"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, octobre 23, 2007

DE VOUS
A MOI


PROCHE-ORIENT :
FIN DES TABOUS ?



Est-ce l’approche d’une conférence internationale aux Etats-Unis sur la paix au Proche-Orient voulue et décidée par un Président Bush en fin de parcours ? Est-ce un changement dans les mentalités ? Est-ce des gouvernants en perte de vitesse poussés à se faire des concessions et d’admettre la réalité sur le terrain ? Il y a sans doute un peu de tout cela et bien d’autres choses encore à venir dans les prochains semaines ou les prochains mois. Toujours est-il qu’il y a bien un mouvement qui, de part et d’autre, avance à petits pas, certes, mais de plus en plus à découvert, vers un règlement du conflit. N’en déplaise aux esprits chagrins, aux oiseaux de malheurs et aux va-t-en guerre par procuration. On est bien obligé d’observer que les lignes de démarcation sont entrain de bouger dans ce Proche-Orient compliqué. Avec cette fois, dans les deux camps, une volonté –du moins apparente,- destinée à séduire un maximum de partenaires présents ou éloignés, de sortir de l’opacité de la diplomatie secrète. Cette fois, on ne le nie plus, on ne se drape plus sous le voile de l’hypocrisie, on ne court plus derrière les rumeurs. Cette fois, on le dit et on le fait savoir : on se parle. On se parle entre ennemis, entre gens qui se regardent comme des chiens de faïence, l’air menaçant, le doigt sur la gâchette du fusil, prêts à s’affronter à la moindre occasion. On se parle ou en tente de se parler dans une atmosphère de méfiance. Et c’est bien là, après tant d’années de conflits meurtriers, sans merci, de pertes humaines à n’en plus finir, que, dans une région où le moindre symbole a son importance, que quelque chose remue, gigote et donne des signes encourageants pour l’avenir.
Oui, pourquoi le cacher plus longtemps ? Pourquoi serait-ce si délictueux de savoir qu’Israël négocie, discute, directement ou indirectement avec ses ennemis héréditaires, le Hamas et le Hezbollah ? En quoi cette attitude, pour tenter d’extraire ses soldats des mains de leurs geôliers serait si criminel ?
En tout cas, rien n’est fait dans la sphère politique israélienne pour étouffer la teneur de ses pourparlers, cette fois-ci. Aucun démenti n’est venu contredire, ni les déclarations d’un porte-parole du Hamas qui claironne à tout va sa volonté de discuter avec les dirigeants israéliens, ni l’annonce par Nasrallah, le guide du Hezbollah libanais d’une avancée dans les conversations avec Israël sur une possible libération de prisonniers palestiniens en échange de la libération de Guilad Shalit.. Bien sûr, plus que jamais dans cette partie du monde, la prudence doit être de mise et nous devons rester sur nos gardes. Mais le fait est là, on se parle entre ennemis irréductibles, irréconciliables.
Une guerre ainsi s’éloigne, un premier tabou s’écroule.

Autre tabou qui est en passe de s’évanouir, c’est l’épineux statut de Jérusalem. Que deviendra-t-il après un accord de paix passé avec les Palestiniens du Fatah, ceux qui ont rejoint Mahmoud Abbas après la scission avec le Hamas d'Ismaël Hanié ?
Et c’est là, sur un terrain ultra-sensible, évidemment miné, où on s’aperçoit que les bons vieux principes bien gardés, que l’on croyait inébranlables, finissent qu’on le veuille ou non,, tôt ou tard, par s’effondrer. Ce coup de grâce surprenant et qui en étonne plus d’un, ne provient pas, comme on aurait pu le croire, de la partie la moins radicale et la plus à gauche de l’échiquier politique israélien. Ce nouvelle approche de la question cruciale de Jérusalem qui sera bien sur le tapis des négociations et fait vibrer les Israéliens , vient essentiellement de la droite de la droite israélienne et du camp religieux . Les uns et les autres viennent, vraisemblablement, de se rendre compte, en impression, que certains quartiers de Jérusalem sont nettement plus peuplés de palestiniens que de juifs et plutôt que de se les approprier, de les « annexer », il va bien falloir, un moment donné, les restituer au nouvel Etat palestinien, pour ne pas avoir à transformer cette ville d’or et de lumière, ville de paix comme une partie de son nom l’indique, en terre d’apartheid. C’est dire, combien, en Israël, l’autre question, celle de la démographie, arrive au premier plan des préoccupations des Israéliens et bien heureusement, fait actuellement l’objet d’un large débat, âpre, mais constructif, au sein de leur société et dans les cercles du pouvoir (des députés de la Knesset viennent de rédiger une pétition pour que cette éventualité d’une Jérusalem dépecée ne puisse pas voir le jour). Et il est réconfortant et important que ce débat ait lieu, car il permet de mettre en perspective, une réalité qui n’est pas abstraite et qui, dans la phase actuelle de l’accord que les deux adversaires s’apprêtent à parapher dans quelques jours, pourrait avoir d’importantes incidences sur le devenir du conflit.
On le voit. On assiste, en Israël, sur cette question, et sur beaucoup d’autres, probablement, à une véritable mutation des mentalités.

On aurait aimé que le débat sur l’avenir de Jérusalem puisse avoir un écho en France, dans la communauté juive. Qu’elle puisse se prononcer en toute liberté. Si le sujet est très ouvert en Israël, il reste dans la communauté juive française encore un tabou inviolable.

Si elle se mobilise, sans aucun résultat pour l'heure, pour libérer deux ou trois soldats de Tsahal entre les mains des terroristes ravisseurs , sur les vrais problèmes politiques qui se posent à l’Etat Juif, ne pas en parler, ne pas en débattre est la consigne de rigueur des institutions juives. La maturité de la communauté juive française n’est pas encore programmée, loin s’en faut.

Pourtant une Jérusalem partagée, vue et reconnue par des Juifs en haut lieu, qui l’eut crû ?


Bernard Koch

Aucun commentaire: