PASSERELLE
Source : lemonde.fr via l'AFP
en ligne le 30 novembre



Ehud Olmert réaffirme vouloir progresser
dans le processus de paix

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a réaffirmé sa volonté de progresser dans le processus de règlement politique du conflit avec les Palestiniens, dans une interview publiée vendredi par le quotidien Yédiot Aharonot.
"Pour l'instant, je n'ai encore renoncé à rien et lorsque je dois m'obstiner et me battre, je le fais. Je préfère ne pas transformer chaque désaccord avec les Palestiniens en esclandre, car je veux progresser dans le processus politique", a-t-il assuré dans cette interview accordée à l'issue de la conférence internationale sur le Proche-Orient d'Annapolis, près de Washington.

"Je ne m'attends pas à une crise dans la coalition gouvernementale", a-t-il ajouté, en allusion au risque que deux de ses partis alliés, le Shass (religieux orthodoxe) et Israël Beiténou (ultra-nationaliste), rejoignent l'opposition en raison de ses éventuelles concessions aux Palestiniens.
"Tout a commencé en novembre 2006 lors d'une rencontre avec (la secrétaire d'Etat américaine) Condoleezza Rice. Nous avions alors songé à une réunion moins spectaculaire à Amman. Pour moi, le maintien du statu quo était une catastrophe, et ne rien faire revenait à manquer l'occasion de voir coexister deux Etats" Israël et la Palestine, a-t-il expliqué.
¨Nous serions alors devenus un Etat d'appartheid, et les juifs américains auraient été les premiers à lutter contre notre existence (...) J'ignore pour combien de temps je serai Premier ministre, cinq ans? dix ans? Je ne suis qu'un petit point dans l'Histoire, et je ne veux qu'on me demande plus tard pourquoi j'ai assumé ces fonctions: c'est ce qui me motive", a-t-il insisté.
"Il s'est passé quelque chose d'important à Annapolis: Abou Mazen (le président palestinien Mahmoud Abbas) a dit devant les représentants de la Ligue arabe que le Premier ministre israélien oeuvre pour la paix", a-t-il encore dit.
Interrogé sur la présence des Syriens à Annapolis, il a déclaré: "les Américains ont indiqué qu'ils ne souhaitaient pas la présence des Syriens à Annapolis, mais j'ai insisté pour qu'ils soient invités".
Selon lui, "on comprend en Israël que les Syriens n'engageront des pourparlers de paix que si les Américains changent d'attitude à leur égard. La clef, c'est le Liban. Pour normaliser leurs relations avec la Syrie, les Américains devraient trahir le Liban, et le gouvernement de George W. Bush n'est pas prêt à cela".

M. Olmert a d'autre part indiqué que 21 colonies sauvages (créées sans le feu vert du gouvernement israélien) devaient être démantelées. "Nous n'aurons pas le choix", a-t-il dit faisant référence à un engagement donné en ce sens par Israël aux Américains.
Interrogé sur la poursuite des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, le Premier ministre a répondu: "la question n'est pas de savoir s'il faut que ces tirs cessent, mais comment nous devons frapper là bas (...) Il vaut mieux ne pas agir dans la précipitation".