DEVOUS
AMOI
L'EDITO DE DIASPORABLOG
Deux antisémitismes,
deux mesures.
Il y a quelques semaines, l'agression de Rudy dans le 19è arrodissement à Paris, avait suscité l'indignation de l'opinion, et on s'interrogeait sur les raisons d'un acte aussi odieux. Le jeune homme portait la Kipa lors de ce drame. Etait-ce l'unique objet déterminant pour que ses agresseurs effectuent leur vile barbarie?
En d'autre terme, pouvions-nous qualifier l'acte d'antisémite au lendemain de cette lâche agression? Pas si sûr! Les premiers élèments de l'enquète judiciaire nous invitent à la plus grande prudence. Les informations provenant des sources de l'enquète, qu'ont publié les médias, montrent que l'alibi antisémite n'est pas, à première vue, l'intention la première première des agresseurs. Elle n'interviendrait que secondairement dans le choix de leur victime. Si la prudence, par les autorités, est de mise dans ce fait divers presque banal, la recherche de la sérénité retrouvée est souhaitée, on ne peut pas en dire autant de la communauté juive qui, la première, s'empare de cet évènement largement médiatisé et en fait pendant une quinzaine de jours sur toute la fréquence juive et les sites communautaires, un sujet de polémique. Une occasion toute trouvée pour prouver que le seule antisémitisme qui existe encore et qui vaille, c'est celui qui selon, elle, qui s'est insidieusement implanté dans les milieux issus de l'immigration, africaine ou maghrébine. Sa façon de créer, de façon factice, une paranoïa au sein de ses membres, et "son choc" des cultures, au lieu de chercher à vouloir serrer les liens avec l'ensemble des composantes de la société française. Pour être plus clair, "le 19è est infréquentable et s'il y a antisémitisme en France, c'est la faute aux Arabes et aux Africains". A la fois une stigmatisation d'une partie de la population française et la meilleure façon pour la communauté juive de l'éloigner des autres communautés. D'ailleurs, pas un mot, dans cette affaire, n'est prononcé, par les institutions, pour défendre le "vivre ensemble", pour inciter à la bonne harmonie entre les communautés. La tendance est "pour vivre heureux, vivons cachés".
Au point où les institutions les plus actives habituellement dans ce domaine, le CRIF, leCONSITOIRE, le CCJL, LE BUREAU DE VIGILANCE CONTRE L'ANTISEMITISME, ont oublié l'autre anitsémitisme, qui, lui, est plus ancien et indéracinable, va jusqu'à nier au Juif son identité. Un antisémitisme plus radical, aussi radical que peuvent l'être certains religieux qui se réclament de telle ou telle religion. Un antisméitisme virulent, sans complexe, intellectuel et donc parfaitemet conscient à l'opposé de l'antisémitisme supposé de l'immigré.
Mais de cette antisémitisme, la communautaire juive dans son ensemble ne s'émeut pas ou plus. Cet antisémitisme pourtant s'expose, s'exprimer sur toutes les colonnes. De ce côté-là, la communauté juive de France n'entend, ni ne voit.
Devenue amnésique, sourde. Qu'il vienne de l'extrême-droite ou de l'extrême-gauche n'a plus d'importance. Cela ne compte plus. Seule compte aux yeux de ceux qui gouernent cette comunauté, l'anti-judaïsme des beurs et des blacks.
Dans l'affaire Siné, pas une organisation juive n'a manifesté, comme elle le fait dans d'autres circonstances, sa réprobation. Pas une n'a sorti ses militants dans la rue. Pourtant, les propos du caricaturiste anticlérical, ne font auun doute, ILS SONT ABSOLUMENT antisémites. Ils en ont tous les caractéristiques, tous les stigmates, toutes les ficelles (préjugés, anti-sionisme, la cible choisie).
Et pourtant, la communauté juive ne bronche pas, ne se mobilise pas.
Sur cet antisémitisme viscéral, amoral, méprisant, influent, la communauté juive française est aux abonnés absents.
Deux antisémitismes, deux mesures. Pour l'une, le silence, le laisser-faire, pour l'autre, le rendu visible, l'incrimination et la vindicte populaire.
Ou l'on s'attaque à tous les types d'antisémitisme et l'on participe à leur éradication. Ou l'on ne parle pas d'antisémitisme pour ne pas être accusé de souffler sur la braise.
L'antisémtisme est un virus tenace, trop sérieux pour que ceux qui en sont les victimes ou tout simplement concernés n'en parlent pas à tord et à travers.
L'antisémitisme n'est pas simplement que l'affaire de tous, mais aussi, en premier lieu, celle des Juifs.
Bernard Koch
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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