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Cet épisode montre, une fois de plus, après l'assassinat de quatre fançais, en décembre dernier, combien la tension reste vive dans ce pays sahélien. Combien aussi l'établissement des relations entre la Mauritanie et Israël dérange certains groupuscules d'obédiance islamistes cherchant à les destabiliser. Rappelant de vieux préjugés et d'anciennes accusations.
Une frange importante de l'opposition mauritanienne souhaite que l'Etat d'Israël "ne se laisse pas impressionner" par ces problèmes de sécurité et poursuive son aide et son soutien à l'Etat Mauritanien.
L'un des responsables de cette opposition en France a répondu favorablement à notre demande de nous éclairer sur la situation présente dans son pays.
Ibrahima Diallo, chargé de communication des Forces de Libération Africaine de Mauritanie (FLAM-EUROPE), fait le point sur cette partie du monde menacée par le fléau du terrorisme et des forces diverses extérieures.
Diasporablog est fière de servir, une fois de plus, d'espace d'expressions à des leaders d'oppostion face aux régimes des pays dont ils sont originaires.
Nous l'avons fait le mois dernier pour le mouvement de la résistance iranienne en France à propos du nucléaire iranien . Nous offrons, cette fois, notre tribune, et c'est une première dans un média à thématique juive, à un mouvement d'opposants africains, en l'occcurence, mauritanien.
Merci à FLAM-EUROPE pour sa confiance en notre média.
Bernard Koch
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DIASPORABLOG
accueille...
FLAM-EUROPE
(Forces de Libération Africaine de Mauritanie)
LA MAURITANIE,
CARREFOUR DE TOUS LES DANGERS
par Ibrahima DIALLO*
En Mauritanie, le cycle «des surprises» a débutéle 24 décembre 2007 par le meurtre de quatre français à Aleg (au sud de la Mauritanie, à 70 km du fleuve Sénégal), puis le 1er février 2008, interviennent des tirs à l’arme automatique sur les murs de l’Ambassade de l’Etat d’Israël à Nouakchott, quelle autre «mauvaise surprise» nous attend demain?
Aucune réponse pour le moment mais de nombreuses questions et hypothèses.
En effet, comment les auteurs présumés du meurtre des quatre français, Sidi Ould Sidna (arrêté au mois de novembre 2006, jugé pour appartenance au GSPC algérien et acquitté en 2007 pour insuffisance de preuves), Mohamed Ould Chabernou (interpellé pour cause de liens avec le GSPC et Marouf Ould Haïba se seraient-ils rencontrés, par quel canal, alors qu’ils sont connus par tous comme de simples petites «frappes», vendeurs de haschich et voleurs de voitures?
Le meurtre des quatre français à la veille de Noël n’a jusqu’ici fait l’objet d’aucune revendication de la part de BAQMI (Branche d’al Qaïda du Maghreb Islamique) ou d’une quelconque autre organisation terroriste. Ceci en dit long sur la distance qui existe entre les fous de la gâchette sahélo-sahariens et les hommes d’Oussama Ben Laden. Avouons que la promptitude à la revendication de ceux qui ne jurent que par le sang n’aura jamais autant tardé, si elle advenait un jour…
Par ailleurs, si le meurtre des trois militaires mauritaniens à Ghallawiya (Est de la Mauritanie), a bien été revendiqué par le GSPC-Baqmi dès le lendemain, Ceci n’exclue pas pour autant l’éventualité que ces militaires aient été éliminés par leurs frères d’armes pour des raisons obscures, ou les victimes de contrebandiers qui sont légion dans l’hinterland saharien? Dans un contexte aussi complexe, le doute est toujours permis.
Enfin, ce vendredi, vers 3 heures du matin GMT, des individus ont tiré depuis une auberge tenue par des français sur l’Ambassade de l’Etat hébreux. Selon des témoignages, les tirs ont duré quelques minutes et ont blessés trois français dont les deux gérants de l’établissement. A Nouakchott, on raconte que les assaillants ont été poursuivis jusqu’au cimetière d’Arafat, où de violents échanges de tirs ont opposés la police et les supposés terroristes. Cependant, une issue surprenante à cette course-poursuite: ni arrestation, ni victime de part et d’autre des belligérants. Plutôt curieux….
Une seule certitude, la Mauritanie de Sidi Ould Cheikh Abdellahi est certainement victime des ses nombreuses contradictions: contradictions de militaires, anciens bourreaux, ayant peur des lendemains incertains, contradictions des nationalistes arabes nassériens et baathistes (du national socialiste baas) répugnant à voir les déportés négro-mauritaniens revenir et ainsi déséquilibrer la prétendue supériorité numérique arabe en Mauritanie. On a massacré de 1986 à 1992 des Noirs sous le fallacieux prétexte qu’ils étaient en intelligence avec l’ennemi, en l’occurrence l’Etat hébreux ! Au-delà de ces contradictions nationalistes, celles des prévaricateurs véreux déplorant le temps d’avant ou les biens de l’Etat étaient pillés sans vergogne, celles d’un médiocre premier ministre obnubilé par sa respectabilité, ou enfin celles d’une certaine mafia avide de tirer profit de l’allégeance du GSPC à l’internationale islamiste terroriste!
La situation mauritanienne d’aujourd’hui augure d’un activisme sanglant, pour la plus grande satisfaction des élites arabo-berbères et de la mafia, peut-être terroriste, associée.
Il est indéniable qu’aujourd’hui la question de la sécurité en Mauritanie se pose plus que jamais.
L’arrivée de Sidi Ould Cheikh Abdellahi au pouvoir et l’option démocratique qui s’ouvre avec le retour des déportés et exilés, les perspectives inéluctables d’ouverture des dossiers sur le génocide contre les négro-mauritaniens, la fin du pillage systématique de ce pays, le réveil d’un pan important de la communauté nationale Hratine-Abiid de nombreux siècles d’esclavagisme arabe constituent une source de grande inquiétude de la bourgeoisie comprendore militaire, aristocratique et commerçante du national arabisme baathiste et nassérien.
*Ibrahima Diallo
Réfugié et membre des Forces de libération africaines de Mauritanie. Il est chargé de communication de la section FLAM-Europe, il livre ici, en tant qu'observateur de la vie politique de son pays, une analyse sur les derniers crimes perpétrés par des groupes présumés terroristes.
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