"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, mars 29, 2008

ISRAEL
AUSALON
DULIVRE
DEPARIS
Source : la newsletter d'Evene.fr
diffusée le 15 mars


PORTRAIT D'AMOS OZ


L'écrivain qui rêvait de devenir livre



Son nom, Oz, est celui qu'il s'est lui-même choisi à l'âge de 14 ans. En hébreu, il signifie “force” et “courage”. Et il en a fallu au jeune Amos pour devenir le grand écrivain et intellectuel qu'il est aujourd'hui.

Né à Jérusalem en 1939, le jeune Amos Oz perd sa mère à l'âge de 12 ans et ne tarde pas à entrer en conflit ouvert avec un père intellectuel à qui il s'opposera farouchement en choisissant de devenir paysan et d'intégrer un kiboutz. Cette rébellion marquera profondément la vie mouvementée de l'écrivain ainsi que son oeuvre composée d'une vingtaine de romans et de près de 450 articles et essais. Jouissant d'une renommée internationale, très apprécié par la critique, lauréat de plusieurs prix dont celui de la Paix en 2002, Amos Oz ne cesse pourtant de revendiquer farouchement son statut de simple “raconteur d'histoires ordinaires”.


Les liens du sang

Des histoires qu'il raconte d'ailleurs admirablement bien, souvent en se jouant des formes et en empruntant les chemins escarpés de la poésie et du lyrisme. “La langue, c'est mon outil. Je suis un ouvrier, je travaille les mots, comme les menuisiers le bois. Tous les jours, je les renifle, je les essaie, les change, je joue avec eux. J'estime avoir une certaine responsabilité à l'égard des mots”, explique-t-il. (1) Et lorsqu'on lui demande de résumer son oeuvre en un mot, c'est le mot “famille” que choisit l'écrivain israélien. Un thème au coeur même de sa problématique littéraire qu'il a toujours tenu à distinguer très nettement de son activité politique engagée en 1978, à travers le Mouvement pour la paix. Une organisation née en 1949, pour s'opposer aux guerres, à l'arme nucléaire et soutenir une forme de relations internationales fondées sur la justice, la démocratie et la coopération entre les peuples, et qui agit pour le désarmement, en particulier nucléaire, mais aussi contre la production et les transferts d'armements, pour la réduction des budgets militaires.Depuis ‘Là où hurlent les chacals’ sorti en 1965 jusqu'à ‘Vie et mort en quatre rimes’ qui vient de paraître en France, c'est à l'examen de la nature humaine et des liens familiaux conflictuels que l'écrivain consacre son oeuvre. Avec en toile de fond l'histoire mouvementée d'Israël. Une histoire violente, douloureuse dont il est en partie le produit. Comme beaucoup d'Israéliens juifs, Amos Oz a rejoint Tsahal où il a servi à la fin des années 1950 dans l'unité Nahal, près de la frontière syrienne. Pendant la guerre des Six Jours en 1967, il se trouvait dans une unité de tanks dans le Sinaï et pendant la guerre du Kippour de 1973, il servit sur le plateau du Golan.

Après l'expérience de la guerre, Amos Oz entame des études de philosophie et de littérature hébraïque et commence à écrire à l'âge de 22 ans, publiant en moyenne un livre par an. Sa passion, son application à effacer les lignes de démarcation entre prose et poésie, littérature et musique, morts et vivants, écrivains et personnages trouve magistralement son application à travers son oeuvre, notamment dans son dernier roman qui pose la question centrale de ce que c'est d'être écrivain aujourd'hui. “Si la littérature devait avoir un rôle à jouer, se serait celui de dire l'histoire, estime Amos Oz, elle n'est pas faite pour glorifier, sanctifier ou pontifier... Elle a un rapport direct à l'histoire.” Car pour Amos OZ, la littérature parle d'abord de l'intime, de l'individuel et du local et cela nonobstant la langue ou le pays. Celui qui a longtemps rêvé durant son enfance de devenir livre admire Tchekhov, son modèle et son mentor en littérature.Un acteur de la réconciliationC'est avec une simplicité presque déconcertante qu’Amos Oz résume son oeuvre, celle d'un écrivain de son temps dont les livres ont été traduits en 35 langues. Mais loin d'être circonscrite au domaine propre de la littérature, l'activité de Amos Oz est diverse, le plaçant au rang des intellectuels les plus influents de son pays. Une notoriété qu'il mettra d'ailleurs au service de ses convictions politiques en soutenant sans relâche la paix entre Israéliens et Palestiniens, en dénonçant la politique de colonisation israélienne et surtout en plaidant pour la création de deux Etats distincts.

“Mon propos politique est celui du compromis, ce n'est pas une capitulation mais un compromis, c'est-à-dire aller à la rencontre de l'autre et je crois pertinemment qu'il peut y avoir un compromis applicable et viable entre Israéliens et Palestiniens”, déclare Oz qui estime que les deux peuples vivent une véritable tragédie face à laquelle le monde demeure malheureusement impuissant. Pour lui, Israël, “rêve devenu réalité” est en tant que tel décevant. Amos Oz n'a d'ailleurs de cesse de s'insurger contre la manière dont les médias présentent le conflit en noir et blanc, alors qu'il s'agit d'une confrontation tragique entre deux justes causes. “Aucun des deux peuples n'a d'autre terre, il n'y a pas d'alternative à part celle de s'entendre et de partager cette terre”, juge-t-il. La solution selon lui ne demande ni réconciliation, ni fraternité, ni amour universel. La paix à laquelle il n'a cessé d'appeler n'est pour lui pas très complexe, elle demande juste des sacrifices de part et d'autre. Mais il semblerait à la lumière de ce qui se passe aujourd'hui dans cette partie du monde que les sacrifices demeurent vains. Amos Oz, dont la participation au Salon du livre de Paris en 2008 a fait l'objet d'une vive polémique médiatique, vite désamorcée par l'auteur lui-même, aura sûrement le loisir de revenir sur ce conflit qui de jour en jour prend les contours du tragique devant le regard béat du monde. “Ne faites pas l'amour mais la paix”, aime-t-il à répéter souvent.(1) Les citations sont extraites d’une interview accordée à Evene lors du Marathon des mots de Toulouse en juin 2007.



Monia Zergane pour Evene.fr

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