VIOLENCE
AHEBRON
Source : la revue de presse de l'Ambassade de France en Israël
diffusée le 3 décembre



Les trois grands quotidiens consacrent leur une aux affrontements violents qui se sont déroulés hier autour de la « maison de la discorde » à Hébron et au cours desquels ont été blessés vingt Palestiniens et dix-huit Israéliens, dont un adolescent de 15 ans grièvement blessé à la tête par des jets de pierre.

Selon le Yediot Aharonot, les dirigeants de la communauté juive de Hébron ont dû admettre hier qu’ils avaient perdu le contrôle des jeunes manifestants venus en renfort pour empêcher l’évacuation de la « maison de la discorde » et qui sont à l’origine de ces violences. Les dirigeants des colons ont toutefois accusé le gouvernement d’avoir poussé ces jeunes « dans leurs derniers retranchements ». Au sein du commandement militaire on affirme que des organisations d’extrême droite cherchent à déclencher une « guerre de religion qui embrasera toute la région » afin d’empêcher l’évacuation de l’immeuble. Des responsables militaires mettent aussi en cause les enseignants et directeurs de certains établissements scolaires de Cisjordanie qui ferment les yeux face à l’absence de leurs élèves, quand ils ne les encouragent pas purement et simplement à se rendre à Hébron pour rejoindre le! s manifestants.

Suite aux émeutes d’hier, le commandant militaire de la région centre a déclaré les environs de la « maison de la discorde » zone militaire interdite d’accès, afin d’empêcher de nouveaux militants de se rendre sur les lieux et l’accès à Hébron a été limité aux habitants de la ville. Les militants d’extrême droite ont toutefois fait savoir qu’ils contourneraient les barrages pour se rendre à Hébron.

Parallèlement, le commandant de l’administration civile de Cisjordanie, le général Yoav Mordekhaï, s’est entretenu avec de hauts responsables palestiniens, dont le Premier ministre Salam Fayyad, afin de les assurer que tout sera mis en œuvre afin de lutter contre les actes de violence de la part des colons et afin de traduire les émeutiers en justice. Des responsables militaires ont également rencontré les familles palestiniennes victimes des violences.

Face aux violences de ces derniers jours, ajoute le Haaretz, les responsables des services de sécurité israéliens ont décidé d’accélérer les préparatifs en vue de l’évacuation de la « maison de la discorde ». Le journal rappelle que, selon un avis établi par le ministère de la Justice, le ministre de la Défense doit appliquer l’ordre de la Cour suprême et faire évacuer l’immeuble avant le 15 décembre, « sauf raisons exceptionnelles ». Deux Palestiniens tués à Gaza lors d’un raid contre des tireurs d’obus

Au moins deux roquettes Qassam et cinq obus de mortier ont été tirés hier matin vers l’ouest du Néguev, rapporte le Haaretz. Dans l’après-midi, une nouvelle salve d’obus de mortier a visé le kibboutz Kérem Shalom, situé à proximité du sud de la bande de Gaza. Dans tous ces incidents, il n’y a pas eu de victime ni de dégât.

L’aviation israélienne a visé la cellule responsable de ces tirs. Deux jeunes palestiniens âgés de 15 et de 17 ans ont été tués et quatre autres ont été blessés dans ce raid. Selon le journal, il est possible que les deux victimes aient été chargées par les tireurs des obus de démonter le mortier après le tir.

Le journal rapporte par ailleurs que la crise entre le Hamas dans la bande de Gaza, d’une part, et les autorités égyptiennes et saoudiennes, d’autre part, s’accentue autour du pèlerinage à La Mecque. En effet, le Hamas reproche aux Saoudiens d’avoir approuvé les listes de pèlerins qui leur avaient été soumises par l’Autorité palestinienne et d’avoir rejeté celles soumises par le Hamas. Dans ce contexte, des responsables militaires israéliens n’excluent pas que le Hamas tente à nouveau de forcer le poste-frontière de Rafah pour permettre à ses partisans de passer en Egypte.

Par ailleurs, les journaux israéliens se font l’écho d’une opération des forces de sécurité israéliennes ayant pour but de déjouer un attentat planifié pour avoir lieu à Tel-Aviv. Hier matin, rapporte le Maariv, des barrages de police placés aux entrées de Tel-Aviv ont provoqué de lourds embouteillages sur toutes les voies d’accès à la ville. Plus tard dans la journée, une opération policière a permis l’arrestation dans le sud de la ville de trois Palestiniens qui séjournaient illégalement en Israël. Selon la police, au moins un des hommes placés en garde à vue avait l’intention de commettre un attentat terroriste. Toutefois, les trois hommes arrêtés ne portaient pas d’arme.