"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, février 11, 2006

LEVEEDERIDEAUX


AU THEATRE DE LA TEMPETE*
Jusqu'au 12 février 2006





UNE FAMILLE ORDINAIRE

Une pièce de Joël Pliya

Mise en Scène :
Isabelle Ronayette




avec

Denise Bonal,
Romain Bonnin,
Chantal Garrigues,
Johan Leysen,
Agnès Pontier,



LE SILENCE ASSOURDISSANT
DE LA GUERRE




Hambourg. Allemagne, années 30. C’est dans un décor intimiste, un appartement occupé par des objets familiers, simples, sans distance entre eux, que va évoluer une famille protestante comme les autres. A droite, sur un tiers de la scène, juxtaposant l’appartement, un écran déroule, en contre-point, des images de l’extérieur, l’album souvenir, l’Histoire. L’Histoire qui viendra s’introduire dans cette famille ordinaire. Ordinaire ? Pas vraiment ! Sans doute pas, puisque très vite le fils de la famille Abraham, Julius, marié à Dörra, va se trouver enrôler volontairement dans l’armée de la Wermacht, vite gagné par un esprit patriotique rigoureux.

Cette situation où brusquement tout un monde s’effondre, bascule dans l’horreur, finira par ébranler l’ apparente sérénité de cette famille, enfermée dans son vase clos, éloignée des réalités. La seule réalité palpable, c’est cette arrière fond, la guerre. Cette guerre qui va réveiller les cicatrices entre les personnages. Faire réapparaître les fissures, aiguiser leur rancœur, lever le voile de leur apparence. Non seulement. Cette guerre, c’est aussi, pour Dörra, une rupture avec une famille juive, des voisins, unique présence humaine évoquée dans la pièce, hors les murs, qui, chaque jour ou presque, accueillent sa petite Véra. Véra, la narratrice, fil conducteur de cette œuvre forte, qui retrace, à travers cette espèce de phase insouciante de l’être devant la barbarie humaine, une galerie de portraits, confinés dans leur fragilité et leur immaturité, se prend d’amitié pour la fille de cette famille juive, Sarah. Elles ne se quitteront plus jusqu’au jour où la famille de Sarah sera emmenée en déportation.

A quelques jours de la fin de la guerre, Julius ne reviendra plus. Il mouura au champs de bataille, sur le front russe.

La guerre finie, alors que ses parents sont exterminés, Sarah aura, elle, échappé à ses bourreaux. Au lendemain de la guerre, Véra retrouvera son amie d’enfance, cette fois, pour une amitié durable.

Joël Pliya joue, ici, sur les dualités, les ruptures, les contrastes. Entre réel et irréel. Silence et bruits de la guerre. Bourreaux et victimes. Entre les générations. Photographie de la contradiction des êtres qui nourrit toutes les peurs, les incertitudes et les incompréhensions. D’où peuvent éclater les conflits. En s’appuyant, pour son récit, sur la seconde guerre mondiale et par touches fines sur la Shoah, l’auteur d’ «Une famille ordinaire », d’origine béninoise, donne à ses propos sur le monde en crise, un écho plus actuel. Une plus grande résonance.

Isabelle Ronayette, qui a mis ce texte en scène, a su trouver le juste équilibre, entre un texte à caractère littéraire, des objets de décor très présents et des comédiens impliqués et appliqués.


« Une famille ordinaire », après « Nous étions assis sur le rivage du monde », à l’affiche, un mois plus tôt à la Cité Universitaire, place Joël Pliya, d’ores et déjà, comme un auteur francophone prometteur. A suivre, donc. A la trace.


Bernard Koch



*Théâtre de la Tempête
Cartoucherie
Riute du Champ de Manoeuvre
75012 Paris

Tél : 01 43 28 36 36


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