PRESIDENTIELLE 2007

PASSERELLE
Source : lefigaro.fr en ligne le 11 avril


Quand Royal "oublie" ses rendez-vous


La candidate PS a annulé son interview sur Europe 1 hier matin. Ce n'est pas la première fois.

« LA CANDIDATE est maîtresse, entièrement maîtresse de son temps. » C'est ainsi que son porte-parole, Jack Lang, a justifié hier la dernière défection en date de Ségolène Royal. La candidate socialiste devait en effet être l'invitée, hier matin, de Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1, pendant une demi-heure. Mais lundi soir, elle s'est décommandée, annonçant à la station qu'elle « désignait » Jean-Pierre Chevènement pour la remplacer. Royal s'est ainsi privée d'un temps d'antenne d'au­tant plus précieux que depuis l'ou­verture, lundi, de la campagne officielle, les médias audiovisuels sont tenus à respecter une stricte égalité des temps de parole et d'exposition. Or, Europe 1 a programmé un rendez-vous avec tous les candidats d'ici au premier tour et le temps d'antenne de Royal ayant été occupé hier matin par Chevènement, elle ne bénéficiera pas d'une autre invitation dans le même créneau horaire, le plus écouté en radio.
Ce n'est pas la première fois que Royal se dédit au dernier moment. TF1, France 3, France Inter et RFO en ont été les victimes chacune à son tour. Des rendez-vous avec des syndicalistes ont été repoussés ou annulés en février et mars, sans compter une réunion avec les pa­rents d'élèves de la FCPE. Dans un aparté avec les journalistes diffusé sur le site Internet d'Europe 1, Chevènement positive : « une campagne présidentielle, c'est toujours le bordel. Il vaut mieux ça qu'un candidat qui ne s'adapte pas du tout. Jospin (en 2002), de ce point de vue, était tragique. Il s'est laissé balader. » Royal « est mobile », explique-t-il ensuite à l'antenne. « Elle a choisi de faire entendre la diversité des voix de celles et ceux qui la soutiennent », affirmait hier Lang. Les dirigeants du PS expliquent pourtant tous qu'ils sont à la portion congrue audiovisuelle parce que la candidate occupe tout le terrain.
Pas de point de presse de campagne hier
S'agissant du rendez-vous manqué d'Europe 1, le service de presse de Royal avance des raisons d'agenda surchargé, avec notamment l'enregistrement d'une émission de la campagne officielle. Une excuse déjà utilisée lundi 2 avril pour justifier l'annulation de sa présence à une réunion publique à La Rochelle, à laquelle Lang l'avait remplacée. Elle n'a pas non plus tenu le point de presse de campagne hier, alors qu'il y a une semaine, elle promettait de le tenir elle-même chaque fois qu'elle ne serait pas en déplacement.

Un autre proche de la candidate évoque, lui, des raisons plus politiques : elle aurait voulu faire payer au groupe Lagardère ce qu'elle considère comme « son engagement pro-Sarkozy ». « D'ordinaire, avant ce genre d'émission, il y a auparavant un contact direct entre le journaliste et l'invité », expliquait-il hier, et Royal se serait offusquée de ne pas avoir été contactée par Elkabbach. Un député socialiste pense, pour sa part, que Royal ne tenait pas à être interrogée, dans une émission longue, sur son très controversé « contrat première chance » pour les jeunes sans qualification.
La candidate, tout comme Nicolas Sarkozy, d'ailleurs, demande aussi à ses équipes d'alléger ses déplacements, qui, ces dernières semaines, comprenaient de multiples sauts de puce avant le meeting du soir.


Myriam LEVY