LEDIALOGUE
ENACTE
Source : le site cdo-lyon.cef.fr via le Progrès de Lyon
en ligne le 23 janvier
La bonne volonté pacifique
des « Bâtisseuses de paix »
L’association qui rassemble des femmes de trois religions a visité, hier ; la Grande synagogue de Lyon et la mosquée Othmane de Villeurbanne. Récit
Juifs et musulmans ont un point commun, parmi d’autres. Dans leurs lieux de culte respectifs, les femmes ont une place à l’écart, à l’étage. On le constate aussi bien dans la Grande synagogue de Lyon, construite voici cent quarante ans par l’architecte en chef de la municipalité, Abraham Hirsch, que dans la mosquée Othmane à Villeurbanne, inaugurée en 2005, qui toutes deux disposent de balcons réservés aux fidèles féminines.
C’est donc un savoureux paradoxe de voir des femmes chercher une place originale dans le dialogue entre les communautés religieuses. C’est tout l’objectif des « Bâtisseuses de paix », une association créée depuis un an, active depuis quelques mois, qui, malgré le nombre modeste de sa trentaine d’adhérents, tente de délivrer un message pacifique. Une goutte d’eau dans cette grande tourmente contemporaine qui prend toutefois un relief nouveau avec les tensions avivées par le conflit entre Israël et Palestine.
Régine Maire, chrétienne, déléguée épiscopale, Hakima Milati, musulmane, juriste de profession, France Palmer, juive, ancienne dirigeante d’entreprise : les trois responsables de l’association ont pris leur bâton de pèlerin hier, en organisant matin et après-midi les visites successives de la synagogue et de la mosquée, avec exposés réciproques des rites et principes religieux. Un tour par la cathédrale Saint-Jean est prévu le 1er février prochain.
La guerre ? « Il vaut mieux ne pas en parler », pense France Palmer. L’idée de l’association est de favoriser la connaissance mutuelle pour construire la paix. Ça tombe bien. Dans les textes, les religions prônent toutes l’amour du prochain. « L’amour de la paix doit l’emporter sur toutes les bourrasques » est venu dire le grand rabbin Richard Wertenschlag. « Le Coran nous incite à aller voir les autres porteurs de foi » a dit en écho Azzedine Gacci, président du conseil régional du culte musulman.
La présence de ces deux autorités lors de leur passage est un signe d’encouragement pour les « Bâtisseuses ».
Leur visite guidée permet d’apprendre une autre similitude entre juifs et musulmans. Selon les textes, Moïse, enfant hébreu promis à la mort, a été sauvé par une Égyptienne. Comme quoi, 3500 ans après, « il y a des actes de générosité qui traversent l’histoire », dit le grand rabbin. « Pour nous, l’histoire de Moïse, c’est Ismaël », poursuivra Azzedine Gacci. Un enfant sauvé, un signe d’espoir. Si l’intrinsèque pacifisme des religions gouvernait le monde, ça se saurait.
Les « Bâtisseuses de paix » continuent leur bonhomme de chemin en disant : « Lles femmes sont toujours en dialogue pour délivrer un message d’apaisement ».
Richard Schittly
Le Progrès, lundi 19 janvier 2009
Contact Association « Bâtisseuses de Paix » : 06 61 70 83 93 ou 06 13 34 46 39 ou 06 70 80 01 27.
Prochaine rencontre : visite de la cathédrale Saint Jean, Dimanche 1er février, 16h
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