DUPASSE
AUPRESENT

La commération de la Rafle du Vel d'Hiv, cette année, s'est déroulé dans une atmosphère emprunte de gravité et d'inquiétude. Le passé croisait, tout à coup, le présent comme une tentative d'un tragique recommencement. A Paris, comme dans la plupart des communes de la banlieue parisienne où l'on commémorait cette "tâche indélébile de l'Histoire de France", le coeur n'y était pas. Il fallait être là, pour perpétuer le souvenir de ces Juifs français arrêtés par la police de Vichy et expédiés dans les camps de la mort, en France, en Pologne, partout où le régime nazi avait promis les Juifs à leur extermination pour le seul crime d'appartenir au peuple du livre.
L'actualité répète les mots et les gestes du passé. Les images d'hier se surposent à celles d'aujoud'hui. Les terroristes islamistes prennent le relai de cette Histoire infâme. Eux aussi, comme naguère l'Allemagne d'Hitler, se sont fixés un objectif. Non pas d'établir un Etat palestinien aux côtés de l'Etat d'Israël, mais bien de débarasser le monde du peuple juif et d'installer un nouvel Etat islamiste sous leurs bottes. Comme hier, aujourd'hui le monde civilisé ne bronche pas, assiste impuisant, ou indifférent, à ce nouveau projet.

Les discours des responsables de la communauté juive en France, en ce jour d'évocation de la Rafle du Vel d'hiv, avait le goût amer que le monde actuel n'avait pas retenu les leçons du passé.


Bernard Koch



Diasporablogj. publie un extrait de l'un de ces discours. Celui prononcé en fin de matinée, dans l'allée principale de la Préfecture de l'Essonne, devant la plaque commémorative, en présence du Préfet, du Rabbin Serfaty, face aux drapeaux des anciens combattants et des résistants, par Monsieur Giarmon, Président du Conseil des Communautés Juives de l'Essonne :

"Evoquer la mémoire de nos victimes doit servir d’avertissement aux vivants. La nature peut être cruelle mais l’homme la surpasse quand il perd sa raison et ses repères moraux. Les génocides en Arménie, au Cambodge, en Bosnie, au Kosovo, au Rwanda, et les attentats contre des civils aux Etats Unis, en Espagne, en Indonésie, en Israël, à Londres, en Inde et en tant d’autres pays, révèlent notre incapacité à tirer les leçons d’un passé ensanglanté.

Cette blessure suffirait à elle seule à justifier, si besoin était, la nécessité d’un état dont l’existence garantisse le « Plus jamais ça ». C’est en ce sens rappelait Jacques CHIRAC qu’Elie Wiesel disait : « les juifs peuvent vivre en dehors d’Israël, mais ils ne pourraient pas vivre sans Israël ». Israël, dont la France est l’amie et qui aspire légitimement, comme les palestiniens et tous les peuples de la région à vivre en paix, en sécurité, dans des frontières sûres, acceptées et reconnues. »

Il faut espérer que le conflit israélo-palestinien et israélo-hezbollah ne donnera pas lieu à des poussées de manifestations antisémites comme durant les années d’intifada. Et quand bien même notre opinion sur le conflit serait que l’état d’Israël est en légitime défense pour défendre ses citoyens et sa souveraineté, cela ne peut d’aucune manière justifier la moindre agression contre nous. Aussi nous devons continuer d’ :

- Appeler solennellement chaque citoyen à la vigilance devant la montée des intolérances,
- Dénoncer ceux qui attentent à nos écoles, menacent nos enfants, profanent nos lieux de cultes, nos sépultures ou nos symboles les plus forts,
- Inviter les français à rappeler à leurs enfants le danger des fanatismes, de l’exclusion, de la lâcheté et de la démission devant les extrémismes,
- Appeler les responsables publics à faire preuve d’une détermination sans faille pour lutter contre ces dérives intolérables pour traiter ces actes avec la plus grande sévérité et la plus grande exemplarité,
- Enfin, d’appeler à placer l’éducation civique et le mieux vivre ensemble au cœur des missions de l’école républicaine,

L’antisémitisme n’a pas sa place en France disait Jacques CHIRAC. Et le gouvernement s’est engagé à mettre tout en œuvre pour le combattre. De votre coté Monsieur le Préfet, vous qui avez le souci de prévenir, vous aurez sans doute à cœur de poursuivre le travail de vos prédécesseurs, à savoir : sécuriser nos lieux de cultes et rassurer nos communautés. Nous vous en remercions bien sincèrement d’avance.