PASSERELLE
Source : lemonde.fr
via l'AFP et l'Agence Reuters
en ligne le 5 juillet à 20h 47
Bande de Gaza :
23 Palestiniens et un Israélien tués
en moins de vingt-quatre heures
La pression israélienne sur la bande de Gaza s'est fortement accentuée jeudi 6 juillet. Dix-sept Palestiniens au moins ont été tués par l'armée israélienne, qui menait une vaste offensive terrestre pour mettre fin aux tirs de roquettes à partir de ce territoire évacué il y a dix mois, et pour retrouver le soldat Gilad Shalit, enlevé le 25 juin.
Des chars et des bulldozers de Tsahal sont entrés jeudi matin de plusieurs centaines de mètres dans le sud de la bande de Gaza, en direction de la localité d'Abassane, près de Khan Younès, où des activistes tiraient des roquettes antichars. Par ailleurs, d'importants affrontements opposent des combattants palestiniens et l'armée israélienne, qui a réoccupé un quartier de la localité de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza. Des hélicoptères Apache et des drones ont tiré des rafales de mitrailleuses contre des combattants au sol, membres du Djihad islamique, des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, liées au Fatah, et des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas. Selon une source de sécurité palestinienne, les blindés israéliens ont avancé jusqu'à quatre kilomètres près de la côte, à l'ouest de Beit Lahiya, où ils sont entrés dans les quartiers d'Atatra et Salatine dont une partie de la population a fui. Des chars, des unités d'infanterie et des bulldozers ont pris position sur les sites de trois anciennes colonies israéliennes évacuées en septembre 2005. "PUNITION COLLECTIVE"
Onze Palestiniens, dont deux membres du mouvement islamiste Hamas et des civils, ont été tués, et vingt-six blessés dans des bombardements israéliens à Beit Lahiya, selon un dernier bilan de sources médicales palestiniennes. La "plupart des tués sont des civils", a déclaré le docteur Mohammed Sultan, le chef des urgences de l'hôpital de Beit Lahiya, précisant que sept des blessés se trouvaient dans un état grave. Dans la matinée, un civil palestinien a été tué par des tirs d'un blindé israélien à Atatra. A la mi-journée, deux combattants du groupe radical Djihad islamique ont été tués et cinq blessés dans un raid aérien à Abassane, dans le sud, où l'armée a effectué une incursion. Mercredi soir, un policier palestinien et deux membres de la branche armée du Hamas avaient été tués.
Un soldat israélien a également été tué et deux autres ont été blessés, a confirmé pour sa part l'armée israélienne. La branche armée du mouvement islamiste Hamas a affirmé avoir fait exploser un char israélien à Atatra. Des journalistes sur place ont indiqué avoir vu un char détruit après avoir entendu une explosion.
"Ce que fait Israël démasque son plan visant à réoccuper de larges secteurs de la bande de Gaza, frapper ses infrastructures, imposer une punition collective contre notre peuple et l'affoler", a dénoncé le premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh. Le ministre de la défense israélien, Amir Péretz, lui, a assuré que l'offensive avait pour seul objectif de "faire cesser les tirs de roquettes et ramener le soldat Gilad Shalit". "Nous n'avons nulle intention de rester et nous enliser dans le marais de Gaza", a-t-il ajouté.
LE PÈRE DU SOLDAT SHALIT POUR UN ÉCHANGE DE PRISONNIERS"Si vous ramenez Gilad Shalit sain et sauf chez lui et si vous cessez vos tirs de roquettes, nous retirerons nos forces", a déclaré M. Péretz à l'adresse des Palestiniens, dans des propos diffusés par la radio militaire israélienne.
Noam Shalit, le père du soldat, s'est pour la première fois exprimé jeudi en faveur d'un éventuel échange de son fils contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, alors que le gouvernement israélien a rejeté l'idée d'un tel échange proposé par les ravisseurs. "Il n'y a aucune raison d'exclure un tel échange, et je demande aux autorités [israéliennes] de le prendre en considération", a-t-il déclaré à la radio de l'armée.
Selon la radio israélienne, les unités ont pour consigne d'avancer encore plus loin dans la bande de Gaza, jusqu'à six kilomètres au sud de la frontière avec Israël, afin de mettre Ashkelon hors de portée des roquettes palestiniennes. La ville a été touchée par des roquettes mardi et mercredi.
La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a appelé mercredi ceux qui ont une influence sur le Hamas à exercer une pression sur lui pour obtenir la libération du soldat israélien et l'arrêt des tirs de roquettes. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qualifiant de "dangereuse" et potentiellement "explosive" la situation au Proche-Orient, a demandé aux Israéliens et aux Palestiniens de tout faire pour "éviter le pire". Par ailleurs, vingt-sept ministres et députés palestiniens du Hamas arrêtés par Israël ont comparu devant deux tribunaux militaires, en vue de la prolongation de leur garde à vue.
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