RETOURSUR...
...la 1ère Journée de Commémoration
de l'Abolition de l'Esclavage
Non, la 1ère journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage, le 10 mai dernier, n'a pas été à la hauteur des ambitions que la polémique autour de l'Histoire de l'Esclavage pouvait laisser présager, l'automne dernier. Les manifestations furent diverses, variées, à travers tout l'Hexagone. Diverses, mais aussi dispercées, ici ou là. Il régnait entre les associations, une étrange cacophonie, allimentée par des polémiques, qui signale déjà des fissures entre elles et annonce des luttes de pouvoir entre les leaders. Une situation qui pourrait, à la longue, porter préjudice à ceux qui ont combattu pour obtenir cette reconnaissance.
Ni larges échos dans les colonnes des journaux, ni retransmission en direct sur les écrans. C'est donc à une commémoration palôte à laquelle les Français ont dû assister.
Quand à l'Histoire, elle n'a pas fait un grand pas. Et la leçon d'Histoire n'a pas eu lieu.
Bernard Koch
Diasporablogj. publie l'éditorial de Patrick Lozès, Président du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) sur cette journée au goût amer :
"Le 10 mai 2006, date symbolique de la 1ère commémoration de l'abolition de l'esclavage en France hexagonale n'a été à la hauteur ni de son ambition ni de ce que nous espérions.La satisfaction d'avoir enfin une date commémorative en France a laissé place à une certaine amertume. Nous sommes bien obligés de constater que seules une cérémonie officielle expéditive et quelques marches associatives relayées par les médias ont marqué ce qui aurait pu et du être une grande manifestation nationale.Il est encore bon de rappeler, tant que tout le monde n'en a pas conscience, que l'histoire de l'esclavage appartient à l'histoire de la France. La connaissance de cette histoire et le devoir de mémoire qui s'y rapporte ne sont pas du domaine d'un passé rébarbatif mais au contraire d'un présent et d'une actualité brûlantes qui conditionnent notre avenir. Ceux qui prétendent qu'il faut cesser de regarder dans le rétroviseur font semblant de ne pas comprendre ou ne veulent peut-être pas doter les citoyens des outils et des vertus pédagogiques que nous offrent aujourd'hui la compréhension de notre histoire.Ce sont pourtant bien ces décennies d'esclavage et de promotion d'une culture de hiérarchies des supposées races qui ont fait naître et prospérer le racisme souvent de manière insidieuse et inconsciente.Affirmer cette réalité là ce n'est pas jeter la pierre ou faire le procès de qui que ce soit c'est simplement montrer les racines du mal, les causes profondes et par là même apaiser les tensions.Pourquoi cacher au lieu de mettre en lumière ces raisons qui font qu'au bout du compte les discriminations raciales à l'encontre des populations noires perdurent? Il est fondamental de faire évoluer les mentalités de la société française en démontrant à la majorité des citoyens qu'il sont eux aussi victimes, victimes de l'héritage incontrôlé de la mentalité de l'esclavagiste puis du colonisateur, victimes de ces petites idées sournoises distillées par des manipulateurs ...
Face à cela une phase de déconstruction de ces idées reçues et de ces clichés apparaît nécessaire et préalable à toute avancée constructive.Les concitoyens sont, pour nous, assez grands, mûrs et dignes de considération pour comprendre et intégrer cette histoire.Ils étaient prêts aussi à l'occasion du 10 mai 2006 à sortir dans la rue, se rassembler dans un élan populaire autour d'une grande manifestation culturelle célébrant comme il se devait l'abolition de l'esclavage, crime contre l'humanité...Et bien non le gouvernement a raté le coche en laissant passer la belle occasion de porter un message de cohésion sociale et d'union nationale. Matignon avait, il est vrai, d'autres préoccupations à cette date là notamment celle de contrer l'affaire Clearstream et de faire passer à l'Assemblée Nationale la loi de M.Sarkozy sur l'immigration choisie. Éventail de mesures rendant encore plus difficile l'intégration en France et plus précaires les conditions de vie des résidents étrangers et des français issus de l'immigration. Le tout sous des dehors affriolants appelés carte de séjour,compétences et talentsou création d'un ,ontrat d'accueil et d'intégration. Tout un programme plus que douteux à décortiquer,
A la semaine prochaine
pour en reparler....
Patrick Lozes
http://www.lecran.org/
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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