DEVOUS
AMOI
L'EDITO DE DIASPORABLOG
L'AFFAIRE SINE :
UNE NOUVELLE AFFAIRE DREYFUS
FACON EXTRÊME-GAUCHE?
Qu'est-ce différencie l'extrême-droite de l'extrême-gauche? Pas grand-chose à vrai dire. L'une et l'autre sont de même nature, extrêmes, bien sûr et sont de la même essence, populaire et vise à conglomérer la catégorie prolétaire de la société, à savoir l'ouvrier, l'employé de bureau, les "smicards". Autre similitude, le vomissement du juif, sa négation, le rejet de son identité. Avec juste, entre ces deux mouvements idéologiques objectivement liés, une toute petite nuance. Pour l'extrême-gauche, c'est détester les Juifs pour mieux refuser le droit à l'existence à L'Etat d'Israël et donc pratiquer l'anti-sionisme primaire. Pour l'extrême-droite, c'est assimiler les Juifs à la Franc-Maçonnerie, pour mieux faire circuler dans l'esprit populaire l'idée que Juifs et Franc-Maçons seraient ensemble porteurs d'un vaste complot pouvant menacer dangeureusement la planète.
L'antisémitisme est le bien le mieux partagé entre l'extrême-droite et l'extrême-gauche. On voit les passerelles -comme elles l'ont été sous Vichy- communiquer d'ailleurs, de l'un vers l'autre, sans complexe, sans filet. Le parcours qu'a emprunté Dieudonné en est l'exemple le plus frappant.
L'affaire Siné vient encore de confirmer qu'entre l'extrême-droite et l'extrême-gauche, les frontières sont parfaitement fluides et plus rien ne peut les distinguer. A tel point que, quand Guy Bedos s'en prend à Le Pen et à son Front National, on applaudit l'exercice de l'humoriste, on se plie les côtes en quatre. Quelques années plus tard, quand le même Guy Bedos, avec quelques uns de ses copains, signe la pétition prenant la défense de l'ex-caricaturiste de Charlie-Hebdo, alors on se pince, on se frotille les yeux et le sourire se fait grimace. Et là, l'antisémitisme "rouge" n'en finit pas de s'expliquer, de donner toutes les raisons du monde et de jurer par tous les Dieux que l'écrit immonde signé Siné paru malencontreusement dans un numéro de l'hebdo satyrique et provocateur CHARLIE-HEBDO n'est pas un pamphlet antisémite. Et pourtant, à le lire de prêt, tous les ingrédients d'un pamphlet anti-juif façon "affaire Dreyfus" y sont. L'anathème contre une communauté, les préjugés, le choix de sa cible correspondent parfaitement à une déclaration de guerre contre les Juifs comme l'ont fait les anti-dreyfusard, il y a deux siècles. Il ne faut pas se cacher derrière le petit doigt, le texte de Siné est un brûlot de la pire veine antisémite.
Oui, on peut juger la politique du gouvernement israélien, on peut même juger les tueries inter-palestiniennes. On peut aussi rire du fait religieux, les Juifs le font suffisamment. Mais on ne peut à se point cracher à la figure de toute une communauté et salir impunément l'Etat d'Israël.
Siné n'aime pas les Juifs, n'aime pas Israël. Il l'a dit clairement. En le disant avec virulence, sans prendre de précaution, il sait qu'il crée des précédents et allume un feu de paille. La preuve, ce tollé qui, comme à l'époque de Dreyfus, partage les pour et les contre.
Siné est responsable de ses propos. Il arme ceux qui n'attendaient qu'un signal pour sortir du bois et libérer leur pulsion antisémite.
Siné, ne refaites pas, à votre manière, l'affaire Dreyfus à l'envers. Ne réveillez pasles vieux démons. Jugez autant que vous voulez, mais ne condamnez pas votre prochain
Il n'y a plus de place, en ce monde, à l'heure d'Obama, ni pour les antisémites, ni pour les racistes.
L'un et l'autre sont à bânnir.
Bernard Koch
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire