne modifie rien au rapport entre les Etats arabes et l'Iran. Que Téhéran soutienne le Hamas ne signifie pas que les Arabes cessent de voir dans les Iraniens des Perses, et les sunnites en eux des chiites.


M. Obama avait envisagé une grande "annonce au monde musulman" dans les trois premiers mois de sa présidence. L'opération à Gaza rend-elle sa tâche plus difficile ?

Non : ce qu'il a à dire n'aurait pas été différent si l'opération n'avait pas eu lieu. Il devra s'engager à revitaliser le processus de paix et promettre d'y consacrer un effort persistant. Il devra réviser le concept de "guerre au terrorisme", promouvoir les valeurs musulmanes locales, les réformes et la coopération sécuritaire avec leurs pays sans qu'ils se sentent menacés d'être transformés de l'extérieur. Il devra être un président de partenariat, très précautionneux sur l'usage de la force, ne pas évoquer à tout-va l'idée de "changer le Moyen-Orient". Par ailleurs, il a eu raison de ne pas s'exprimer sur Gaza. Aucune option n'était bonne. Un clash entre ce qu'il aurait pu dire et ce que dit l'administration Bush n'aurait été bénéfique pour personne.


Pensez-vous que M. Obama pourrait avoir une position plus hostile aux intérêts israéliens que George Bush ?

Il serait très dangereux de suggérer que Washington s'engage dans un tournant à 180 % dans sa relation avec Israël. Mais peut-être que, pour avancer, le président sera disposé à mettre plus de pression sur Israël, par exemple contre la poursuite de la colonisation. Peut-être pourra-t-il travailler plus directement avec les pays arabes. L'enjeu est de se rapprocher du projet d'accord qui avait été négocié à Taba [entre émissaires israéliens et palestiniens officiels, en janvier 2001]. Le problème des Etats-Unis est de garder une position équilibrée qui permette de parvenir à un accord bénéficiant autant aux Palestiniens qu'aux Israéliens, et de favoriser les chances d'une paix israélo-syrienne. Mais si quelqu'un imagine les Etats-Unis imposer à quiconque une pax americana, cela n'arrivera pas.


Propos recueillis par Sylvain Cypel



Vous vivez en Israël, l'offensive de Tsahal à Gaza affecte-t-elle votre vie de tous les jours, votre état d'esprit ? Une sélection de témoignages sera publiée sur Le Monde.fr.



DIASPORABLOG SALUT CHALEUREUSEMENT CETTE INITIATIVE DE NOS CONFRERES DU MONDE

Aucun commentaire: