PASSERELLE
ISRAEL FACE AU HAMAS
ET AU HEZBOLLAH
Source : lemonde.fr
en ligne le 16 juillet
ndlr : Il semble bien que l'analyse de la rédaction du Monde ait évolué, ces derniers jours, rendant son dernier éditorial plus équilibré. Après avoir violemment accusé l'Etat d'Israël responsable de tous les maux, s'en prennant à l'inexpérience des civils qui le gouvernent dans le domaine des affaires militaires, omettant qu'Israël avait été à plusieurs reprises, par le passé, dirigé par des civils. Citons, excusez-nous du peu, Monsieur Colombani, quelques exemples David Ben Gourion, Golda Meïr, Menahem Begin, Shimon Pérès, Itzhak Shamir, Benyamin Nethanyaou. Histoire aussi de balayer d'un revers de plume ce fallacieux argument qui veut qu'il n'y ait que les militaires capable de déclencher l'inévitable pour protéger leur population en danger.
Sans doute que le discours chiraquien, la veille, sur ces évènements tragiques, ainsi que les divergences du monde arabe, ont fait frissonner certaines rédactions dont celle du Monde.
Bernard Koch
ÉDITORIAL DU MONDE
Irresponsabilités
Le Liban bombardé par Israël pour la quatrième journée ; la Syrie et l'Iran sur la défensive ; l'opinion arabe mobilisée ; une partie des Israéliens sous le feu de roquettes tirées depuis la frontière nord : tous les ingrédients d'une escalade incontrôlée sont réunis au Proche-Orient. Or, n'étaient une vaine tentative de résolution esquissée vendredi 14 juillet par l'ONU et quelques propos lénifiants entendus à Saint-Pétersbourg, en Russie, où se tient un sommet du G8, la communauté internationale paraît plus impuissante que jamais. Elle paie des années d'indifférence et de passivité devant le pourrissement du conflit israélo-palestinien.
Car c'est ce conflit qui déclenche le drame actuel : le parti chiite libanais extrémiste Hezbollah a choisi de défier Israël en enlevant deux de ses soldats dans la région frontalière pour apporter son soutien au parti islamiste palestinien Hamas, lui-même sous les coups de Tsahal à Gaza depuis qu'il a kidnappé le caporal Gilad Shalit, le 25 juin... La crise de Gaza a conduit à celle du Liban, qui, elle-même, n'a été possible que parce que la Syrie et l'Iran ne sont pas opposés au coup de force de leur protégé libanais, le Hezbollah. Tout est lié, et les engrenages les plus dévastateurs sont à craindre.
Au Proche-Orient
, l'administration Bush a inventé une sorte de coquille vide tenant lieu de cadre de négociation : le Quartet. Il réunit les Etats-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'ONU et a pour objet de faire semblant de favoriser un dialogue israélo-palestinien. Le Quartet ne sert à rien. Qui sait quand il s'est réuni pour la dernière fois ? Ses membres ont choisi d'être impuissants, pour des raisons diverses.
Depuis l'arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche, les Etats-Unis ont abandonné leur rôle d'" honnête médiateur" et collent à la politique d'Israël, quelle qu'elle soit. Les Russes n'ont pas de stratégie particulière, sinon celle de rendre la vie difficile aux Américains. Les Européens ont du mal à se faire entendre, faute d'exister politiquement. Et, comme l'a montré une pathétique prestation vendredi soir au Conseil de sécurité, l'ONU est impuissante : elle est le reflet de la mauvaise volonté de tout le monde.
"Ne nous laissez pas face à face avec les Palestiniens", confiait un ancien haut diplomate israélien. Il appelait à une intervention de la communauté internationale, comme dans les Balkans, où, disait-il, Américains, Européens et même Russes finirent par agir de concert. On les a "laissés face à face". On a laissé dégénérer une situation où l'Autorité palestinienne a succombé à ses tendances autodestructrices et aux coups des Israéliens. On a laissé les protagonistes cultiver leurs vieux démons. Au bout de cette chaîne d'irresponsabilités, il y a l'affrontement, sur le champ de bataille préféré des uns et des autres : le Liban.
REACTION A CET EDITO
D'UNE INTERNAUTE ISRAELIENNE
Denise F. : Bien que n'étant pas vraiment objective (j'habite au centre d'Israel,sans abri et ne sais ce qui nous attend dans les heures a venir), j'apprecie votre analyse ,pessimiste , hélas... On reproche aux Israeliens d'avoir une réaction disproportionnee...Qui peut definir la réponse équilibrée face a un adversaire qui affirme qu'il veut notre disparition. Allez plus loin dans votre analyse, poussez les politiques a assumer leurs reponsabilites et ne pas se satisfaire de belles phrases. Merci. Denise F.
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