ACTEANTISEMITE
ABAGNEUX
Source : lefigaro.fr en ligne le 6 mars
Émotion après l'odieuse séquestration
de Bagneux
Cyrille Louis
Les agresseurs ont reconnu avoir écrit «Sale juif» et «Sale pédé» sur le visage de leur victime, âgée de 18 ans.
La séquestration et le passage à tabac d'un jeune homme le 22 février dernier à Bagneux (Hauts-de-Seine) a suscité hier une vive émotion, tant dans la ville que parmi les organisations juives et les associations antiracistes. La semaine dernière, six hommes âgés de 16 à 25 ans ont en effet été mis en examen à Nanterre pour «violences en réunion en raison de son appartenance véritable ou supposée à une race ou à une religion ainsi que de son orientation sexuelle». En garde à vue, ils ont reconnu avoir inscrit au Typex sur le visage du jeune homme : «Sale juif» et «Sale pédé» . Circonspectes, plusieurs sources proches de l'enquête estiment cependant que cette agression procède avant tout d'un malencontreux cocktail de désœuvrement, d'alcoolisation et de motivations crapuleuses.
Selon les enquêteurs de la Sûreté départementale, c'est au cours d'une banale beuverie entre jeunes d'un même quartier, visiblement paumés et tous connus des services de police, que la victime, âgée de 18 ans, a soudain été prise pour cible en raison de prétendues dettes qu'elle aurait contractées. «On l'a d'abord accusée d'avoir volé un Caméscope et un téléphone portable, puis de la résine de cannabis avant de lui réclamer 1 000 euros», précise une source judiciaire. De longues heures durant, le jeune homme a été menotté, battu et insulté, ses geôliers allant jusqu'à lui faire avaler des mégots de cigarette et un suppositoire avant de le contraindre à sucer un préservatif déroulé sur un bâton. Déchaînés, ils barbouillent son visage de messages infects avant de les effacer puis de le remettre en liberté, peu avant 19 heures.
« Si tu parles, on te marave »
«Lorsqu'ils l'ont relâché, ils l'ont menacé : “Si tu parles, on te marave” (casse la figure), raconte Jean-Paul, le père du jeune homme. Plus tard dans la soirée, il est rentré à la maison couvert de sang. Comme ses agresseurs l'avaient forcé à boire du rhum et de la vodka, il sentait l'alcool et il avait du mal à parler. Plus tard, à l'hôpital, il a réussi, en larmes, à me raconter ce qui lui était arrivé. Une fois sorti, il a quitté Bagneux pour se cacher parce qu'il a peur des représailles. Moi-même, je suis très inquiet et j'envisage de déménager pour échapper à ces voyous.»
Déscolarisé depuis deux ans, la victime est décrite par son père comme «un garçon discret ayant du mal à trouver sa voie». S'il n'a jamais été condamné, il est connu de la police pour «vol, recel et dégradations». Fils d'une mère non juive, «il n'a été élevé dans aucune religion et ne porte pas de signe marquant son appartenance à une quelconque communauté», ajoute Jean-Paul.
Hier, le Consistoire de Paris, l'Union des étudiants juifs de France, le Conseil représentatif des institutions juives de France et la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme ont dénoncé cette «agression antisémite». Au parquet de Nanterre, un magistrat tempère : «Contrairement à ce qui s'était produit avec le meurtre d'Ilan Halimi, en 2006, il ne semble pas que la religion supposée de la victime soit à l'origine des faits. En revanche, elle a bien été utilisée pour alimenter un déchaînement de violence.»
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire